De quoi ça parle ?
La mini-série suit le légendaire créateur de mode, alors qu’il crée un empire mondial de la mode inspiré par un seul nom : son deuxième prénom, synonyme de luxe, de sexe, de statut et de célébrité, définissant l'époque dans laquelle il vit, le New York des années 1970 et 1980. Mais un rachat hostile l'oblige bientôt à se battre pour le contrôle de son bien le plus précieux...le nom Halston lui-même.
Halston, une série écrite par Ryan Murphy, Ian Brennan, Sharr White et réalisée par Daniel Minahan.
Disponible sur Netflix
C'est avec qui ?
Le grand créateur revient à la vie grâce à Ewan McGregor. À l'écran, l'acteur écossais s'efface derrière son rôle. Il est épaulé par un excellent casting composé de Bill Pullman, dans la peau de l'homme d'affaires David Mahoney ; de la Française Rebecca Dayan qui incarne la bijoutière et fidèle amie d'Halston, Elsa Peretti ; de Gian Franco Rodriguez, qui joue Victor Hugo, le compagnon du designer ; de Rory Culkin dans le rôle du réalisateur Joel Schumacher ; de David Pittu qui joue le collaborateur Joe Eula et de Krysta Rodriguez, sensationnelle en une Liza Minnelli plus vraie que nature. Vera Farmiga fait également une petite apparition dans l'épisode 3. Elle interprète Adèle, une célèbre créatrice de parfum.
Ça vaut quoi ?
Si le nom Halston ne vous dit rien, c'est normal. En France, le créateur n'a pas connu le même succès que son rival, Calvin Klein. Pourtant, aux États-Unis, il est l'équivalent d'un Yves Saint Laurent. Dès les années soixante-dix, il s'est imposé comme une référence dans l'industrie impitoyable de la mode. D'abord sollicité par les stars, de Liza Minnelli à Elizabeth Taylor, il s'est ensuite construit un empire en déclinant sa marque dans la fabrication de parfums, de bagages et même de parapluies. Il a surtout rendu les vêtements de luxe accessibles pour les revenus modestes.
Composé de 5 épisodes, ce biopic permet de faire connaître ou redécouvrir le destin incroyable de cet homme issu de la classe moyenne américaine. L'implication de Ryan Murphy dans un tel projet ne surprend pas. Halston est un personnage romanesque, comme les aime le célèbre producteur, qui coécrit la mini-série. Artiste aux idées démesurées, arrogant, caractériel, mais avant tout déterminé et talentueux, le couturier incarne le héros parfait pour illustrer le glamour et le côté sombre de la gloire.
Netflix
La série fonctionne et le talent d'Ewan McGregor y est pour beaucoup. La star se glisse dans les chaussures du créateur avec aisance. Il modifie sa voix, sa démarche, son port de tête, reproduit même ses gestes, jusqu'à disparaître derrière les traits de son personnage. Krysta Rodriguez est, elle aussi, brillante en Liza Minnelli. Sa ressemblance avec la légende hollywoodienne est telle qu'il est facile d'oublier l'actrice et de croire à cette histoire. Le monde clinquant qui les entoure, celui des quartiers chics rythmés par les soirées au Studio 54, est tout aussi impressionnant.
Au-delà de la mode
D'une grande élégance, la photographie met en valeur les nombreux décors qui reproduisent au détail près les véritables lieux fréquentés par Halston, de son bureau juché au sommet de l'Olympic Tower à sa maison dessinée par l'architecte Paul Rudolph. Il est par ailleurs amusant de vérifier par soi-même cette précision en allant fouiller sur la Toile à chaque fin d'épisode.
Pas besoin d'être mordu de mode pour s'intéresser à cette mini-série. Au contraire, c'est à travers son regard critique sur l'appétit féroce des hommes d'affaires et le devenir d'un artiste qui se voit déposséder de son travail que le biopic devient encore plus passionnant. Il met également l'accent sur ses addictions et permet d'en savoir plus sur des événements importants, comme la Bataille de Versailles, qui opposait les créateurs français et américains dans un défilé unique en 1973. Relecture amère, mais toujours captivante, du rêve américain, Halston est une réussite.
