June est de retour. La saison 4 de The Handmaid's Tale et la série garde plus que jamais son style ostentatoire. Mais la rage et la violence qui y règnent sont, quant à elles, amplifiées.
Tandis que son personnage continue d'avancer, Elisabeth Moss passe derrière la caméra pour la première fois - elle signe les épisodes 3, 8 et 9 de cette nouvelle saison. Le showrunner Bruce Miller répond à quelques unes de nos questions.
AlloCiné : Quel a été le défi de cette quatrième saison ?
Bruce Miller : Comme pour les protagonistes de la série, le plus dur fut de poursuivre le tournage en pleine crise de la pandémie de Covid-19. C’était compliqué d’arriver à faire venir nos acteurs sur le plateau de Toronto.
Après un arrêt forcé en mars 2020, nous avons réussi à reprendre le tournage durant l’automne et ce, malgré des restrictions difficiles, dont une quarantaine de 14 jours. Parfois, en raison de la courte durée de leurs jours de tournage, nous avons dû réécrire des épisodes et nous passer de certains talents. Des décisions qui ont été cruelles.
Comme toutes les autres productions, il faut désormais s’habituer à travailler avec des masques…
Oui, nous avons dû faire face à un protocole de tournage intense avec des masques pour tout le monde et tout le temps, sauf pendant les prises. Les distanciations entre chaque acteur et membre de l’équipe technique étaient obligatoires.
Ce fut un vrai casse-tête qui nous a également forcé à réduire le nombre d’acteurs présents par scène et les lieux de tournage. Elisabeth Moss a particulièrement été mise à l’épreuve puisqu’en plus de jouer le rôle principal, elle a aussi signé la réalisation de trois épisodes de cette saison 4.
Quel est le thème de ce nouveau chapitre ?
Nous voulions explorer un thème qui nous est familier, celui de l’attente et de la frustration de ne pas voir les choses rentrer dans l’ordre, revenir à la normale. N’est-ce pas un peu ce que nous vivons tous en ce moment partout dans le monde ? Je crois aussi que c’est un regard sur notre société après le départ de Donald Trump et l’espoir qui est né après son éviction.
Les similarités entre le roman de Margaret Atwood et notre monde actuel sont de plus en plus nombreuses.
C’est vrai, plus que jamais, nous ne pouvons que constater les parallèles effroyables entre ce qu’a écrit Atwood en 1985 et ce qui s’est passé en janvier 2021 au Capitole juste avant la confirmation du nouveau président des États-Unis.
Cette saison montre que la rébellion de Chicago met la pression sur les forces de Gilead. Tout commence à leur échapper. J’ai hâte de voir comment nous allons adapter la suite que Margaret Atwood a récemment publiée dans Les Testaments. Nous avons signé pour une cinquième saison et elle sera encore plus explosive que les précédentes.
Propos recueillis par Emmanuel Itier, à Los Angeles, en mars 2021.