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    Un été avec Coo sur ADN : quand Spielberg rencontre Miyazaki
    Vincent Formica
    Vincent Formica
    -Journaliste cinéma
    Comme de nombreux enfants des années 80, il découvre l'animation japonaise grâce au Club Dorothée. Nicky Larson, Dragon Ball Z... autant de séries qui l'initient à la japanimation. Après l'arrêt du célèbre programme, il continuera à se passionner pour les animes jusqu'à aujourd'hui.

    Disponible sur ADN, Un été avec Coo est une petite pépite de l'animation japonaise, étonnant croisement entre la poésie de Miyazaki et le récit initiatique du E.T. de Spielberg.

    La comparaison est assurément audacieuse, mais Un été avec Coo mérite vraiment son analogie avec les maîtres Spielberg et Miyazaki. Il s'agit du premier long-métrage de Keiichi Hara. Avant cela, le cinéaste était surtout connu pour Crayon Shin-chan, série pour laquelle il a été réalisateur de 1996 à 2004.

    DU PETIT AU GRAND ÉCRAN

    L'animé suit les aventures de Shinnosuke Nohara alias Shin-chan, un garçon de 5 ans et son entourage. Hara a également écrit dix films de Crayon Shin-chan, et en a mis en scène six. Le natif de Tatebayashi s’est ensuite tourné vers le cinéma indépendant pour se consacrer à des projets plus personnels.

    Un été avec Coo
    Un été avec Coo
    De Keiichi Hara
    Avec Kazato Tomizawa, Takahiro Yokokawa, Naoki Tanaka
    Sortie le 10 septembre 2008

    C'est en 2007 qu'il se tourne vers le grand écran avec Un été avec Coo. Le film narre le parcours de Kôichi, jeune écolier en quatrième année de primaire. Ce dernier découvre une pierre bien étrange dans le lit asséché d'une rivière et la rapporte à la maison. Alors qu'il décide de laver ce précieux trophée, un étrange animal en sort. Surprise, c'est un kappa, un esprit de l'eau.

    Un été avec Coo est une adaptation de l'oeuvre de Masao Kogure, Tumulte autour d'un kappa et L'Etonnant Voyage d'un kappa. Ces romans datent des années 80 et demeurent relativement confidentiels auprès du public japonais jusqu'à ce que le réalisateur Keiichi Hara s'en empare.

    Il adapte les romans en décidant d'orienter son récit vers la vie quotidienne d'une famille presque ordinaire. Pour le réalisateur, la présence du kappa doit mettre en valeur, par opposition, la banalité des scènes du quotidien.

    UNE SCÈNE D'OUVERTURE MÉMORABLE

    Mais avant de nous plonger au coeur de cette famille typiquement japonaise, Keiichi Hara prend le parti de nous présenter son petit kappa dès la séquence d'ouverture. Nous sommes à l'ère d'Edo, et notre héros, Coo, discute avec son père au bord de l'eau.

    Inquiet de voir les humains projeter de transformer leur habitat en rizière, ce dernier tente de parler à un samouraï pour le dissuader de faire une telle chose. Mais l'homme prend peur, sors son katana et tranche le bras du père de Coo, avant de lui asséner un coup mortel.

    Une entrée en matière plutôt violente, voire choquante, qui marque immédiatemment le spectateur. Après cette scène, nous faisons un bond dans le temps, se retrouvant à notre époque. On y fait la connaissance du jeune Kôichi, qui ne va pas tarder à tomber sur Coo, le petit kappa.

    ENTRE SPIELBERG ET MIYAZAKI

    D'entrée de jeu, le metteur en scène opère un changement de ton radical, passant d'une nuit brumeuse du Japon médiéval, à une ville baignée de soleil en compagnie de jeunes enfants. Tout comme Miyazaki ou Spielberg, Hara crée une atmosphère à mi chemin entre fantastique et réalisme.

    Il décide aussi de faire de son héros un jeune garçon sensible, qui va devenir petit à petit le meilleur ami de ce kappa désorienté qui a traversé les âges. À l'instar du couple E.T. / Elliot dans le long-métrage de Spielby, Coo et Kôichi vont traverser ensemble des épreuves qui changeront à tout jamais leurs vies.

    D.R.

    Le réalisateur explore cette filiation avec l'oeuvre du metteur en scène américain, apportant à la fois sa touche personnelle, d'une infinie poésie. On ressent aussi l'influence des thèmes chers à Miyazaki, comme l'écologie ou l'émancipation du foyer parental.

    La magie opère et on se plaît à se laisser emporter par l'enthousiasme de Coo, apprenant à s'intégrer dans la famille de Kôichi. L'oeuvre met aussi en exergue les dérives des médias, notamment à travers l'exploitation de l'image du petit kappa.

    En effet, quand l'existence de ce dernier se voit révélée au grand jour, la famille se retrouve submergée par les journalistes et les curieux, pas toujours bienveillants.

    Un été avec Coo est un fabuleux récit initiatique, qui ne nous préserve pas de séquences chocs au milieu d'un récit doux et poétique. Bien qu'il dure 2 heures et 15 minutes, le film ne souffre d'aucune longueur et reste captivant de bout en bout.

    Derrière son aspect enfantin, le film n'est toutefois pas destiné aux touts petits en raison de la violente scène d'ouverture et de plusieurs autres séquences assez difficiles. C'est pourquoi Un été avec Coo est à recommander à partir de 8 ans.

    Après cette oeuvre, Keiichi Hara a mis en scène 3 autres films : ColorfulMiss Hokusai et Wonderland, à découvrir absolument !

    Un été avec Coo est disponible sur ADN.

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