Depuis le 21 juillet, un pass sanitaire est obligatoire pour pouvoir entrer dans une salle de cinéma. Cette décision du gouvernement, datant du 12 juillet dernier, a eu une conséquence dramatique sur la fréquentation des salles. Ces dernières ont vu leur fréquentation dégringoler de 70%. Pour pouvoir faire face, le Syndicat des distributeurs indépendants (SDI) exige du CNC des mesures d'urgence.
Selon le SDI, "après six mois de fermeture et d’accumulation de films en attente, la réouverture, comme nous l’avions craint suite à l’impossibilité d’une régulation concertée ou régulée par le CNC, a été l’occasion d’une augmentation très importante du nombre de sorties hebdomadaires où quelques distributeurs les plus importants ont pu imposer des plans de sorties trop ambitieux et ont rendu l’exposition impossible à d’autres dans les salles."
Pass sanitaire au cinéma : réalisateurs, distributeurs et producteurs dénoncent un "assassinat"Pour le SDI, cela a abouti au report de plusieurs sorties pour certains de leurs adhérents, ou pour d’autres, à une visibilité cruellement réduite. "Comme par exemple pour Digger, distribué par JHR Films et soutenu par l’Afcae, réduit à Paris le 21 juillet avec un programme et demi, idem cette semaine le 28 juillet, pour L’indomptable feu du printemps (Arizona Distribution), ou déjà deux semaines plus tôt, pour Février, film Cannes 2020 et soutenu par le GNCR, proposé par les collègues d’UFO Distribution sur moins de 30 copies en sortie nationale dont une seule sur Paris !", déplore le syndicat, relayé par Le Film Français.
Face à cette situation dramatique, "qui ne va qu’empirer cet automne", le SDI demande des mesures rapides au CNC :
- Une réunion d’urgence avec tous les acteurs concernés pour obtenir des mesures urgentes de régulation (une limitation des plans de sorties en fonction des zones de chalandises), le plus vite possible, et l’établissement d’une charte de bonne conduite entre distributeurs et exploitants pour assurer une réelle diversité de tous les cinémas et la pérennité de nos métiers.
- Une indemnisation partielle des frais de sortie pour tous les films sortis entre le 7 juillet et le 18 août (frais de sortie qui n’auraient pas été avancés à cette hauteur si les distributeurs avaient pu anticiper le nouveau contexte et l’arrivée d’un pass sanitaire).
- Une mesure compensatoire sur les entrées pour tous les films encore programmés au 21 juillet. "Sans ces mesures, à très court terme (dès la fin de l’année 2021), nous serons face au risque accru de continuer d’accentuer la mise en danger de plusieurs de nos sociétés et devoir se résoudre à la fin de toute une diversité cinématographique sur nos écrans."