AlloCiné : Après plus d’un an et demi d’absence, vous avez fait votre grand retour dans Demain nous appartient en même temps que Lorie Pester. Etiez-vous au courant depuis longtemps qu’un retour de Marc Véry se préparait ?
Guillaume Faure : Ça faisait quelques mois, oui. On en avait discuté avec Lorie Pester, parce que nos personnages sont quand même intimement liés. Et j’étais impatient et ravi de repartir pour un tour.
En 2019, Lucie avait quitté Sète pour partir rejoindre Marc au Brésil, ce qui vous avait permis de revenir tourner une petite séquence sur la plage censée se dérouler à Rio. Aviez-vous été surpris par cette porte de sortie plutôt étonnante offerte à Lucie, qui décidait de suivre son cœur et de vivre une histoire avec un tueur en série ?
Bien sûr. Mais ce n’est pas la première fois que les scénaristes me surprennent. C’est ce qui est très excitant dans cette aventure : en général ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère. Ils n’ont pas peur de partir dans des directions qui sont surprenantes pour le public, mais aussi pour nous les comédiens. On emmène souvent nos personnages dans des dimensions auxquelles on ne s’attendait pas forcément. Et ce départ au Brésil, oui, c’était une des surprises parmi tant d’autres. Je pense aussi à l’intrigue qui avait précédé le départ de Lucie. Tout ce qu’on a vécu dans cette cellule, quand je l’ai accompagnée dans sa dernière enquête. J’ai trouvé ça extrêmement original, bien écrit, et très "couillu". C’était courageux de se lancer dans des choses comme ça. Et c’est ce qui me plaît en tant que comédien. Jouer des choses extrêmes avec ce personnage qui l’est tout autant.
Quel regard portez-vous sur l'histoire d’amour de Marc et Lucie ?
C’est une histoire d’amour très compliquée, mais qui a démarré simplement finalement. Ce sont deux personnes qui sont tombées amoureuses l’une de l’autre de manière classique, dans le cadre de leur profession. Et c’est l’histoire de Marc qui a compliqué les choses. Mais à partir du moment où il a rencontré Lucie, il a changé. Il a arrêté de tuer. Lucie est sa vraie rédemption. C’est son retour à la vie. Et de la même manière que les gens se révèlent dans l’adversité, c’est leur couple qui, en ce moment, se révèle dans l’épreuve. Parce qu’ils vivent des choses terriblement compliquées. Et c’est dans ces moments-là qu’on voit si un couple est vraiment solide et lié. Et il y a indéniablement quelque chose de très fort entre Marc et Lucie.
On imagine que c’était un bonheur pour vous de retrouver Lorie et le reste de l’équipe…
Un bonheur absolu. Dans mon entourage, quand je parlais de mon retour à Sète, ça se sentait que c’était la parenthèse enchantée pour moi. De retrouver des amis, cette équipe, cette façon de travailler qui est originale, qui est particulière, et qui peut dérouter les comédiens qui tournent de manière plus classique habituellement. C’est se mettre dans un état d’esprit particulier, avec un rythme original qui, moi, me convient bien, car j’aime bien quand c’est dense et intense. Et ça l’a été durant les deux mois de tournage.
Le retour de Marc et de Lucie était très attendu par les fans. Avez-vous reçu beaucoup de messages de téléspectateurs durant la période où vous étiez absent de Demain nous appartient ?
J’en ai reçu pas mal, oui. Je sentais une appétence pour le retour du Marc Véry, ce que je trouve assez drôle et formidable en même temps. De se dire qu’on attend avec impatience le retour d’un tueur en série (rires). Mais je pense que ce qui sauve Marc dans cette histoire c’est le couple qu’il forme avec Lucie. Finalement on arrive à passer outre le fait qu’il ait fait tant de mal parce qu’on a envie de les voir ensemble. Parce que leur histoire est belle et parce que ces deux personnages se sont trouvés. C’est ce qui plaît au public.
Cette semaine, Lucie s’est décidée à dire la vérité à Victoire pour la convaincre de l’aider, car Marc souffre de violents maux de ventre et est au plus mal. Comment va évoluer l’intrigue dans les prochains épisodes ?
Victoire (Solène Hébert) se retrouve dans une situation pas très confortable. C’est difficile d’être mis en porte-à-faux par sa meilleure amie. Mais c’est aussi parce que c’est sa meilleure amie que Lucie se tourne vers Victoire. Parce qu’elle ne sait pas trop à qui demander de l’aide à Sète à ce moment-là. Et c’est le début de cette aventure que Lucie et Marc vont vivre ensemble et qui va, encore une fois, révéler ce qu’est leur couple. Avec Victoire au milieu de ça, qui va devoir faire un choix. Un choix qui va être très difficile à faire. Mais dans une telle situation, quel que soit le choix, il est compliqué. Et on est obligé d’en faire un. On est dans la tragédie grecque, c’est un vrai dilemme. C’est un vrai test pour l’amitié Lucie-Victoire.
Et de manière générale le retour de Lucie à Sète est compliqué pour elle. Ce qu’elle traverse est très difficile. Marc doit gérer ses problèmes physiques, il va être obnubilé par ça, car la douleur c’est quelque chose qui nous extrait un petit peu du monde parfois. Mais celle qui va devoir prendre les choses en main, qui va devoir marcher sur un fil, c’est Lucie. Avec la peur en permanence de tomber d’un côté ou de l’autre, en n’étant pas à la hauteur vis-à-vis de Marc, ou en le faisant tomber dans les griffes de la police. C’est une intrigue qui est toujours sur le fil, particulièrement pour Lucie.
