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    Voyage vers la Lune sur Netflix : son réalisateur est une légende de l'animation
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Disponible sur Netflix depuis le 23 octobre, "Voyage vers la Lune" est réalisé par un certain Glen Keane. Soit une véritable légende de l'animation, qui a travaillé sur quelques classiques Disney et donné naissance à des personnages iconiques.

    Netflix

    Depuis ce vendredi 23 octobre, Voyage vers la Lune est disponible sur Netflix. Et ce n'est pas un film comme les autres, car ce conte musical animé, centré sur le deuil, la culture chinoise et la réalisation de ses rêves, est le premier long métrage mis en scène par Glen Keane. Lequel n'est autre qu'une véritable légende de l'animation qui a participé à quelques-uns des classiques des studios Disney, où il entre en 1974. Et c'est sur le premier opus des Aventures de Bernard et Bianca qu'il fait ses grands débuts, chargé d'animer le personnage de la petite Penny, orpheline enlevée par la méchante Madame Médusa, bien décidée à l'utiliser pour retrouver un diamant légendaire, et que les deux héros vont secourir.

    Sorti en 1977, le long métrage marque le coup d'envoi d'une carrière de près de quatre décennies au sein du studio. Il participe ainsi à son renouveau par deux fois (pendant la seconde moitié des années 80 puis en 2010, grâce à Raiponce), donne naissance à plusieurs de ses personnages mythiques et participe même à un film live action, puisque chargé d'animer l'un des deux héros de Peter et Elliott le Dragon, qui mêle prises de vues réelles et animation. Un domaine dans lequel il replonge pleinement et définitivement peu de temps après : comme Tim Burton, il travaille sur Rox et Rouky, et plus précisément la séquence du combat entre le renard adulte et un ours, aux côtés d'un certain John Lasseter, qui occupe alors le poste d'intervalliste, animateur à qui il incombe d'assurer la fluidité des mouvements en s'occupant des dessins manquants dans une scène.

    PEDRO CABREIRA / BESTIMAGE

    Viennent ensuite Le Nöel de Mickey puis Taram et le chaudron magique, dont l'échec manque de sonner le glas des studios, qui parviennent néanmoins à se remettre en selle. Avec Glen Keane parmi les acteurs majeurs de ce retour au sommet. Après un détour du côté des Aventures des Chipmunks, il prend du galon chez Disney puisqu'il n'est plus seulement responsable de l'animation de personnages, mais également leur créateur. C'est notamment le cas du méchant Ratigan dans Basil, détective privé, de Fagin et Georgette (entre autres) dans Oliver et compagnie, ou de Marahute, l'aigle majestueux de Bernard et Bianca au pays des kangourous, sorti en 1990. Donc entre deux des longs métrages les plus marquants de toute l'Histoire de la firme : La Petite sirène et La Belle et la Bête. Des films dans lesquels on doit à l'animateur ni plus ni moins que la création des héros.

    Ariel a en effet pris vie sous son crayon, au même titre que la Bête, merveille de design née d'un croisement entre un lion, un bison, un sanglier, un gorille, un loup et un ours. Dans leur sillage, et grâce notamment aux formidables séquences musicales inspirées des spectacles de Broadway, Disney retrouve les sommets d'Hollywood et concourt même pour l'Oscar du Meilleur Film avec La Belle et la Bête, exploit que seul Toy Story 3 réitérera en 2011. S'il n'en est pas le seul responsable, Glen Keane a joué un grand rôle dans ce renouveau, et il enfonce le clou grâce aux personnages principaux d'Aladdin (en partie basé sur Tom Cruise et Michael J. Fox), Pocahontas et Tarzan, l'un de ses derniers vrais gros succès au sein du studio, qui entame ensuite une nouvelle traversée du désert pendant la première décennie du XXIè siècle.

    Les personnages Disney sur lesquels Glen Kean a travaillé :

    Ariel, Aladdin, la Bête... 15 personnages animés par Glen Keane

    Dix années pendant lesquelles Glen Keane est un peu en retrait puisqu'il ne travaille que sur La Planète au trésor, relecture futuriste de "L'Île au trésor" sur laquelle il créé et anime le méchant John Silver, devenu un cyborg. Malgré sa présence et celle des réalisateurs d'Aladdin et La Petite sirène (John Musker et Ron Clements), ainsi qu'un style d'animation voulu proche de celui des classiques de la décennie précédente, le long métrage ne parvient pas à renouer avec la magie d'antan et Disney subit de plein fouet la concurrence de Pixar (dont il distribue les opus) et l'essor de Ghibli, dont le rayonnement s'étend désormais au monde entier. Mais tout change en 2010, et le futur metteur en scène de Voyage vers la Lune est encore impliqué : après un première tentative convaincante avec La Princesse et la grenouille un an auparavant, le studio retrouve son mojo en associant les images de synthèse aux histoires qui ont fait sa renommée.

    Sorti sur nos écrans le 1er décembre 2010, Raiponce marque le vrai grand retour des princesses Disney au cinéma et le premier pas vers le phénomène La Reine des Neiges. Adapté du conte homonyme des frères Grimm, le long métrage est plus dynamique et l'héroïne plus moderne que certaines de celles qui l'ont précédée, mais les animateurs n'en oublient pas ses racines : bien qu'animée par ordinateur, la jeune femme a d'abord été dessinée à la main par Glen Keane, à commencer par son incroyable chevelure. Presqu'un personnage à lui tout seul qui a nécessité la création d'un logiciel pour lui donner vie et faire en sorte que les cheveux paraissent indépendants les uns des autres, au lieu de se présenter comme un bloc. Si la modernité est le mot d'ordre du film, le superviseur de l'animation a quand même su respecter les traditions, pour son dernier long métrage au sein du studio, qu'il quitte en 2012 après avoir participé à Paperman.

    Un court métrage oscarisé (et en noir et blanc) sur lequel il s'occupe du personnage de Meg et travaille sous la direction de John Kahrs qu'il retrouvera quelques années plus tard, puisque cet ex-animateur de Pixar deviendra le co-réalisateur de Voyage vers la Lune. Un film qui, bien qu'en images de synthèse, contient quelques passages animés à la main, comme un clin-d'œil de Glen Keane au style de ses débuts. Et qui sait si cet opus ne l'emmènera pas jusqu'aux Oscars, où il avait triomphé en 2018 avec le court Dear Basketball, co-signé avec le sportif Kobe Bryant d'après le parcours de ce dernier ?

    Voyage vers la Lune
    Voyage vers la Lune
    Sortie : 23 septembre 2021 | 1h 35min
    De Glen Keane, John Kahrs
    Avec Kaycie Chase, Cathy Ang, Robert G. Chiu, Ken Jeong
    Spectateurs
    3,3
    Voir sur Netflix

    "Voyage vers la Lune" est disponible depuis le 23 octobre sur Netflix :

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