En 1972, Pierre Richard retrouve le réalisateur Yves Robert pour la quatrième fois à l'occasion du Grand Blond avec une chaussure noire. Le comédien interprète un violoniste fantasque choisi pour jouer à ses dépens le rôle d'un redoutable espion international.
À l'époque, Pierre Richard s'est fait connaître par les comédies qu'il réalise et dans lesquelles il joue. Lors de la projection presse du Grand Blond avec une chaussure noire, le comédien, déjà angoissé, craint le pire : « (…) j'étais catastrophé. Engoncés dans leurs fauteuils, ils semblaient dormir. Ça ressemblait bougrement à un bide ».* Persuadé que le film vient de signer l'arrêt de sa carrière, il prend une décision radicale et part en Guadeloupe. Cette fuite est sa manière de se protéger. À son retour trois semaines plus tard, il découvre avec stupeur que la comédie fait un carton : « Depuis je me méfie des projections privées. Sans commentaire ».
Totalisant 3,4 millions de spectateurs à sa sortie, un score qui le classe dans le top 10 du box-office cette année-là, Le Grand Blond avec une chaussure noire connaît une suite deux ans plus tard : Le Retour du grand blond, et un remake américain, L'Homme à la chaussure rouge, avec Tom Hanks.
*Les citations sont extraites de Je sais rien mais je dirai tout de Pierre Richard et Jérémie Imbert, Flammarion.