Et, en parallèle, Aurore, qui n’a pas travaillé sur l’affaire du Tueur aux alliances à l’époque, fait presque une affaire personnelle de la traque de Véry…
Oui, c’est vrai. Aurore (Julie Debazac) découvre le personnage de Marc Véry et elle rencontre Lucie pour la première fois. C’est beaucoup d’éléments nouveaux pour elle. Et elle va tout mettre en œuvre, avec ses collègues, pour retrouver Marc Véry, qui n’a de cesse de leur filer entre les doigts (rires). Maintenant, à voir comment tout ça va se terminer. De la même manière que j’étais excité à l’idée de tourner toutes ces séquences, je suis très excité à l’idée de les voir à l’écran. Et de découvrir en parallèle toute l’enquête policière qui m’a échappé au moment du tournage.
Lucie jure à Victoire que Marc a changé, qu’il s’est fait soigner. Mais peut-on vraiment la croire ?
Là, vous vous retrouvez dans la même situation que Victoire. Est-ce qu’on peut croire Lucie ? Et est-ce que, même si on croit en sa sincérité, on peut croire en sa lucidité ? C’est toutes ces choses-là qui vont accompagner les téléspectateurs dans les jours qui viennent. Je pense qu’on ne peut pas vraiment mettre en doute la sincérité de Lucie, mais toute la question concerne finalement surtout sa lucidité dans cette histoire.
Marc est revenu à Sète suite au décès de sa sœur, dont il était très proche. À travers cela, et aussi à travers son histoire avec Lucie, est-ce que ça vous a plu d’explorer cette facette plus sensible, plus humaine du personnage ?
Oui, Marc est un personnage de contraste depuis le début, car il est arrivé à Sète en tant que membre de l’équipe du commissariat, et en même temps le coupable des meurtres sur lesquels les personnages enquêtaient. Il est toujours à double tranchant, double facette. C’est un vrai cadeau pour un comédien de jouer ce genre de personnage. Et à ça s’ajoute, cette fois-ci, sa maladie. Et il y a également la force de tout ce qu’ont vécu Marc et Lucie durant ces deux ans loin de Sète, comme un couple finalement assez normal. Cela va transpirer tout au long de cette nouvelle intrigue, dans leur quotidien à Sète. Ils aimeraient retrouver une vie normale, celle qu’ils vivaient au Brésil. Et donc, oui, on va découvrir une facette plus sensible de Marc.
Il est cependant difficile de ne pas voir dans cette intrigue un risque de trop humaniser un serial killer qui a commis des meurtres atroces. Avez-vous été vigilent à cela avec les auteurs ?
C’est quelque chose que j’avais à l’esprit en permanence, dans le sens où il sait très bien ce qu’il a fait. Et il se prend peut-être même cette maladie qui lui tombe dessus comme une punition. Est-ce qu’elle est divine, ça je ne sais pas. Mais c’est la croix. Finalement, il a goûté au bonheur durant quelques mois loin de Sète, avec Lucie. Mais le passé finit toujours pas nous rattraper. Là, il est peut-être en train de se dire qu’il ne va pas s’en tirer à si bon compte.
Y a-t-il une séquence en particulier que vous retenez dans cette intrigue ?
Il y en a plein. Des séquences qui ont été très fortes, pour des raisons scénaristiques, mais aussi personnelles. Et aussi à cause de l’amitié que je porte à Lorie et à cause de ce que nos personnages ont vécu au fil des trois intrigues qu’ils ont partagées. Il y a eu des moments très forts, vraiment, dont je ne peux pas forcément encore vous parler d’ailleurs (rires). Mais vous en donner une, comme ça, non, je ne peux pas, c’est trop tôt.
On sait que Lorie Pester n’est revenue, pour le moment, que le temps d’une seule arche événement. On imagine donc que c’est la même chose pour vous. Doit-on s’attendre à une conclusion surprenante pour cette intrigue ?
Vous pouvez vous attendre à une conclusion, c’est certain (rires). La conclusion de l’arche. Mais pour le reste, je vous laisse la surprise. Ce qui est certain c'est que les scénaristes ont beaucoup d’imagination. Et j’ai l’impression qu’ils ne se mettent pas beaucoup de limites. Donc le public de Demain nous appartient va être amené à vivre des choses fortes, excitantes, et surprenantes.
On vous a vu dans les saisons 9 et 10 de Clem en 2019 et 2020. Peut-on s’attendre à voir Fred, votre personnage, ressurgir dans la saison 11 qui sera bientôt diffusée sur TF1 ?
Non, je ne serai pas dans la saison 11. Fred est en prison. J’ai tendance à aller beaucoup en prison, je m'en rends compte (rires). Et il ne va pas sortir tout de suite. Après, au-delà de ça, pour une éventuelle saison 12, je ne sais pas du tout.
Avez-vous d'autres projets à venir dont vous pouvez parler ?
Je vais bientôt tourner un épisode de Cassandre, à Annecy. Je suis très heureux de tourner avec un réalisateur que je connais bien, Eric Le Roux, et de retrouver la productrice de la série, Laurence Bachman, que j’aime beaucoup. C’est la prochaine étape. Et sinon, j’ai tourné dans le téléfilm Lucas a disparu, pour M6, qui n’a pas encore été diffusé. Et dans la série Le Code, pour France 2, qui est créée par Lionel Olenga. C’est actuellement en post-production et je pense que ça va être une très belle série.