Que va-t-il se passer pour les très nombreux films en attente de sortie ? Depuis la fermeture des salles de cinéma en France, les étagères des distributeurs voient s'accumuler les films. Il y en aurait plus de 400 en attente et dont la sortie va devoir s'échelonner dans la durée.
Dans une longue enquête consacrée à l'embouteillage à venir dans les salles de cinéma, Le Monde se penche sur ce sujet épineux, source d'inquiétudes fortes chez les professionnels du cinéma. Un grand bouchon se profile et plusieurs pistes sont étudiées afin d'éviter la "casse" lorsque les salles rouvriront.
En clair, si trop de films sortent en même temps, le risque est la "cannibalisation" des films, comme le résume Eric Lagesse, distributeur chez Pyramide Films.
L'enquête du Monde révèle que le Centre National de la cinématographie va prendre très prochainement une mesure inédite afin de désengorger les cinémas.
"Pour venir à bout du mur de films, le CNC proposera une dérogation début avril permettant aux distributeurs de vendre leurs films – qui n’iront pas en salle – directement en vidéo à la demande, sur les plates-formes comme Netflix ou les télévisions, cette fois sans rembourser ni le crédit d’impôt ni les aides accordées au CNC", écrit le quotidien du soir.
Plus de 400 films en attente de sortie
L'idée de cette mesure est d'encourager les distributeurs à vendre leurs films à des plateformes en ôtant les frais que cela pouvait occasionner jusqu'ici. Comme l'ajoute Le Monde, "si les aides publiques s’apparentent à un don, cela devrait faciliter les cessions".
Ce genre de ventes a été assez rare en un an, malgré les nombreux appels du pied de Netflix à de gros films d'auteur français comme ADN de Maïwenn ou même Aline de Valérie Lemercier. Bac Nord et Mandibules auraient également refusé d'être cédés à la plateforme.
"Depuis le début de la pandémie, ce type de transactions s’est compté sur les doigts d’une main. Amazon Prime Video a acheté Pinocchio, de Matteo Garrone, et Forte, de Katia Lewkowicz. Netflix a acquis les droits de Madame Claude, de Sylvie Verheyde", rappelle Le Monde. Quel effet aura concrètement cette nouvelle mesure en attendant la réouverture des salles ? A suivre.
Mise à jour du 1er avril 2021 : Dans un communiqué, le CNC précise : "Ce type de dispositif ne remet en cause en aucune manière la chronologie des médias ni son évolution prochaine, qui fait l’objet d’une négociation spécifique au sein du secteur, au succès de laquelle les pouvoirs publics ont régulièrement affirmé leur attachement. (...) La mesure adoptée tend donc simplement à prévenir l’apparition, dans les mois à venir, de difficultés touchant à la régulation du flux des sorties de films."
PODCAST - Quel avenir pour la salle de cinéma ? Entre fermeture des salles, report de sorties, transfert de films vers des plateformes, essor du streaming, festivals annulés ou réinventés, on fait le point