Alors que la France s'apprête à entrer très certainement dans la phase 3 de l'épidémie dûe au coronavirus, celui-ci a entraîné dans un effet domino de nombreuses annulations de manifestations culturelles ou rassemblements culturels. A Cannes, pour ne citer que ce seul exemple, le MIP TV a été annulé, et Cannes Séries reporté en octobre prochain. La question qui brûle les lèvres est désormais la suivante : la 73e édition du Festival de Cannes pourra-t-elle avoir lieu du 12 au 23 mai prochain ?
La direction du festival se dit en tout cas prête à s'adapter aux directives en vigueur pour lutter contre la propagation du Covid-19. "S’il faut fermer une partie des salles de projection, nous le ferons" a-t-elle indiqué au site 20 Minutes. "Si les limitations en vigueur sont toujours de moins de 1.000 personnes dans un même lieu, nous pourrions notamment fermer le balcon du Grand auditorium". La salle de gala du Palais des festivals compte pour mémoire 853 places à l’orchestre et 1.456 au balcon. Autre mesure prévue : "le renforçement des équipes médicales sur place avec un personnel formé et équipé de matériel adapté pour la détection de température". Il est également prévu par les équipes du centre de congrès un "nettoyage supplémentaire et un programme de désinfection dans toutes les zones très fréquentées".
Pierre Lescure et Thierry Frémaux, respectivement président et délégué général du festival, s'affairent en tout cas toujours à préparer le festival, dont la sélection est censée être annoncée le 16 avril prochain. Une 73e édition pour laquelle les demandes d'accréditations seraient, aux dires de la direction du festival, en hausse de 9%.
De l'intérêt bien compris de maintenir le festival...
Selon les informations exclusives de Variety, la direction du Festival de Cannes a d'autant plus de raisons de vouloir maintenir à tout prix la manifestation culturelle qu'en cas d'annulation pure et simple, elle ne sera pas couverte par sa société d'assurance, du nom de Circle Group. La même qui assure également la structure organisatrice de la soirée des César. Autant dire une catastrophe économique en perspective, sans compter les retombées économiques locales, qui étaient estimées en 2018 à près de 200 millions d'euros...
Variety précise qu'il a été donné à la direction du Festival la possibilité de souscrire à une extension d'assurance couvrant les risques d'épidémie et de pandémie il y a une dizaine de jours, mais qu'elle a décliné la proposition. Cette option coûtait l'équivalent d'environ 6% du coût global du contrat d'assurance. Vu le contexte actuel, un tel choix peut faire bondir, et apparaît comme très, très risqué...