AlloCiné : On vous retrouve ce soir dans la série de TF1 Mensonges. Comment êtes-vous arrivé sur le projet et qu’est-ce qui vous a plu dedans ?
Arnaud Ducret : Ce sont Marc Brunet et Marie Guillaumond, les producteurs, qui m'ont envoyé le scénario en me disant que c'était l'adaptation d'une série anglaise. Je l’ai d'abord lu en français. On était en plein confinement donc je ne pouvais pas leur dire "je suis désolé, je suis débordé". Ça m’a plu. J’ai aussi regardé la série anglaise pour voir l'ambiance, et ça m'a plu aussi. J'ai dit okay. Je sais qu'ils voulaient aussi Audrey Fleurot. Je lui ai quand même passé un petit coup de fil comme on se connaît, pour lui dire que j’allais jouer le mec. Je lui ai dit que ça me ferait plaisir que ce soit avec elle donc ça a poussé un peu la chose. C'est une super camarade. Elle est très simple et bosseuse.
Je trouve que vous arrivez très bien à jouer l’ambivalence avec ce genre de personnage.
C'est tout le truc de Mensonges parce que ce sont les deux personnages qui sont comme ça : on ne sait pas si elle est folle, si c'est lui ou pas lui. Est-ce qu’elle dit vrai ou est-ce c'est juste des conneries ? Donc c'était tout ce qui me plaisait de jouer.
Mensonges est un remake français de la série anglaise Liar. Je ne pense pas me tromper en disant que les adaptations ont la cote en ce moment à la télévision ? On peut citer Un homme d’honneur, Luther, Gloria, Je te promets...
Oui. C'est vrai que Liar, par exemple, n'est pas disponible sur une plateforme, elle n'a pas été énormément vue. Ce n’est pas toujours évident, il faut bien faire les choix sur les séries qu'on veut réadapter. Malgré tout le respect que j'ai pour mes camarades, est-ce que c'est vraiment le truc à faire parfois ? Je ne suis pas sûr.
Dans Liar, il y avait cette atmosphère un peu malaisante. J’ai l’impression que le remake tente de faire de même avec notamment un super travail sur la musique.
Ah oui c'est vraiment une très bonne musique. Il y a un vrai orchestre symphonique qui a joué. C'est marrant que vous remarquiez ce point parce que l'autre jour en écoutant avec Marc, je me disais que la musique était vachement bien. Comme c’est un orchestre symphonique, tout est bien "léché", comme on dit. Je suis content de faire partie de ce projet parce que Mensonges fait partie des fameuses série Premium de TF1 et je suis content qu'ils aient pensé à moi.
Il y a aussi les décors qui font rêver !
Ah oui la grande maison que j'avais, c'est un truc de dingue. D'ailleurs petite anecdote comme une autre : il y avait ces grandes baies vitrées. Et un jour on me demande en plateau. J'arrive comme ça, avec mes lunettes et je me prends la porte en pleine tronche. Ça a fait un boum, tout le monde s'est retourné. J'aurais pu me blesser. Le tournage aurait pu s'arrêter.
La série d’origine distillait pas mal d’infos sur les personnages si bien qu’à la moitié on savait à peu près tout sur cette fameuse nuit. Ici on sait dès l’épisode 2 qui ment et qui dit la vérité. Est-ce que ça vous a permis justement de travailler plus en profondeur votre personnage ?
C'est vrai que c'était plus loin dans Liar, je ne sais plus pourquoi on avait accéléré ça dans la réadaptation, mais ça fonctionne. Ça part en vrille, et c'est ça qui est super. En tout cas, j'ai joué chaque situation au premier degré, je ne cherchais pas à avoir l'ambivalence dont vous parlez. On joue et c'est aux gens de se dire s’il est coupable ou pas.
Comment décririez-vous ce personnage ?
Manipulateur, très grand charmeur. Je ne veux pas trop en dire, mais ce qui est intéressant dans la série Mensonges c'est qu'en fait, ils ont tout pour être ensemble. Ce n'est pas un truc où on a une espèce de mec gros porc. Donc tu te demandes pourquoi ça vrille comme ça.
La série Liar avait créé la polémique à l'époque, elle a été accusée par certains médias anglais de montrer une version trop binaire et manichéenne de la situation et de dépeindre le personnage féminin comme une manipulatrice. “La femme est une menteuse tordue, l'homme une victime dont l'avenir est intégralement ruiné.” C’est quelque chose que vous comprenez ?
Ah non je ne savais pas. Oui elle est très victimisée dans Liar, c'en est même pénible. On a fait attention à ça avec Audrey. Elle est vite pénible, mais c'est bien aussi. Ça arrive encore maintenant surtout au sein des familles. Quand il s'est passé quelque chose et qu'on n'écoute pas la fille. Karin Viard faisait ça très bien dans le film Les chatouilles. C'est vrai, ça a existé, ça existe encore. Audrey voulait une femme plus battante, donc elle a enlevé un peu cette victimisation supposée qu'elle avait. Ce qui, a priori, a dérangé la presse anglaise. Ils n'avaient pas tellement tort là-dessus.
Est-ce que vous avez échangé avec l’équipe de scénaristes sur la fin, pour garder la même ou éventuellement la changer ?
Non non, on va retrouver des choses de la série d’origine. On est à peu près dans la même ligne que ce que faisaient les Anglais. On est ici avec des décors différents. On a tourné à Collioure d'ailleurs, on était bien là-bas. On était en plein semi-confinement donc on pouvait se balader quand même.