De quoi ça parle ?
1978. Didier Mathure, brillant ingénieur spatial, voit son rêve partir en fumée lorsque sa fusée explose au décollage. Alors qu'il pensait avoir touché le fond, il est muté à la tête d'un bureau d'enquête spécialisé sur les ovnis géré par une équipe qui donne effectivement l'impression de vivre sur une autre planète. Sa mission : trouver des explications scientifiques aux apparitions de soucoupes volantes qui défraient la chronique. Un véritable enfer pour ce cartésien invétéré qui n'a plus qu'une idée en tête : se tirer de là au plus vite. Mais un événement extraordinaire va bouleverser ses certitudes, et lui ouvrir les portes d'un monde où plus rien n'est impossible.
OVNI(s) saison 1, dès le 11 janvier sur Canal+ et myCANAL
C'est avec qui ?
Porté par un casting de pointures, cette comédie singulière réunit Melvil Poupaud (Insoupçonnable), Michel Vuillermoz (Alphonse Président) Géraldine Pailhas (La Part du soupçon) et Nicole Garcia (également à l'affiche de Lupin sur Netflix), aux côtés de jeunes acteurs talentueux. Quentin Dolmaire (Trois souvenirs de ma jeunesse) et Daphne Patakia (vue dans Versailles) campent les deux jeunes recrues du GEIPAN, tandis que Capucine Valmary (révélée dans La Dernière Vague) incarne l'ado rebelle du couple de chercheurs formé par Didier Mathure et Elise Conti.
Ça vaut le coup d'oeil ?
Qui aurait cru que deux jeunes auteurs biberonnés aux séries américaines dans les années 1990 sauraient restituer avec brio tout l'esprit caustique la France des années 1970 et de son cinéma ? Projet de fin d'études né sur les bancs de l'école de la Fémis, Ovni(s), créée par Martin Douaire et Clémence Dargent, est une proposition pleine d'audace et de fraîcheur, dont la singularité de ton et la sincérité de son récit n'en finit pas de nous émerveiller d'un épisode à l'autre.
Inspirée de faits réels, OVNI(s) se déroule au cœur d’un service d'enquêtes officiel, le GEIPAN (Groupe d'études et d'informations sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés), créé en France à la fin des années 1970. A travers la plongée dans cette époque où l'émulsion de la découverte scientifique était palpable auprès du grand public et l'obsession pour le paranormal à son paroxysme, la série dresse le portait d'un homme dont la vie privée s'effondre en même temps que ses certitudes sur le cosmos. A mesure que les enquêtes de débunkage du GEIPAN avancent, Mathure et son équipe se retrouvent plongés dans un complot géopolitique qui les dépasse... et des phénomènes de plus en plus impossibles à expliquer. Un petit air de X-Files bien familier, transposé dans la France de Giscard.
Emmenée par un casting au diapason (mention spéciale à Melvil Poupaud dont le jeu irrésistible fait écho aux grands acteurs comiques de cette génération), OVNI(s) impressionne également par sa mise en scène et ses décors méticuleux aux tons sépia. Réalisée par Antony Cordier (Gaspard va au mariage), elle est servie par des musiques iconiques, dont un extrait de la bande-originale du film Coup tête (sorti en 1979) signée par Pierre Bachelet, et des nappes electro hypnotiques composées pour l'occasion par Thylacine.
Impeccable sur la forme et multiréférencée, OVNI(s) fonctionne grâce à la puissance de son récit et à la bienveillance envers ses personnages qui en émane. Loin d'être une satire de la France des années 1970 (même si on pense inévitablement à OSS 117 et Au Service de la France de prime abord), la série parvient à transmettre la sincérité de son discours sur l'émerveillement face à l'extraordinaire et l'importance de garder sa curiosité d'enfant : ce n'est pas pour rien qu'un tout jeune Steven Spielberg y fait une apparition malicieuse...