En ce jour de cérémonie des César, la culture, toujours mise à l'arrêt en raison de la pandémie, veut se faire entendre. Tandis que les occupations se multiplient dans les théâtres, les cinémas veulent également mener des actions ce week-end pour susciter une réaction du ministère de la culture.
Des ouvertures symboliques sont prévues partout en France, comme le détaillent nos confrères de Boxoffice Pro. "De CGR au GNCR, tous les cinémas se mobilisent dans la foulée de l’opération lancée par la Fédération des cinémas français", indiquent-ils. Tandis que certains ouvriront simplement, d'aucuns prévoient des projections "test", "dans le respect le plus strict d’un protocole sanitaire largement éprouvé", précisent nos confrères.
Dans une tribune, disponible dans les colonnes du Figaro ce matin, Richard Patry, président de la FNCF, la Fédération Nationale des cinémas français, souligne qu'il n'est "pas plus risqué de se rendre au cinéma que de prendre les transports en commun ou de faire ses courses". Et d'ajouter : "De nombreux médecins virologues, épidémiologistes, urgentistes déclarent régulièrement que rouvrir les cinémas avec les protocoles validés ne pose aucun problème".
"Je n'offre pas de perspective"
Dans le même temps, Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, s'exprimait hier soir sur France 5, et ce matin, sur France Culture, pour tenter d'apporter quelques éléments de réponse aux nombreuses inquiétudes et interrogations du monde de la culture.
"On sait bien que ce sont les interactions sociales qui sont porteuses de contamination. Quand vous sortez d’une rame de métro, vous n’avez pas envie de partager le sentiment du trajet avec les personnes qui vous ont accompagnées, mais quand vous voyez un film ou une pièce de théâtre, vous avez envie de ce partage."
Interviewée dans toute la presse, et notamment Madame Figaro ce matin, Marina Foïs, présentatrice de la cérémonie des César, a justement évoqué cette situation : "C’est un choix politique, et j’aimerais qu’il soit assumé en tant que tel et non qu’on nous fasse croire à l’absence d’alternative. Je me sens insultée et traitée comme une enfant lorsque j’entends ce genre de justification. Et c’est un choix politique qui découle d’une conception de la culture."
"C’est un mépris social que de réduire la vie des gens à aller au travail et à rentrer chez eux, en prétendant qu’ils n’ont besoin de rien d’autre. On n’a pas à décider pour eux la place et l’utilité de la culture dans leur quotidien."
En raison d'une épidémie encore trop fluctuante, Roselyne Bachelot se refuse à donner une date de réouverture. Interrogée sur cette période évoquée de mi-avril, elle répond sur France 5 : "Ah non, alors ne m’enfermez pas ! Vous allez me porter la poisse. Je n’offre pas de perspective, je dis que c’est une possibilité et ça n’est pas la même chose !"
Ses équipes travaillent actuellement sur des protocoles de réouverture pour une reprise des activités au cours du deuxième trimestre 2021, avant fin juin. Le but serait que tous les lieux puissent rouvrir à une même date, mais avec des protocoles de sécurité adaptés à chaque secteur d'activité (cinémas, concerts, festivals, théâtre...).