C'est un témoignage glaçant. Sans détour, la comédienne Sandrine Bonnaire a raconté à nos confrères de Quotidien l'acte de violences congugales dont elle a été victime. "Ca m'est arrivé il y a 20 ans. Un homme avec qui j'ai vécu pendant 4 ans, qui m'a strangulé : j'ai tous les os du visage cassé, j'ai deux plaques de titane [au niveau de la machoire]. J'ai fait appel à la justice, parce qu'il faut faire appel à la justice, je le pense."
Et d'ajouter : "Ce n'était pas quelqu'un de violent, je n'ai pas subi des violences à répétition. C'est quelqu'un qui a pété les plombs, qui m'a strangulé contre un mur. J'ai essayé de me défendre (...) et je suis tombée dans les pommes. Je me suis retrouvée deux mètres plus loin avec le visage complètement de travers, avec la langue en lambeau comme du tissu qu'on découpe, avec huit dents de cassées, une ouverture [sous la bouche]. Je me suis réveillée. J'ai craché plein de morceaux de dents. (...) Je n'ai pas porté plainte tout de suite. Je lui ai dit : qu'est-ce que tu m'as fait ? Et là il m'a dit : tu es tombée. (...) Je l'ai cru sur le moment..."
Pourquoi prend-elle la parole aujourd'hui ? "Je n'ai jamais voulu en parler dans le sens je suis souvent restée discrète sur ma vie." Si l'actrice avait déjà révélé avoir été victime d'une agression qui lui avait détruit la machoire (elle l'évoquait dans un livre biographique, intitulé "Le Soleil me trace la route"), elle n'avait encore jamais révélé jusqu'à très récemment (à l'occasion de la sortie d'un livre intitulé "A l'amour, à la vie" de Catherine Ceylac) que cette agression avait été commise par un conjoint.
Précisons que cette interview a été donnée à l'occasion de la grande marche organisée à Paris et en France contre les violences faites aux femmes, organisée par le Collectif #NousToutes. "J'ai presque envie de dire que je suis là pas tant pour mon histoire, mais surtout pour encourager ces autres femmes qui n'ont pas la parole", a souligné Sandrine Bonnaire, toujours au micro de Quotidien.
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