Depuis son arrivée sur TF1, HPI ne cesse de battre tous les records. Le premier épisode, diffusé le 29 avril dernier, a réalisé le meilleur lancement pour une série française depuis Dolmen en 2005, avec 11,5 millions de téléspectateurs à J+7, replay compris.
Un succès vertigineux que l'on doit en partie au talent et à l'aura d'Audrey Fleurot, qui permet de rassembler un large public allant des fans d'Engrenages à ceux du Bazar de la charité, en passant par les amoureux de Kaamelott. Mais aussi au personnage de Morgane Alvaro, dont la gouaille, le look, et l'énergie détonnent sur TF1 et emmènent le genre vu et revu de la série policière vers le terrain souvent assez jubilatoire de la comédie.
Et si la scénariste et directrice de collection Alice Chegaray-Breugnot, qui a imaginé HPI avec Nicolas Jean et Stéphane Carrié, avoue que le film Erin Brockovich a eu une influence importante dans la création de Morgane, elle nous explique également que l'une des références principales de HPI n'est autre que Mentalist, la série américaine avec Simon Baker, qui a connu 7 saisons et pas moins de 151 épisodes entre 2008 et 2015.
"Au démarrage, avec l’idée d’avoir une consultante atypique, on pense forcément Mentalist, qui est une grande série de référence du genre. Il y a Castle aussi, mais dans Mentalist il y a une vraie rigueur au niveau polar, une mécanique imparable", confie Alice Chegaray-Breugnot, qui a notamment créé la mini-série La Mante avant de se lancer dans l'aventure HPI.
"J’ai décortiqué les épisodes de Mentalist dans tous les sens et la mécanique est vraiment formidable. Au début, ça m’a aidé d’étudier comment la série était construite, et comment ils se servaient de Patrick Jane pour faire des raccourcis d’enquêtes. C’est une série que j’adore, car le héros est formidable, mais j’ai toujours été frustrée par le rôle féminin laissé à Lisbon (Robin Tunney), qui est encore une fois un faire-valoir. Et je ne voulais pas ça pour HPI".
"Et puis, Patrick Jane n’a pas de famille, sa femme est morte. Donc le côté vie privée est très différent de ce qu'on raconte dans HPI, même si le fil rouge lié à la disparition jamais résolue de l'ex de Morgane peut faire penser à John Le Rouge. Mais au démarrage, pour l'aspect policier en tout cas, Mentalist était la référence qu’on avait en tête, oui. Même si notre ton est plus comédie".
Un ton qui est nourri par la personnalité fantasque de Morgane et qui se ressent au final également dans l'aspect visuel de HPI, qui selon Alice Chegaray-Breugnot, renvoie notamment à la série britannique Sherlock.
"La personnalité de Morgane apporte quelque chose d'autre, une vraie fantaisie", poursuit la créatrice de HPI. "Pour le visuel, en termes de références, on était plutôt sur Sherlock. La direction artistique est remarquable sur cette série, et on ne voulait surtout pas tomber dans la copie. Mais on s'est autorisé plein de choses en mélangeant des images qui viennent de partout, en prenant des GIFs, des images arrêtées, des morceaux de documentaires. Cela donne un côté très pop à HPI. Et c’est ce que j’avais en tête : un personnage populaire et pop".