De quoi ça parle ?
Dans les années 50, la jeune Alice quitte la Suisse pour le Liban, contrée ensoleillée et exubérante. Là-bas, elle a un coup de foudre pour Joseph, un astrophysicien malicieux qui rêve d'envoyer le premier libanais dans l'espace. Alice trouve vite sa place dans la famille de ce dernier. Mais après quelques années de dolce vita, la guerre civile s'immisce dans leur paradis...
Sous le ciel d'Alice, réalisé par Chloé Mazlo, écrit par Chloé Mazlo et Yacine Badday, avec Alba Rohrwacher, Wajdi Mouawad, Isabelle Zighondi..
Sortie le 30 juin 2021.
De la petite à la grande Histoire
Après avoir signé plusieurs courts métrages remarqués, dont Les Petits cailloux (César du court métrage d'animation en 2015), Chloé Mazlo passe au long métrage avec Sous le ciel d'Alice qui à l'originalité de mêler prise de vues réelles et stop-motion (technique d'animation avec des objets réels).
Avec cet alliage, la cinéaste trouve un bel équilibre et le ton juste pour aborder un sujet qui aurait pu être dur ou complexe à appréhender, et en retient avant tout une certaine poésie et pudeur.
On trouve en effet beaucoup de grâce et de fantaisie dans ce film sélectionné à la Semaine de la Critique 2020. Des petites touches de fantaisie comme on pouvait en voir par exemple dans Amélie Poulain.
C'est en se centrant sur l'histoire d'amour unissant Alice et Joseph que Chloé Mazlo emmène le spectateur dans son histoire très inspirée par sa propre famille, en l'occurrence sa grand-mère suisse pour le rôle d'Alice.
Comme la cinéaste l'explique, la difficulté était de se retrouver "confrontés (avec son coscénariste Yacine Badday) à deux mythologies assez chargées : l’histoire d’une famille et l’histoire d’un pays". "Nous avons eu le sentiment de trouver le ton juste et la bonne distance lorsque l’histoire d’amour entre Alice et Joseph s’est imposée comme le cœur du récit", précise-t-elle.
"Je ne voulais pas nier les drames, la gravité, la violence mais il m’importait de les évoquer avec cette pudeur, cette retenue teintée d’humour que m’avaient communiquée les membres de ma famille", ajoute-t-elle.
"En écrivant le scénario, nous nous sommes saisi de tout ce climat, de cette absurdité apparente pour nourrir l’incrédulité, voire le déni d’Alice face à cette déroute qui s’insinue dans son quotidien. À travers les épreuves d’Alice et de sa famille, le film nous montre cet effondrement de leur monde, la douleur et l’impuissance qu’ils ressentent en le voyant disparaître, ainsi que leur incapacité à admettre que, pour le moment, plus rien ne sera jamais comme avant."
Outre les séquences animées, le choix a été fait d'opter pour un film tourné en pellicule, conférant une certaine esthétique aux séquences en prise de vues réelles.