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    Une Île sur Amazon Prime : "Les sirènes sont des femmes qui ont de la force"
    Julia Fernandez
    Julia Fernandez
    -Journaliste Séries TV
    Elevée à « La Trilogie du samedi », accro aux séries HBO, aux sitcoms et aux dramas britanniques, elle suit avec curiosité et enthousiasme l’évolution des séries françaises. Peu importe le genre et le format, tant que les fictions sortent des sentiers battus et aident la société à se raconter.

    A l'occasion de l'arrivée de la série fantastique sur la plateforme le 18 avril, Allociné a rencontré son héroïne Noée Abita, qui donne la réplique à Laetitia Casta. A 21 ans, la comédienne affiche déjà un joli parcours et une vision singulière.

    Angela Rossi / Image & Compagnie

    Avant Une Île, le public vous a découvert dans Ava de Léa Mysius (2017). Qu'est-ce qui vous a donné envie de faire du cinéma ?

    Noée Abita : J'ai toujours rêvé d'être comédienne un peu comme un fantasme, mais je ne projetais pas du tout de faire une école ou du théâtre. C'était juste un rêve un peu vague comme de vouloir devenir cosmonaute, ce n'était pas un plan de carrière tracé. Mais je m'ennuyais énormément au lycée, et j'avais un ami qui était comédien; j'ai eu le nom de son agence, et je me suis juste pointée là-bas pour savoir comment y entrer, quelle était la procédure... Et la dame qui m'a reçue m'a tout de suite mise sur un casting, et c'était celui d'Ava. A ce moment-là je voyais plutôt ça comme l'occasion de faire une activité différente ! L'idée de passer un casting m'excitait, et ça me faisait penser à autre chose qu'à l'école. Je n'avais pas du tout imaginé que je serais prise, c'était un hasard total et une chance incroyable.

    Une Île est une série d'auteur fantastique, or le genre est plutôt rare en télévision. Qu'est-ce qui vous a séduit ou intrigué dans cette proposition ?

    Au début, je trouvais très drôle ce projet autour d'une histoire de sirène - même si elle ne l'est pas du tout en réalité ! Mais je n'avais jamais fait de genre, et j'ai été vraiment attirée par l'idée de jouer une sirène, ça me faisait rire - et qui en plus n'est pas stupide. Il y a un côté féministe dans le scénario ! Et puis un tournage en Corse, ça ne se refuse pas...

    En quoi refaire le mythe de la sirène aujourd'hui est-il important, à l'heure où on se réapproprie les histoires féminines ? Cela peut-il avoir un effet sur le public ?

    Je pense, oui. Il y a quelques maladresses dans la série qui peuvent faire qu'on ne comprend pas cette idée de féminisme. C'est très ambigu parce que le personnage de Théa (Laetitia Casta) essaie constamment de détruire les hommes qu'elle n'aime pas, parce qu'ils détruisent tout sur leur passage ou parce qu'ils sont bêtes - ce qui est un peu le cas dans la société, mais il s'agit de l'ensemble des êtres humains ! C'est ça qu'il ne faut pas oublier, et Chloé, elle, refuse de tuer les hommes parce qu'elle a envie de croire en l'espèce humaine. Après, il ne faut pas non plus trop s'attarder là-dessus. C'est avant tout une histoire, une fiction, et si le propos est perçu comme féministe, tant mieux ! 

    Justement, au début de la série, Chloé est victime d'une tentative d'agression sexuelle lors d'une soirée sur la plage, et c'est à ce moment qu'elle se découvre des pouvoirs.

    Oui, c'est intéressant de voir qu'à travers ce pouvoir le personnage dit non et prend le dessus sur la situation. Au fond, les pouvoirs [des sirènes] symbolisent ce que nous sommes : des femmes qui ont de la force. Et cette force, on peut s'en servir pour faire du mal, mais aussi pour faire du bien, pour contrer ce qu'on peut nous faire - contrairement à ce que fait Théa.

    Avez-vous le sentiment de faire partie d'une nouvelle "vague" de jeunes acteurs français aujourd'hui ? Y a-t-il une forme de renouveau ?

    J'ai très peu d'éléments de comparaison car je débarque dans ce milieu, je ne savais pas comment c'était avant. Je n'ai pas encore de recul, mais c'est vrai que j'ai l'impression que dans cette nouvelle génération d'acteurs et d'actrices il y a une certaine bienveillance et une certaine force. Grâce au mouvement #MeToo et au combat mené par les actrices contre les abus, nous les jeunes qui arrivons dans ce milieu-là, j'ai l'impression qu'on se sent un peu plus légitimes, et mieux entourés.

    Quel est votre premier souvenir de spectatrice ?

    Beaucoup de films m'ont marquée petite; mais c'est au théâtre que j'ai eu le sentiment de vouloir devenir comédienne. J'étais en Première au lycée, et je venais de passer le casting pour Ava. Et c'était peu de temps après, j'étais au théâtre pour voir Six personnages en quête d'auteur de Jean Giono avec ma classe. Et ça a été une révélation; je me suis dit "c'est ça que je veux faire", j'ai découvert où je voulais être. C'est suite à cette pièce que j'ai annoncé à ma famille avoir passé un casting, car je l'avais fait en cachette. 

    Si demain tout s'arrêtait, que ferais-tu ?

    Si je devais arrêter le métier d'actrice, j'aurai envie de monter une école, avec un type de pédagogie différente, travailler avec les enfants. L'école a été très difficile pour moi, je n'étais pas particulièrement une mauvaise élève mais c'était très douloureux, je n'en garde pas de bons souvenirs. J'ai longtemps voulu être maîtresse d'école, maintenant j'aimerais changer le système. (rires)

    Une Ile saison 1, disponible sur Amazon Prime : 

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