Les choix de mettre Mulan et plus récemment Soul directement sur sa plateforme Disney+ étaient visiblement un avant-goût. La firme aux grandes oreilles annonce une restructuration de son business modèle, qui se concentrera à "développer et produire des contenus originaux pour les plateformes de streaming de la société [NDR : Disney+, Hulu et ESPN+], tandis que la distribution et la commercialisation des activités seront regroupées au sein d'une seule entité".
Sous le nom de "Distribution des médias et des divertissements", celle-ci sera chargée de définir la meilleure stratégie de distribution pour tous les contenus. La création des contenus sera déléguée à trois groupes distincts : Studios, General Entertainment (Divertissement général) et Sports.
Il s'agit ici de la première décision majeure de Bob Chapek, qui a succédé à l'iconique Bob Iger à la tête du géant du divertissement en février. L'objectif est clair : rattraper le parc d'abonnés de Netflix, compenser le net recul de la télévision câblée, et bien entendu les pertes enregistrées dûes à la fermeture des salles de cinéma, en cette année de pandémie.
En d'autres termes, si Disney n'abandonne évidemment pas la distribution de ses films en salles, ses créations seront d'abord pensées pour ses services de streaming. Et c'est un changement énorme, massif, profond, pour les années à venir, qui devrait affecter durablement toute l'industrie de l'Entertainment. Difficile pour l'heure de se livrer à de la prospective, mais cette décision impactera nécessairement les budgets des films produits, et les circuits des salles de cinéma, qui dépendent largement d'un mastodonte comme Disney vu son catalogue. Plus que jamais, les salles de cinéma vont certainement jouer leur survie dans les mois à venir. Il est difficile aussi d'imaginer un film Star Wars directement en streaming ou un autre film budgété comme un Tentpole movie atterrir directement sur Disney+, vu les attentes générées auprès du public par ces licences. Mais, qui sait ?