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    Sandrine Kiberlain réalisatrice : "coup de foudre" pour l'histoire "vitale" d'Une Jeune fille qui va bien
    Laetitia Ratane
    Laetitia Ratane
    -Responsable éditoriale des rubriques Télé, Infotainment et Streaming
    De Resnais à Ozon, en passant par Maïwenn, Serreau, Donzelli, Klapisch et Sautet, Laetitia se passionne pour le cinéma français lorsqu’il met en scène les choses de la vie, avec fantaisie et acuité. Ce qui arrive bien plus souvent qu’on ne le croit !

    Présenté à Cannes et enfin au cinéma, Une jeune fille qui va bien est le tout premier long métrage de l'actrice Sandrine Kiberlain, centré sur le dernier été insouciant d'une adolescente juive sous l'Occupation. Intime, personnel et très impactant...

    Elle a attendu d'avoir la bonne Histoire, l'histoire vitale et personnelle à raconter. Celle d'une famille juive sous l'Occupation allemande, mais surtout celle d'une jeune fille découvrant ses premières passions et émois d'adolescente tout en s'avançant inconsciente vers l'Horreur qui l'attend.

    Une jeune fille qui va bien est un film solaire, très intime, qui dépeint la guerre sans la montrer, et laisse hors champ le terrain français occupé tandis qu'il révèle la jeunesse et l'inconscience (au sens strict) d'une jeune artiste dont la pulsion de vie va être entravée.

    Une jeune fille qui va bien
    Une jeune fille qui va bien
    Sortie : 26 janvier 2022 | 1h 38min
    De Sandrine Kiberlain
    Avec Rebecca Marder, André Marcon, Anthony Bajon
    Presse
    3,6
    Spectateurs
    3,3
    louer ou acheter

    A Cannes, en juillet dernier, nous avons rencontré la désormais réalisatrice Sandrine Kiberlain et sa révélation Rebecca Marder, actrice à la beauté intemporelle et au charme fou. Toutes deux étaient ravies de donner ensemble une interview pour la première fois et nous ont parlé de leur collaboration avec passion. Rencontre (vidéo ci-dessus puis propos ci-dessous).

    AlloCiné : "Comment définiriez-vous cette héroïne "inconsciente" de ce qu'elle vit et ce, à plus d'un titre?

    Sandrine Kiberlain : "Nous avons 70 ans d'avance sur cette jeune fille qui elle, va vers la vie. Elle ne peut pas présumer de ce qui pourrait éventuellement ressembler à un drame. Un drame que l'on ne pouvait pas imaginer et en lequel on a encore du mal à croire. Elle avance vers la découverte du monde, des autres, de sa passion, de son amour. Ses évanouissements trahissent quelque chose qu'elle pressent.Je voulais tout le temps être en mouvement avec elle parce que c'est elle qui emmène les adultes dans son mouvement. Les adultes sont davantage à l'arrêt."

    Rebeccar Marder : "C'est aussi l'insolence de cet âge-là. Cette héroïne ressemble beaucoup à Sandrine et son histoire est assez intemporelle."

    Sandrine Kiberlain : Oui à cet âge-là, je devenais actrice. J'ai eu l'impression de renaître avec le théatre et lorsque j'écrivais, je tenais à raconter cette héroïne qui me ramenait à mes années d'étudiante, où j'ai eu l'impression de découvrir le monde, la vie, de m'affranchir de mes parents, même si j'étais dans une famille aimante, ce que j'ai voulu mettre en scène également."

    Le vrai parti pris du film était de parler de la guerre sans la montrer...

    Le film dit beaucoup de choses sans les dire frontalement mais montre aussi sans montrer avec beaucoup de hors champ...

    Sandrine Kiberlain : "C'était le vrai parti pris du film : montrer la guerre sans la montrer. M'attarder sur cette fille, son élan, comme point de vue pour parler du pire en passant par le meilleur. J'avais donné des références de films à mon chef opérateur et je lui avais dit de regarder La chambre du fils de Nanni Moretti parce qu'on est tellement dans le bonheur avec eux, que ce qu'ils traversent ensuite est encore plus insoutenable. C'est le principe de filmer le bonheur pour que le pire soit encore plus poignant."

    Ce sujet a été beaucoup abordé et je sais aussi qu'il vous est très personnel. Qu'est-ce que vous vouliez vous-même souligner notamment avec le personnage libre de la grand-mère ?

    Sandrine Kiberlain : "J'ai eu des témoignages et des rencontres de femmes dans ma vie qui ont traversé cette époque ou d'autres époques avec un instinct fou, qui n'était pas forcément conforme à qu'il fallait faire. Les hommes que j'ai connus moi, étaient plus soucieux de respecter les règles, les lois et avaient ainsi l'impression de sauver leur famille, en étant exemplaires.

    La grand mère refuse de baisser les bras, d'avoir peur, elle refuse les règles, d'être considérée comme différente. Ma question est toujours là : quelle aurait été mon attitude, mon état ? Avant que cela bascule. Comment on fait lorsqu'on sent que quelque chose de grave va arriver ? Comment on réagit, comment on sauve ?

    Dans ma famille, des femmes ont sauvé la famille par un instinct miraculeux de ne pas aller à la mairie à un moment donné parce qu'elles ne le sentaient pas. Dans le pire comme dans le meilleur et l'histoire d'amour du film en témoigne aussi, la vie c'est cela : être à l'origine de ce qui nous arrive. C'est un film qui parle de nous tous. On peut tous vivre demain quelque chose qui nous arrête en plein élan. Mais comment cela se passe juste avant que cela bascule?..."

    Découvrez cette "Jeune fille qui va bien" en images :

     

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