En 2007 les studios Paramount se lancent dans un projet ambitieux : relancer une franchise Star Trek au cinéma. Ils mettent rapidement sur le projet le trio gagnant J.J. Abrams, Roberto Orci, et Alex Kurtzman, qui ont déjà collaboré ensemble sur Fringe et Alias. Les scénaristes s’accordent sur un scénario et une approche : leur Star Trek se déroulerait dans un univers alternatif. Une manière de garder une liberté dans l’écriture et de faire éventuellement revenir certains des acteurs qui ont fait la grandeur des films et séries de la franchise. Leonard Nimoy en tête. Le comédien regretté a en effet prêté ses traits pendant plus de 40 ans à l’énigmatique vulcain Spock. Relais de flambeau oblige, c’est Zachary Quinto qui interprète le Second de l’Enterprise dans les nouveaux films.
C’est donc dans l’idée de lui proposer un caméo important dans leur film qu’Abrams, Kurtzman et Orci se rendent chez Leonard Nimoy. Il faut dire que l’acteur, alors âgé de 76 ans, avait fait le souhait de ne plus jamais camper le Vulcain à l’écran, refusant les propositions de revival à tour de bras. Quand il reçoit le trio chez lui, il s’apprête à les congédier rapidement. Mais l’homme est touché par les propos d’Abrams et de ses deux compères, passionnés de science-fiction et grands fans de l’univers de Star Trek. Ils expliquent alors à Nimoy qu’ils souhaitent apporter un côté plus humain au personnage afin qu’on puisse le voir sous un nouvel oeil. Son personnage, Spock Prime, serait comme un guide spirituel qui remettrait Kirk sur le bon chemin. Quand Abrams, Kurtzman et Orci quittent la maison, ils ont l’accord de Nimoy pour "ressusciter" son personnage. D’après son épouse Susan Bay Nimoy, l’acteur a été bouleversé par le scénario.
Abrams semble en tout cas avoir visé juste, car le comédien a révélé avoir pleuré en regardant le long-métrage, véritable déclaration d’amour à la franchise. Star Trek Into Darkness marquera la dernière apparition de Leonard Nimoy sous les traits de Spock avant sa mort en février 2015. Il révélera dans diverses interviews que ses caméos dans les films de J.J. Abrams lui avaient permis de tourner définitivement la page.