Sète, 23 juillet 2020. Alors que la chaleur inciterait plutôt à aller à la plage, direction le collège ! Au coeur de l'été, le Lycée Joliot-Curie (le collège François Truffaut dans la série) est, sans surprise, totalement déserté... ou presque. Quelques ouvriers mettent à profit les vacances scolaires pour faire des travaux.
Au bout d'un couloir du collège, des voix résonnent, on retrouve Clément, Lou, Youcef, Maxime, Jules, Jade... Les jeunes héros d'ASKIP sont tous là, en plein travail ! Et il y a de l'ambiance. C'est jour de tournage pour toute l'équipe de la série ado qui a cartonné sur Okoo et France 4 pendant le confinement. Deux équipes tournent en parallèle la suite de la saison 1 de la série, avec pour objectif de finaliser deux épisodes par jour. Autant dire que c'est un rythme intense ! Pendant une journée, nous avons pu suivre l'équipe de la série et découvrir quelques uns de ses secrets de fabrication.
A l'occasion de la diffusion (5 épisodes inédits sont disponibles dès aujourd'hui sur la plateforme de France Télévisions, 5 épisodes tous les vendredis), découvrez notre reportage.
8h30, quelques minutes avant le premier clap
Toute l'équipe, comédiens mais aussi réalisateurs, régisseurs, techniciens, se retrouve pour un petit rituel : un échauffement d'avant tournage ! En cercle, tous se prêtent à des exercices de relaxation et de respiration, pendant 10 minutes. Objectif : assurer la cohésion. "C’est pour avoir ce côté groupe, ce côté unité, développe Benoit Masocco, créateur de la série et réalisateur. Je voulais vraiment faire ça au départ. Comme ce sont des ados, en plus, il faut le temps qu’ils se réveillent ! C’est le moment où ça permet de nous mobiliser. Au départ, les comédiens adultes regardaient ça un peu de haut, et puis finalement non, ils se sont prêtés au jeu. Maintenant même les cameramen, les ingénieurs du son, tout le monde s’y met, c’est assez marrant le matin. Un truc un peu tai chi, comme ça ! On se lance l’énergie l’un l’autre... Avant le Covid on se serrait la main à la fin, pour faire passer l’énergie l’un à l’autre." Prêts et en forme pour commencer le tournage à 9h.
10h, en plein tournage du premier épisode de la journée
Nous retrouvons Benoit Masocco, masqué, avec le combo (l'appareil servant à visualiser ce qui est en train d'être filmé) dans les mains. Une séquence se tourne entre un couloir et une salle de classe, entre Youcef (Ryan Daoudi), Clément (Grégoire Champion), Océane (Inès Vanbesselaere) et le principal du collège. Tous les techniciens sont masqués et deux "référents Covid" veillent à ce que les comédiens et tous les figurants remettent leur masque entre chaque prise. Du gel hydroalcoolique est aussi distribué très régulièrement. La distanciation sociale est en vigueur autant que possible.
"Allez, de l’énergie !", Benoit Masocco s'apprête à lancer une nouvelle prise. Les séquences s'enchaînent, en changeant l'axe des caméras. Puis, on passe à des prises sonores, et enfin, des plans serrés. Le rythme est intensif afin de mettre au total 26 minutes utiles par jour, soit deux épisodes par jour. La pause déjeuner est bien méritée !
13h, pause déjeuner
Le temps de reprendre des forces est venu après une matinée intensive de tournage. La cantine, qui sert aussi de lieu de tournage, est la cantine des équipes. Et un bon moment pour renforcer la cohésion. "Avec la deuxième équipe de tournage (aujourd'hui pilotée par Gwendoline Rothkegel, en alternance avec Thomas Jaurand, Ndlr.), on se croise au moment du repas, et j’essaye de faire le point pour savoir si tout va bien de leur côté, explique Benoit Masocco, devant son assiette de crudités. Sinon, on se croise quand une équipe a pris du retard et qu’on est au même endroit au même moment, et que ça ne devrait pas être le cas!"
