De quoi ça parle ?
Ils font partie de la première génération de super-héros, mais alors qu’ils passent le relais à leurs enfants, la tension monte et les règles d’antan sont oubliées.
Jupiter’s Legacy, de Steven S. DeKnight avec Josh Duhamel, Leslie Bibb, Andrew Horton, Ben Daniels et Matt Lanter. Épisodes vus : 8/8
C’est avec qui ?
Josh Duhamel fait un retour remarqué grâce à Jupiter’s Legacy où il campe Utopian, le leader de l’union des super-héros. Avec sa cape et ses cheveux grisonnants, l’acteur n’hésite pas à se grimer. Tout comme Leslie Bibb et Ben Daniels qui jouent des versions jeunes et âgées de leur personnage.
Ça vaut le coup d'œil ?
Il y a trois ans, Netflix annonçait le rachat de MillarWorld, la société d’édition de comics créée par Mark Millar (Kick-Ass, Kingsman...). C’est le temps qu’il aura fallu aux équipes pour sortir une première adaptation des BD. Avec Jupiter’s Legacy, le géant américain doit frapper fort et donner le ton.
Mais le pari est risqué, tant le paysage audiovisuel est chargé de productions "super-héroïques". Jupiter’s Legacy se démarque par le sujet original qu’elle aborde. Elle porte un regard sombre et défaitiste sur la figure super-héroïque. Quelle place doit-elle jouer dans notre société ? A-t-elle le droit de donner la mort pour protéger la société ? Doit-elle être politisée ? Ses mœurs doivent-elles évoluer en fonction de l’époque ?
Jupiter’s Legacy se place à hauteur d’homme en créant un parallèle avec notre société actuelle. La notion d’héritage est aussi au coeur de son récit : la nouvelle génération ne voit pas les choses de la même manière que la précédente, elle s’adapte et souhaite avoir un code moral différent : la violence est tellement ancrée dans notre société qu’il faut aller jusqu’à tuer pour se défendre.
Si ce sujet de fond est intéressant, son exécution laisse à désirer. La série est partagée en deux arcs narratifs durant toute la saison, en mélangeant passé et présent. Nous sommes tout d’abord en 1929, pendant le fameux krach boursier.
Sheldon Sampson (Josh Duhamel) voit l’entreprise familiale faire faillite et est témoin du suicide de son père. Peu après ces événements, il reçoit des visions lui indiquant les coordonnés d’un lieu. Il s’y rend, accompagné de cinq personnes, dont son frère (Ben Daniels) et son meilleur ami (Matt Lanter).
Cette storyline, pensée comme une origin story, nous permet de comprendre comment et pourquoi sont nés ces super-héros. Le second arc narratif nous apprend que leurs idéaux de jeunesse sont tombés à l’eau face aux maux de notre société.
La série souffre aussi de gros défauts visuels, du vieillissement parfois risible aux costumes kitsch parfaitement assumés qui rappellent The Boys (on passera sur le look Klingon du méchant BlackStar). Mais elle déçoit aussi au niveau des scènes d’action.
On attendait beaucoup de Steven S. DeKnight, déjà à l’oeuvre sur Daredevil. La série de Marvel regorgeait de combats de qualité, parfois filmés en plan-séquence. Ici, il faudra se contenter de fonds verts et de coupes rapides, ne permettant pas d’apprécier totalement l’action.
Pour résumer, la saison 1 de Jupiter’s Legacy est une production très inégale qui a du potentiel. Il faudra tout de même pousser jusqu’à la moitié de la saison pour enfin comprendre les enjeux et les relations entre les personnages.