Premier pays et foyer infectieux touché par la pandémie du Covid-19, la Chine voit s'éloigner un peu plus chaque jour le spectre du coronavirus, même si l'apparition de nouveaux cas il y a 15 jours, notamment dans la province de Jilin, située dans le nord-est, a fait craindre aux autorités une deuxième vague épidémique, au point de reconfiner 4,5 millions de personnes.
Fermées le 23 janvier dernier, les salles de cinéma n'ont, à date, toujours pas réouvert. Avec 130 jours de fermetures, c'est même un record mondial. Si celles-ci devraient évidemment ouvrir à nouveau à une échéance qui reste encore à déterminer, selon le bon vouloir des autorités de Pékin, ca sera en revanche une hécatombe. Selon l'organisation China Film Association (CFA) et la China Film Distribution Association, citées par Variety, soit les distributeurs et exploitants de salles locaux, plus de 40% de salles ne devraient pas réouvrir. Les deux organismes ont dressé ce constat à l'issue d'un sondage effectué auprès d'une vingtaine de chaînes de salles multiplexe de cinéma, concernant 187 salles disséminées sur le territoire. 42% d'entre elles estiment qu'elles devront mettre la clé sous la porte prochainement. 28% d'entre elles attendent plus de précisions de la direction sur leur devenir; et 10% d'entre elles pensent qu'elles changeront juste de propriétaires, mais continueront d'être ouvertes.
A titre indicatif, fin 2019, le parc de salles de cinéma en Chine était estimé à 69800, réparties grâce à un maillage de 12400 multiplexes. Une fermeture de 40% des salles couperait les revenus générés par 5000 muliplexes et 27920 écrans. Une hécatombe, disions-nous plus haut...
Selon une source citée par Variety, en l'occurence un cadre administratif haut placé, les salles de cinéma pourront réouvrir uniquement dans les zones où le risque de coronavirus est faible, mais avec la contre partie d'une limitation du nombre de spectateurs et une désinfection quotidienne. L'ennui, c'est que cette annonce de réouverture potentielle date, et que les exploitants guettent toujours le feu vert des autorités... On imagine sans mal que Disney, qui a soigneusement calibré son Mulan à l'attention du marché chinois, vital et stratégique, surveille comme le lait sur le feu la moindre annonce des autorités de Pékin...