Le tournage dans les conditions sanitaires revient inévitablement dans les conversations. Il faut savoir que les épisodes de la première partie de la saison avaient été filmés avant le confinement. Au retour, beaucoup de choses ont dû changer. Delphine Marty, chargée de production et référente Covid sur le plateau, nous explique avoir suivi une formation dédiée. Sa mission consiste essentiellement à veiller sur la bonne application des mesures sanitaites (gel, port du masque, distanciation, aération si les scènes sont tournées en intérieur...)
Qu'en pensent les comédiens ? Est-ce facile de s'adapter à ces nouvelles conditions de tournage ? Tous vivent ça très sereinement. "Je pense qu’on est déjà tous habitués, avec le métro à Paris, etc. On doit déjà les porter partout, lance Artémisia Toussaint (Lou). Ce n’était pas une surprise d’arriver avec des masques sur le tournage. Avec la chaleur à Sète, c’est un peu compliqué. On s’habitue et puis c’est un travail d’équipe, donc on s’entraide. Ca se passe bien." Juliette Mabilat (Rose) complète : "Il y a un rythme à prendre. Penser au masque, la distance...". A vrai dire, la seule différence notable est pointée par Gabriel Caballero (Maxime) : "On ne doit plus se faire de bisous ! On nous a enlevé tous les bisous ... Malheureusement !" Benoit Masocco nous confirme qu'il y a eu un travail de réécriture pendant le confinement afin que le tournage soit plus adapté aux conditions imposées par la situation sanitaire.
On sent une réelle complicité et entente entre les comédiens. Juliette Mabilat est venue passer du temps avec ses partenaires, alors qu'elle ne tournait pas ce jour là. Entre les prises, les comédiens plaisantent ensemble. "C’est marrant, car le premier jour, on avait très peur, il fallait que le casting prenne... Sinon, ça ne marche pas ! Et dès le premier jour, ils étaient trop mignons, tous ensemble, indique Benoit Masocco. Evidemment ils se sont créé un groupe de conversation sur Instagram. Au bout de 2 jours, ils sont devenus très potes, à se raconter des ragots, etc. Et, au bout d’une semaine, il y avait des histoires d’amour !" Nous n'en saurons pas plus sur ce dernier point... Top secret !
15h, tournage sur le terrain de basket
Le tournage a repris, d'un côté à la cantine, de l'autre sur le terrain de basket adjacent. La pluie s'invite quelques instants mais rien qui ne vienne entraver le tournage heureusement. Nous rejoignons la 2ème équipe de tournage, cette fois-ci sous la houlette de la réalisatrice Gwendoline Rothkegel. "Allez on y retourne, on se démobilise pas". L'ambiance est studieuse. "On fait une répet' et on voit tout de suite ce qui marche, ce qui ne marche pas", lance la réalisatrice à quelques uns des comédiens. Les prises continuent à s'enchaîner rapidement, d'un site à l'autre.
Nous profitons du changement de lieu pour poursuivre notre conversation avec quelques uns des comédiens qui se confient sur les liens créés avec le public depuis la diffusion des premiers épisodes pendant le confinement. Tous ont reçu de nombreux commentaires sur le réseau social TikTok, ou des messages privés sur Instagram. "On reçoit beaucoup de messages nous disant "je m'identifie à toi", explique Juliette Mabilat (Rose dans la série). Chacun a une histoire un peu et un rôle différent dans la série. Certains me disent que je les aide à s'assumer". "On nous demande aussi des conseils pour devenir acteurs ou des spoilers sur la suite !", poursuivent les comédiens. Il est temps d'attaquer la dernière séquence de tournage, cette fois-ci dans une salle de classe. Le clap de fin est donné après une longue journée, aux alentours de 18h30.
Retrouvez les nouveaux épisodes d'ASKIP, le collège se la raconte, saison 1 sur la plateforme Okoo de France Télévisions