DE QUOI ÇA PARLE ?
Un groupe de jeunes loups de la finance souhaite se faire une place sur la scène internationale. Au milieu d'une culture d'entreprise qui met en exergue l'égo, le sexe et les addictions, que sont-ils prêts à faire pour réussir ?
Industry de Konrad Kay et Mickey Down. Avec Marisa Abela, Priyanga Burford et Myha'la Herrold.
La série est diffusée en US+24 sur OCS City à partir du 10 novembre. 4 épisodes vus sur 8.
ÇA RESSEMBLE À QUOI ?
ÇA VAUT LE COUP D’ŒIL ?
L’argent ne fais pas le bonheur sauf chez les traders, mais c'est à leurs risques et périls. C’est ce qu’un groupe de jeunes loups, fraîchement diplômés, va apprendre à leurs dépends dans Industry, nouvelle production HBO, diffusée en US+24 sur OCS City en France. Créée par deux nouveaux talents, Mickey Down et Konrad Kay, cette série dans la veine de Mad Men nous plonge dans le milieu impitoyable de la finance londonienne au sein de Pierpoint & Co, une banque d’investissement internationale où les places sont extrêmement chères. Harper Stern (Myha’la Herrold), new-yorkaise bien décidée à conquérir Londres, et ses petits camarades vont tout mettre en oeuvre pour obtenir un poste permanent.
Dès le premier épisode, réalisé par Lena Dunham (Girls), le ton est donné. Les traders en herbe font face à un monde de requins qui ne les loupent pas au moindre faux pas. Derrière les diners d’affaires, les soirées où coule le champagne et où circule la cocaïne, les parties de jambes en l’air torrides et l’excitation des négociations, une réalité plus sombre se cache pour ces jeunes loups en proie au harcèlement moral et sexuel, à la discrimination de genre et de classe, au racisme, au burn-out, à la dépression et même, dans le pire des cas, la mort.
Comme les internes de Grey's Anatomy à leurs premières heures, Harper, Yasmin (Marisa Abela), Robert (Harry Lawtey), Gus (David Jonsson), et Hari (Nabhaan Rizwan) sont lancés dans une compétition poussive, souvent déloyale, où la morale et l’empathie n’ont pas leur place. Loin des coups bas mignons de la série de Shonda Rhimes, Industry ne fait pas dans la dentelle et use d’un cynisme tantôt jouissif tantôt dérangeant qui exacerbe la noirceur de ce milieu intransigeant et toxique. L’écriture fine y joue pour beaucoup dans cet échange implacable de joutes verbales qui s’apparentent à des giffles incessantes entre ces collègues qui s'aiment autant qu'ils se déchirent.
Si le milieu de la finance semble féroce et abject, on ne peut s’empêcher de vouloir que ce groupe dépravé et paumé mais terriblement attachant réussisse coûte que coûte, vu les efforts dépensés pour recevoir ne serait ce qu’un bonjour de la part de leur supérieur au milieu de ces ordinateurs, de ces chiffres et de ces salades à emporter. Pour s'échapper de la dure réalité de leur travail, les jeunes loups s'adonnent à tous les excès entre drogue, alcool et sexe dans quelques séquences assez léchées qui font penser à la pépite Euphoria.
En plus d’un scénario solide et d’une intrigue complexe mais passionnante, Industry bénéficie également d’une réalisation efficace sublimée par une bande son électrisante qui n’est pas sans rappeler le petit bijou sériel qu’était Halt and Catch Fire. Comme beaucoup de productions HBO, Industry est une réussite tant sur le fond que sur la forme et tire son épingle du jeu avec un sujet vibrant et un casting de nouveaux visages très talentueux même si les plus sériephiles auront sûrement reconnu deux anciens de Skins, Ben Lloyd-Hughes et Freya Mavor.