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    Fermeture des salles : les réactions de Mathieu Kassovitz, Pierre Niney, Jean Dujardin...
    Vincent Formica
    Vincent Formica
    -Journaliste cinéma
    Bercé dès son plus jeune âge par le cinéma du Nouvel Hollywood, Vincent découvre très tôt les œuvres de Martin Scorsese, Coppola, De Palma ou Steven Spielberg. Grâce à ces parrains du cinéma, il va apprendre à aimer profondément le 7ème art, se forgeant une cinéphilie éclectique.

    La décision du gouvernement de repousser la date de la réouverture des salles a provoqué une vague d'indignation de la part de nombreux acteurs du secteur culturel.

    Hier soir, le Premier ministre Jean Castex a déclaré que les cinémas ne pourront pas rouvrir le 15 décembre. Lors de son allocution télévisée du 24 novembre dernier, Emmanuel Macron avait annoncé une possible réouverture des salles à partir de cette date.

    Cette réouverture était soumise à la condition d'une importante décroissance de l'épidémie. Deux chiffres avaient été donnés par le Président de la République : "autour de 5 000 contaminations quotidiennes" et "environ 2 500 à 3 000 personnes hospitalisées en réanimation"

    À date, ces objectifs n'ont pas été atteints, on compte encore plus de 10 000 contaminations par jour en France. Il a donc été décidé de décaler de 3 semaines la date initiale de réouverture des cinémas. Soit le 7 janvier 2021 au plus tôt si la situation sanitaire le permet. Cette décision a fait réagir de nombreuses personnalités du milieu du cinéma. Comédiens et comédiennes, distributeurs, réalisateurs... ils se mobilisent tous contre cette résolution du gouvernement.

    Sur Twitter, Pierre Niney a partagé sa colère : "Franchement c’est dur de se dire que tous les commerces, avions, trains et grandes surfaces de France peuvent accueillir du public... mais pas les cinémas et les théâtres qui ont fait tant d’efforts pour être des lieux irréprochables sanitairement..."

    La Ministre de la culture Roselyne Bachelot lui a répondu : "Cher Pierre Niney oui ce que nous vivons est très dur. Il faut tenir bon. La pandémie flambe partout en Europe. Rien n’est stabilisé. Le plus terrible serait de rouvrir et d’être contraint de refermer après les fêtes. Je serai à vos côtés pour surmonter cette crise épouvantable."

    La Société des Réalisateurs de Films (SRF) a immédiatement lancé un mouvement de soutien via le #LeMépris, interpellant le gouvernement dans une lettre ouverte : "Sur quels critères vous basez-vous pour fragiliser, voire endommager durablement toute une économie, tout un corps de métier ? Sur quels critères vous basez-vous pour considérer nos salles de cinéma, de théâtre, comme plus dangereuses qu'une assemblée dans une église."

    De Jean Dujardin à Leïla Bekhti en passant par Guillaume Canet, acteurs et actrices, réalisateurs et réalisatrices se mobilisent.

    Ils partagent notamment sur leurs réseaux sociaux la vidéo du distributeur Le Pacte, appelant le gouvernement à rouvrir les salles :

    Pour Sébastien Marnier, metteur en scène de L'Heure de la sortie, tout "ça n’a aucun sens ! C’est un choix politique insupportable. Une vision de société contre laquelle nous devons nous opposer. Nos syndicats doivent mener une action urgente et attaquer le gouvernement au conseil d’état avec un référé-liberté."

    Le CLAP (Cercle libre des attachés de presse du cinéma) a aussi exprimé son désarroi et son incompréhension dans un communiqué. "Nous sommes entièrement solidaires des distributeurs, exploitants et professionnels du cinéma qui soulignent à quel point les salles sont des lieux sûrs (...). Nous sommes également stupéfaits du caractère illisible de la communication gouvernementale."

    Selon le comédien Charles Berling, ces mesures relèvent d'une "haine de l'artiste", dénonce-t-il au micro d'Europe 1. Même rhétorique chez le directeur de la SACD, Pascal Rogard : "On est en pleine exception culturelle, mais cette exception là elle assassine notre vie culturelle." Quant à l'actrice Ariane Ascaride, elle ne mâche pas ses mots dans les colonnes de L'Obs : Jusqu’au bout j’ai voulu croire qu’on allait prendre en compte la spécificité de notre métier et les efforts faits pour empêcher la propagation du virus dans les théâtres. Peut-être étais-je naïve. Là, à l’instant où je vous parle, je suis accablée, anéantie. Ce n’est pas possible qu’on nous interdise encore une fois d’exercer notre métier ! À croire qu’on est stigmatisés !"

    Au milieu de tout cela, une voix discordante s'est faite entendre, celle de Mathieu Kassovitz. Au micro de BFM TV, le metteur en scène a affirmé que "les salles de cinéma ne sont absolument pas essentielles dans la situation dans laquelle on est. Vous avez la télé, vous pouvez aussi bien regarder les films à la maison. C'est surtout un ego mal placé."

    Adepte des déclarations fracassantes, le réalisateur de La Haine l'avoue lui-même : "Je vais faire crier tout le monde, mes potes, les gens avec qui je travaille mais le futur du cinéma n'est plus là. Les salles de cinéma sont vouées à disparaître quoi qu'il se passe."

    Podcast - Les salles de cinéma sont-elles menacées de disparition ?

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