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    For Life sur TF1 : une série judiciaire qui va "plus loin que la normale" selon Nicholas Pinnock

    Rencontre avec Nicholas Pinnock, la star de "For Life", nouvelle série judiciaire produite par 50 Cent qui débute ce soir sur TF1. Il y incarne Aaron Wallace, un prisonnier pas comme les autres, qui est aussi avocat depuis sa cellule !

    Déjà diffusée en début d'année sur Série Club, la série For Life arrive ce soir à 22h50 sur TF1, juste après le lancement de Lincoln : À la poursuite du Bone Collector. Produit par 50 Cent, ce drama judiciaire porté par Nicholas Pinnock raconte le quotidien d'Aaron Wallace, un homme accusé à tort de trafic de drogue et envoyé en prison à perpétuité dans l’Etat de New York, qui est devenu avocat depuis sa cellule.

    Au fil des épisodes, Aaron use de ses nouvelles compétences pour aider ses codétenus, mais aussi pour prouver son innocence. Mais dans sa quête de liberté, motivée par son désir désespéré de retrouver sa famille et de récupérer la vie qui lui a été arrachée, il va se heurter aux limites du système judiciaire pénal et à l’équipe du procureur Maskins, qui l’a envoyé derrière les barreaux.

    A l'occasion de l'arrivée de For Life en France, Nicholas Pinnock nous a parlé de cette série judiciaire assez éloignée des modèles du genre, qui s'inspire d'une histoire vraie.

    AlloCiné : Quelle a été votre première réaction à la lecture du pilote de For Life, une série judiciaire pas comme les autres ? Etait-ce un coup de coeur instantané ?

    Nicholas Pinnock : Je ne dirais pas que c'était un coup de foudre mais j'ai adoré le script. Pour tout dire, j'étais à un moment de ma carrière où j'attendais des choses précises et je n'étais pas sûr que For Life soit LE projet. Mais après avoir discuté longuement avec les créatifs de la série, je n'avais plus aucun doute sur le fait que je voulais le faire. 

    Vous êtes Britannique et c'est votre premier grand rôle aux Etats-Unis. Savez-vous comment ABC a pensé à vous ?

    Ils m'ont contacté il y a quelques années car ils avaient envie de travailler avec moi après m'avoir repéré dans Marcella mais on n'a pas trouvé tout de suite le bon projet. J'en ai refusé quelques-uns avant d'accepter For Life. 

    Qu'est-ce qui la différencie dans ce genre que l'on connaît si bien à la télévision ?

    Ce n'est pas seulement une série judiciaire et c'est ça qui fait sa force. C'est un mix entre du judiciaire, du familial et du carcéral. Il y a des cas à défendre à chaque épisode mais ils sont tous reliés à l'histoire du héros, cet avocat qui défend à la fois ces innocents mis en prison et qui se défend lui-même depuis sa cellule. 

    C'est une série assez sombre, diffusée sur la grande chaîne américaine ABC mais qui a presque des allures de série du câble ou de streaming. Y a-t-il des limites qui ont été imposées ?

    ABC m'a justement présenté le projet en me disant qu'ils voulaient faire une série du câble mais pour un network. Je trouvais l'idée séduisante. Ils voulaient aller plus loin que la normale, dépasser certaines frontières mais en gardant une efficacité et l'idée d'un divertissement populaire.

    Je ne pense pas que l'on puisse raconter cette histoire autrement qu'en allant explorer des choses plus sombres donc on est vraiment à mi-chemin et avec peu de contraintes.

    ABC/Giovanni Rufino

    For Life est basée sur une histoire vraie. Jusqu'à quel point ?

    J'utiliserais plutôt le terme "inspirée d'une histoire vraie" car on en a surtout gardé l'idée de départ pour mieux s'en éloigner ensuite. Isaac Wright Jr, le vrai Aaron, est producteur de la série et nous a laissé une grande liberté pour raconter son histoire différemment.

    Le créateur Hank Steinberg et son équipe ont fait un travail admirable de ce point de vue, en gardant des tas d'éléments de sa vie et en en étirant ou en en transformant d'autres. C'est un peu un jeu ensuite de savoir ce qui est totalement véridique et ce qui l'est moins ou pas du tout. Quant aux cas traités, il y a de tout : des histoires imaginaires et d'autres véritables.

    Avez-vous rencontré Isaac Wright Jr. pour préparer le rôle ?

    Oui, c'est une des rencontres les plus importantes de ma vie ! Il est fascinant et il suffit de lui parler quelques minutes pour comprendre comment il a pu accomplir un destin aussi exceptionnel. Il est brillant, il a une énergie, une personnalité et une profondeur uniques. Nous sommes bon amis maintenant !

    Vous a-t-il donné des conseils sur la manière de l'incarner ?

