De quoi ça parle ?
Une psychologue clinicienne sceptique se retrouve à faire équipe avec un prêtre en formation et un entrepreneur dans le cadre d'enquêtes sur des événements relevant potentiellement du surnaturel, comme la possession démoniaque et autres étranges phénomènes du genre. Il s'agit pour eux de déterminer si les faits ont une explication scientifique et rationnelle ou si une force surnaturelle est réellement à l’œuvre...
Evil, créée par Robert King (III) et Michelle King
Avec Katja Herbers, Mike Colter, Aasif Mandvi...
A partir du 17 mai à 23h30 sur TF1 et en intégralité sur SALTO
C'est avec qui ?
Portée par Katja Herbers, vue dans Westworld, Mike Colter, le Luke Cage de Netflix, et Aasif Mandvi, Evil bénéficie d'une équipe de talents devant et derrière la caméra. Ses créateurs ne sont autres que Michelle et Robert King, à qui l'on doit déjà les deux chefs d'oeuvre judiciaires The Good Wife et The Good Fight, et la curiosité arrêtée trop tôt Braindead,
A noter la présence du grand Michael Emerson, qui joue à marveille les personnages inquiétants, comme il l'a prouvé auparavant dans Lost et Person Of Interest, et qui incarne ici un homme qui fait froid dans le dos à chacune de ses apparitions.
Ça vaut le coup d'oeil ?
25 ans après X-Files et 10 ans après Fringe, Evil serait-elle LA série capable de prendre la relève en matière d'enquêtes aux frontières du réel ? C'est en tout cas bien parti avec cette première saison de haute volée qui s'impose comme l'une des créations les plus réussies de ces dernières années sur les networks américains.
Si l'on pense effectivement à un X-Files modernisé dans son dispositif et son duo central d'enquêteurs avec l'opposition classique du sceptique et du croyant qui pourraient, ou pas, tomber amoureux, Evil trouve rapidement son propre rythme, son propre ton et ses propres forces. On flippe (souvent), on s'interroge (beaucoup) et on s'attache (énormément) aux héros de la série, Kristen et David.
Tour à tour angoissante, captivante et drôle aussi, grâce à des répliques bien senties, un 3e larron, Ben, plus en retrait mais toujours là au bon moment, et un second degré qui permet de ne jamais trop se prendre au sérieux, Evil bénéficie évidemment de l'écriture pertinente et engagée de ses créateurs.
Mais aussi d'un propos de fond sur les nouvelles technologies et leurs dérives qui se mêle admirablement aux codes plus classiques du genre, sans tomber pour autant dans un discours façon "OK Boomer".
Là où le revival de X-Files se prenait d'ailleurs un peu les pieds dans le tapis à trop vouloir se la jouer Black Mirror, Evil excelle avec ses enceintes connectées maléfiques et ses casques de réalité virtuelle hantés.
Feuilletonnante, la série construit petit à petit sa propre mythologie qui devrait lui permettre de tenir sur la durée. Bien qu'elle soit diffusée aux Etats-Unis sur CBS, connue pour être plutôt conservatrice et sage, Evil va bien plus loin que prévu dans ce qu'elle montre, et ce dès son pilote.
Entre un fantôme pervers qui hante les nuits de l'héroïne, des scènes d'exorcisme particulièrement gratinées, un vrai-faux jeu vidéo dans lequel les 4 filles de Kristen se font manipuler par une étrange entité et le mystérieux Leland Townsend et son sourire glaçant, vous allez plus frissonner que vous ne l'imaginiez !
Elle sait aussi se faire plus chaleureuse, que ce soit lorsque Kristen et David se retrouvent dans des situations plus intimes ou lorsque l'on passe du temps au sein du foyer de Kristen.
C'est grâce à toutes ses facettes - drame familial, série fantastique et horrifique, thriller haletant - qu'Evil trouve une ampleur et une résonance qui en font déjà une série phare de son éqoque qui ne demande qu'à rencontrer un public plus large. Laissez-vous envoûter !