ÇA PARLE DE QUOI ?
Après avoir découvert que son père est le super-héros le plus puissant du monde, un ado développe lui aussi des pouvoirs et décide de suivre les traces de son géniteur.
"Invincible" créée par Robert Kirkman, Ryan Ottley & Cory Walker - Disponible sur Amazon Prime Video à partir du 26 mars - Épisodes vus : 3 sur 8
ÇA VAUT LE COUP-D'ŒIL ?
Avant les zombies, Robert Kirkman s'était attaqué aux super-héros grâce à Invincible, alternative plus adulte à Marvel et DC. Lancé en 2002 (un an avant The Walking Dead) et publié à un rythme mensuel aux États-Unis, le comic book s'est achevé en février 2018 alors qu'un projet d'adaptation était déjà en cours. Mais il s'agissait alors d'un film en prises de vues réelles que Seth Rogen et son complice Evan Goldberg devaient écrire et réaliser.
A l'arrivée, l'acteur découvert chez Judd Apatow est toujours impliqué… mais seulement au casting vocal de l'adaptation en série animée, lancée sur Amazon Prime Video ce vendredi 26 mars, avec trois épisodes d'un coup alors que les autres suivront, un par un, à un rythme hebdomadaire jusqu'au 30 avril.
Chapeauté par Robert Kirkman et les deux dessinateurs qui se sont succédés tout au long de l'histoire du comic book, Ryan Ottley et Cory Walker, le show fait ainsi preuve d'une grande fidélité envers son modèle, ce que des prises de vues réelles n'auraient sans doute pas permis.
Car nous sommes au croisement des aventures de Spider-Man et Superman avec l'histoire de Mark Grayson, adolescent à priori comme les autres jusqu'au jour où se développent des pouvoirs hérités de son père : un extra-terrestre surpuissant à l'apparence humaine venu d'une autre planète et qui s'est imposé comme le proctecteur de la Terre.
Les scènes d'action dantesques et violentes viennent alors se mêler à une histoire de passage à l'âge adulte et des situations familiales à la fois classiques et extraordinaires.
Les connaisseurs du matériau d'origine ne seront pas surpris et se sentiront très vite en terrain connu. Sans avoir le sentiment d'assister à un simple décalque. Car la série prend quelques libertés, en confrontant rapidement Mark à la dangerosité du statut de héros, ou en faisant intervenir l'un des twists du comic book dès la fin de l'épisode 1 et en jouant moins la carte du mystère, pour mieux expliciter ce qu'il se passe avec une scène particulièrement sanglante.
Ou lorsqu'un personnage clé débarque plus tôt dans le récit. Comme si Robert Kirkman, avec un peu de recul sur son œuvre, profitait de cette adaptation pour revoir un peu sa copie avec quelques ajustements. Ou tout simplement essayer d'autres choses.
Et cela nous rend d'autant plus impatients de voir comment seront amenés les grands revirements de l'intrigue, amenée à prendre plus d'ampleur. En attendant, cette introduction se révèle efficace et la série semble avoir trouvé son rythme de croisière à l'issue du troisième épisode.
Si son mélange d'humour et de violence, ainsi que sa manière de s'inspirer de héros déjà existants pour créer les siens, risque de faire naître des comparaisons avec The Boys, également diffusée sur Amazon, il n'en est pourtant rien.
Car la série d'Eric Kripke, avec son ironie mordante et sa façon de taper sur les super-héros (au propre comme au figuré), peut plaire aux allergiques du genre et à ceux qui s'en sont lassés, alors qu'Invincible est moins moqueur et embrasse finalement son univers, que l'on imagine grandement inspiré de DC Comics, avec sérieux.
Et un ton plus adulte qui lui permet de se démarquer des productions à destination du grand public. Le tout avec un casting vocal cinq étoiles, où bon nombre de personnages ont une voix qui vous semblera familière.
Et pour cause : Mark est doublé par Steven Yeun (Glenn dans The Walking Dead) tandis que ses parents ont les timbres de Sandra Oh et J.K. Simmons. Vue dans Deadpool 2 et Joker, Zazie Beetz est également de la partie, au même titre que Gillian Jacobs (Community), Zachary Quinto (Heroes, Star Trek), Jon Hamm (Mad Men), Ezra Miller (le Flash de Justice League) ou même un certain Mark Hamill qu'on ne présente plus.
Sans oublier d'autres anciens de The Walking Dead, de Lauren Cohan à Sonequa Martin-Green, en passant par Lennie James ou Michael Cudlitz. Du lourd pour une série qui, si elle souffre de quelques raideurs dans son animation, démarre bien et constitue, pour les néophytes, une porte d'entrée idéale vers les excellents comic books.