Collection de six-courts métrages, Disney Launchpad est une formidable initiative de Disney+ pour donner l’opportunité à la nouvelle génération de faire entendre sa voix en racontant ses histoires et son point de vue artistique.
Disponible dès aujourd’hui sur la plateforme, la série comprend les courts suivants : "Un Secret de Vampire" d’Ann Marie Pace, "Aïd Américain" d’Aqsa Altaf, "Le Dîner est servi" de Hao Zheng, "Petit(e) Prince(sse)" de Moxi Peng, "Le Dernier Chupacabra" de Jessica Mendez Siqueiros et "Avalon" de Stefanie Abel Horowitz.
AlloCiné : Que cherchiez-vous à explorer, à exprimer avec vos courts-métrages ?
Ann Marie Pace : Je voulais raconter l’histoire d’une jeune fille mi-humaine mi-vampire. L’idée m’est venue parce que je suis Mexicaine-Américaine et bisexuelle. Pendant longtemps, durant ma jeunesse, je me suis sentie mal dans ma peau.
Je voulais explorer ce que l’on ressent lorsqu’on a plusieurs identités. Cela devrait vous donner des “forces” supplémentaires et non vous fracturer. Je pense que j’ai fait ce film pour honorer et célébrer toutes les identités que les jeunes peuvent avoir aujourd’hui.
Aqsa Altaf : Je suis tellement heureuse de faire partie de cette collection de court-métrages initiée par Disney car cela nous permet de célébrer toute une nouvelle génération de cinéastes d’horizons différents. Mes parents sont du Pakistan et du Sri Lanka et je suis issue d’une famille musulmane. Le film parle de tolérance, d’aller au-delà de nos différence et d’accepter l’autre.
C’est également une vision différente de l’immigration où il n’est pas question “d’assimilation” mais où il est question de partage. Où les deux cultures, la mienne et l’Américaine, ont leur place, pour vivre ensemble et pour partager leurs traditions.
Hao Zheng : Personnellement, je voulais parler des joies et des difficultés que l’on rencontre quand on est un immigré. Je pense que c’est un sujet très important, en ce moment, avec tous les brassages de population à travers le monde. Au final, ce film montre comment il est dur de conserver sa propre identité et de ne pas accepter de la perdre, malgré la pression. C’est une belle leçon de courage.
Le but était de donner une voix cinématographique à des cinéastes issus d’horizons et de cultures différents et qui n’avaient pas forcément la possibilité de réaliser les histoires qui leur tiennent à coeur.
Moxi Peng : Ce fut vraiment un miracle d’atterrir dans cette collection alors que je venais juste de finir mon école de cinéma. Pour moi, c’était important de raconter l’histoire de cet enfant gay et non binaire et de ses difficultés à surmonter sa différence, surtout avec son père.
Je voulais montrer que l’on peut apprendre l’un de l’autre, à cause de ses différences. C’est important pour moi de rappeler que nous avons une vraie communauté de trans et de queers et que nous avons tellement à offrir aux autres.
Stefanie Abel Horowitz : L’inspiration de mon court fut mon grand-père lorsqu’il a eu 100 ans. Je me suis également inspirée de mes années de baby-sitter et de ce garçon de 4 ans adorable à qui j’essayais de parler de la notion de “la mort”. Je pense que c’est un sujet délicat dans notre culture occidentale et cela me semblait important d’en parler, surtout à des enfants.
Mahin Ibrahim (showrunner et producteur) : Pour nous, le but était de donner une voix cinématographique à des cinéastes issus d’horizons et de cultures différents et qui n’avaient pas forcément la possibilité de réaliser les histoires qui leur tiennent à coeur.
Vous avez dû tourner en pleine pandémie. Quels ont été les défis que vous avez été obligés de surmonter ?
Beth D’Amato (superviseuse d’effets spéciaux) : Nous avons eu une montagne de défis pour réaliser les effets spéciaux de “Un Secret de Vampire”. Nous avons eu un emploi du temps et un budget ultra serrés. Heureusement que nous avons eu comme partenaire ILM, l’ancienne boite de George Lucas, qui a travaillé sur tellement de films légendaires.
Ann Marie Pace : C’est vrai que la pandémie nous a un peu ralenti avec un protocole sanitaire strict. Mais Disney nous a donné un peu plus de temps. De plus, nous avions quelques scènes avec plusieurs figurants et donc ce ne fut pas toujours simple de garder les gestes barrières pendant ces moments là.
Nous avons dû orienter les angles de caméra d’une certaine manière afin de donner l’impression qu’il y avait plus de monde qu’en réalité.
Aqsa Altaf : Cette pandémie nous a vraiment beaucoup ennuyé ! D’autant que j’ai dû travailler avec pas mal d’acteurs très jeunes qui ne réalisent pas toujours les dangers d’une telle situation. J’ai toujours manqué de temps pour tourner tout ce que je voulais tourner. C’était une logistique vertigineuse.
C’est important d’éduquer la jeunesse le plus tôt possible, afin qu’elle puisse vraiment apprécier les cultures qui l’entourent et de créer des ponts de communication entre ces cultures.
En quoi une collection comme Disney Launchpad est-elle nécessaire aujourd’hui dans un monde aussi tendu ?
Aqsa Altaf : Oui, c’est important, surtout en ce moment. Je pense que cette série permet à tous de nous “humaniser” un peu plus afin de nous rapprocher les uns des autres et de comprendre que nous formons une Humanité unique et nous partageons la même planète. Je pense qu’avec les prochaines générations nous verrons des changements profonds sur la planète, je crois vraiment en la paix de l’Humanité.
Siddhartha Khosla (compositrice) : Je suis d’accord avec Aqsa. C’est important d’éduquer la jeunesse le plus tôt possible, afin qu’elle puisse vraiment apprécier les cultures qui l’entourent et de créer des ponts de communication entre ces cultures.
Je pense que le rapprochement entre les gens issus de cultures différentes peut devenir une chose naturelle si on s’y prend à temps et quand nous ne sommes pas encore tombés dans le piège du racisme et de la différence.
Moxi Peng : Pour moi c’est important d’apporter mon soutien à toute la communauté trans, queer et gay afin qu’ils ne sentent pas seuls et que leur voix soient représentées. Le timing est parfait pour cette collection de petits joyaux émotionnels.
Stefanie Abel Horowitz : Je crois que beaucoup de jeunes se sentent seuls, surtout après cette année de pandémie et j’espère que notre collection leur montrera que nous ne sommes jamais seuls dans la vie et que nous partageons, de toute façon, les mêmes peines.
Phillip Domfesh (producteur et showrunner) : C’est le bon moment pour cette collection. Tous ces cinéastes ont offert une vision honnête et réaliste de ce qu’ils sont et de ce qu’ils peuvent offrir en tant qu’artistes. Je suis tellement fier de cette collection de films et d’autres vont bientôt suivre. C’est une initiative précieuse et importante, c’est presque révolutionnaire.