Si la prise de parole du président de la République Emmanuel Macron, le 6 mai dernier, concernant le devenir du secteur de la Culture, laminé par la crise liée au Covid-19, était logiquement très attendue par les acteurs du secteur (au sens large, de la littérature au cinéma en passant par le théâtre et la danse), elle a été dans le même temps une sacrée douche froide pour une catégorie professionnelle totalement oubliée du dispositif d'aide qui va se mettre en place : les attachés de presse de cinéma. Pour la plupart indépendants, ces professionnels ne bénéficient d'aucune aide depuis la fermeture des salles le 14 mars dernier. Et comme les calendriers de sorties de films et de tournages sont à l'arrêt, la situation n'est parfois pas loin d'être dramatique.
Dans ce contexte, les attachés de presse ont décidé de créer l'association CLAP; acronyme de Cercle Libre des Attaché(e)s de Presse de cinéma. Interrogée par le journal Le Monde, Laurence Granec, qui préside l'association, a ainsi expliqué sa démarche : "L’idée de se regrouper n’est pas nouvelle. Il y a une dizaine d’années, le projet avait été esquissé mais ne s’était pas concrétisé. A la mi-mars, tout s’est accéléré. En 48 heures, on a été une cinquantaine d’attachés de presse de cinéma à vouloir se solidariser. Aujourd’hui, nous sommes une soixantaine, soit la quasi-totalité de la profession, et c’est formidable. Nous sommes les invisibles du cinéma et de ses institutions. Et il faut agir !" L'association s'est ouverte également aux attachés de presse salariés dans des structures employant moins de quatre personnes.
Il y a manifestement encore beaucoup de travail pour que les pouvoirs publics prennent vraiment en considération leur demande. "Nous sommes dans les trous de la raquette [...] Nous avons reçu une vague réponse totalement inadaptée, dans laquelle nous ne rentrons pas et aucune proposition concrète ne nous a été faite à ce jour. On espère vraiment qu’il y en aura, que ça va bouger parce que là, on repart pour un mois de mai à 0 € et on ne sait pas comment on va faire", expliquait l'attachée de presse Marie Queysanne, au micro de France Info, le 5 mai dernier. Une situation d'autant plus difficile que même sans rentrée d'argent, il faut continuer à payer le loyer et que l'Urssaf continue ses prélèvements...
Le 26 août, l'association CLAP a publié un communiqué dans lequel elle remercie les professionnels qui ont choisi d'aider les différents métiers du secteur via le fonds d'aide Soutien Solidarité Cinéma dont les attachés de presse ont pu bénéficier. Elle rappelle toutefois que l’impact de la crise sanitaire sur le cinéma "risque d’être durable, voire de modifier les comportements des spectateurs". Elle alerte de nouveau le CNC sur la situation des attachés de presse, qui sont "majoritairement des travailleurs indépendants, qui ne peuvent prétendre au chômage partiel (...)".
Le CLAP attend donc "des pouvoirs publics et notamment du Centre National du Cinéma, l’organisme de tutelle du secteur, que [la situation des attachés de presse] soit enfin sérieusement examinée et que des réponses concrètes et justes [leur] soient données. Pour que l’effort de solidarité de certains professionnels ne soit pas un coup d’épée dans l’eau."
Vous pouvez consulter la page facebook du CLAP ici pour y suivre ses publications.