    Il m'a laissé totalement libre dans mon interprétation mais je me suis inspiré de ce que je voyais et comprenais de lui pour l'incarner. Par exemple, malgré tout le temps qu'il a passé en prison, il a toujours su garder la même force et il a considéré qu'il n'avait juste pas le temps d'être en colère.

    Pendant toutes ces années-là, il n'avait qu'un seul but : prouver son innocence et retrouver sa famille. Et il a fait passer ses émotions au second plan. C'est aussi ça que je dois jouer. Quelqu'un de très fort en apparence.

    Est-ce que vous diriez qu'il est surtout un père, avant même d'être un avocat ou un prisonnier ?

    Oui, tout à fait. Quand il arrive en prison, sa fille a 9 ans et il le vit très mal. Il essaye d'être un père malgré tout, même s'il ne peut pas aller la chercher à l'école, l'aider à faire ses devoirs, lui dire bonne nuit avant de se coucher. Il profite intensément des rares moments qu'il peut passer avec elle et avec sa femme aussi et il essaye de tenir son rôle de père et de mari depuis sa cellule. Il a un téléphone bien caché, ça l'aide un peu !

    On pourrait dire que c'est un personnage positif, bienveillant, mais il est un peu plus complexe que ça en réalité...

    Personne n'est parfait, on a tous nos défauts, nos complexités, on a tous plein de facettes différentes : Aaron est comme vous et moi. Il y a de l'humanité en chacun d'entre nous et même les pires salauds peuvent cueillir une fleur et vous l'offrir. Aaron n'est pas un salaud, mais il est compliqué, profond, il a un côté très sombre.

    Il y a 6 Aaron différents dans la série et ils n'agissent pas tous de la même manière : il y a le Aaron des flashbacks avant la prison, il y a le Aaron prisonnier dans sa cellule, le Aaron avec ses compagnons d'infortune, le Aaron père et mari, le Aaron avec le personnel pénitencier et le Aaron avocat. Je les approche et les joue tous différemment. Sa posture, notamment, peut varier.

    ABC/Giovanni Rufino

    Vous avez travaillé sur la physicalité du personnage, d'ailleurs...

    J'avais une idée de ce que à quoi son allure pouvait ressembler et j'ai discuté avec pas mal de gens pour travailler ça. Ce n'est pas uniquement le travail sur sa manière de bouger, je ne voulais pas juste donner l'impression qu'il avait tout le poids du monde sur ses épaules, même si c'était une donnée importante. Je voulais qu'il soit aussi physiquement prêt à réagir à toute situation.

    Il n'a jamais les mains dans les poches par exemple. Il se tient très droit, ce qui n'a pas été compliqué pour moi car j'ai fait aussi bien des fléchettes que du ballet. Mais je dois quand même me faire masser chaque semaine pour me détendre les muscles, réaligner mon corps et me retrouver.

    Son ton de voix évolue aussi. J'ai lu des articles qui expliquaient que certains traumatismes pouvaient avoir un effet sur votre voix, aussi. Je me suis inspiré de ça. 

    Qu'est-ce que jouer Aaron vous apprend dans votre propre vie ?

    De croire en soi et en ses rêves, de ne pas avoir peur d'être ambitieux, de se battre sans relâche pour y arriver.

    Le mouvement "Black Lives Matter" a-t-il eu un impact sur la série ?

    Une série sur la justice sociale et sur les discriminations à l'encontre des noirs aurait toujours résonné fortement aux Etats-Unis et ailleurs puisque ça fait des siècles que le racisme existe. Les événements récents ont mis en lumière de manière encore plus forte ce qui existait déjà.

    Et je suis heureux que l'on puisse être un petit élément dans ce grand débat aujourd'hui, de montrer à notre manière et notre niveau comment on peut faire changer les choses avec plus d'humanité. 

    Vous diriez que For Life est une série politique ?

    Elle l'est même totalement dans le sens où la politique s'insinue aussi bien dans la dimension judiciaire, que familiale ou carcérale. Elle raconte ce que c'est d'être noir aux Etats-Unis, elle le montre au plus grand nombre, elle peut créer une plus grande compréhension et empathie et donc en cela elle est politique et importante, je crois. 

    50 Cent, qui produit la série, est-il impliqué dans l'écriture également ?

    Il est producteur, il donne son avis régulièrement, parfois pas du tout, mais c'est grâce à lui que la série existe puisqu'il a trouvé cette histoire et a monté ce projet et s'est battu pour qu'il voit le jour. Il me demande sans arrêt si j'ai besoin de quoi que ce soit. Il est très à l'écoute. Il incarne aussi un rôle dans plusieurs épisodes, donc c'était une joie de l'avoir avec nous sur le tournage.

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