Le Corniaud marque la première réunion cinématographique du duo De Funès-Bourvil à égalité sur l'affiche, et à l'époque, le premier a déjà envie d'être considéré comme une star de premier plan. Il en résultera une petite brouille sur le plateau et l'ajout de scènes destinées à le mettre en valeur, comme la célèbre séquence de la douche, mais aussi celle-ci :
Le 19 octobre 1964, Michèle Morgan se trouve sur le plateau du Corniaud pour tourner une brève scène face à Louis de Funès. Ce dernier incarne le truand Leopold Saroyan, assez pressé, mais dont la voiture est bloquée par celle juste devant lui... celle de Morgan, dans son propre rôle !
La scène est entièrement à mettre au crédit de De Funès. Que cela soit auprès de l'intervieweuse avec laquelle il se montre insupportable ou avec Morgan en passant, comme il sait très bien le faire, de l'odieux à l'obséquieux en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, cette séquence est un condensé de son talent.
Elle permet au comédien de montrer sa capacité à "voler la vedette" à une époque (1965) où il vient de cartonner dans plusieurs succès (Le Gendarme et Fantômas entre autres) mais n'est pas encore une star parfaitement installée.
Au final, la scène sera coupée. Sans elle, le long métrage fait déjà 1h51 et son inutilité à l'intrigue aura raison de sa présence. Elle est heureusement visible par tous aujourd'hui, puisque présente sur l'une des éditions DVD du film.
De Funès et Bourvil se retrouveront avec bonheur dès l'année suivante, toujours sous la direction de Gérard Oury, pour La Grande vadrouille.
Avant Le Corniaud, ils s'étaient donné la réplique dans Poisson d'avril (1954), Les Hussards (1955), La Traversée de Paris (1956) et Un clair de lune à Maubeuge (bien que la présence de De Funès y soit contestée, puisqu'il n'apparaît ni à l'écran, ni au générique). Comme pour Le Corniaud, sa scène a-t-elle fini sur le banc de montage ?
Les gaffes et erreurs de Bourvil et Funès :