Lancée en 2016, Les Grands, créée par Benjamin Parent et Joris Morio, fera son retour ce soir à 20h40 sur OCS Max pour une troisième saison inédite qui sera également la dernière. La fin d'une aventure qui aura révolutionné le genre de la série ado à la télévision française et qui, le temps de 12 derniers épisodes très réussis, nous propulse deux ans après les événements de la saison 2, alors que Boogie (Grégoire Montana), Hugo (Théophile Baquet), MJ (Adèle Wismes), Ilyès (Sami Outalbali), Avril (Pauline Serieys), et Kenza (Romane Lucas) s'apprêtent à passer le Bac dans quelques semaines.
Rencontré lors du Festival de la fiction TV de La Rochelle en septembre, le réalisateur et scénariste Vianney Lebasque, qui fait partie de l'équipe créative de la série depuis la saison 1, nous a parlé des enjeux et des particularités de cette dernière salve d'épisodes, et d'un possible retour des Grands un jour.
AlloCiné : La saison 3 est la dernière. Est-ce qu'il était prévu dès le départ que Les Grands ne durerait que trois saisons ?
Vianney Lebasque : Non, en fait on a vraiment fait les saisons les unes après les autres, sans se poser la question de l'après. En faisant la première saison, j'ai adoré cette aventure et les comédiens, et j'ai pris un plaisir fou à raconter les histoires de ces personnages. Il y avait encore des histoires à raconter, et il y avait un vrai enjeu pour la deuxième saison, avec le passage des grands vers les "petits". Et ensuite quand on s'est lancé dans la troisième saison on avait là encore la sensation que cette histoire n'était pas bouclée. On trouvait intéressant de les laisser au moment où ils vont devenir adultes. C'était le meilleur moment pour terminer la saison et la série. Les Grands est une série sur des jeunes et à la fin de cette troisième saison je pense vraiment qu'on a les clés pour savoir ce qu'ils vont devenir après.
Cette utlime saison est assez différente des deux précédentes dans sa construction. Les personnages évoluent beaucoup en dehors du lycée, alors que dans la première tout se passait dans l'enceinte du collège par exemple. Comment avez-vous conçu cette saison 3 en termes d'intrigue et de narration ?
On a toujours envie de changer d'une saison à l'autre, de bousculer ce qu'on offre aux téléspectateurs. Et alors qu'on s'était forcé à ne jamais sortir du collège en saison 1, on a commencé à en sortir un peu en saison 2 et cette année on s'est dit qu'il était intéressant d'explorer la sphère intime de ces personnages dont on avait jusqu'à présent frustré l'intimité et l'univers familial. J'aime beaucoup les séquences d'intimité et on avait très envie de voir les parents des héros et l'environnement qui les entoure. Pour nous c'était un premier pas vers l'extérieur et vers le monde qu'ils vont affronter plus tard. La volonté c'était de casser les codes. On ne voulait pas que la série ronronne. Il fallait qu'elle évolue et qu'elle soit de plus en plus excitante.
La saison 3 est également moins sombre que la saison 2. C'était également une volonté de votre part de revenir vers davantage de lumière et vers quelque chose de plus proche de la saison 1 au niveau de l'ambiance ?
Oui, complètement. La saison 1 se déroulait dans le cocon du collège et du monde de l'enfance un peu aussi encore. C'était le dernier stade avant un monde plus difficile. Et la saison 2 contrastait beaucoup avec ça, car ils devenaient les petits dans un environnement beaucoup plus dur. Ces épisodes étaient très noirs, et en saison 3 nous avions envie de passer cette noirceur pour réaliser une série sur l'amitié au sein de ce groupe et sur la lumière qui allait en jaillir. On voulait profiter de quelque chose de plus léger, de la promesse d'un avenir positif. C'est une saison plus légère, bien qu'il y ait encore du drame. Ce qu'ils vivent ils le vivent entre eux et il y a une belle solidarité au sein de ce groupe d'amis.
Vous vous permettez également des choses au cours des cette dernière fournée. On pense notamment à l'épisode en plan-séquence ou au final qui dure 1h06. C'est parce que c'était la fin et que vous aviez envie de laisser libre cours à vos envies ?
J'ail l'impression qu'on a toujours osé des choses. Mais on a essayé de ne pas se répéter, même au niveau de la mise en scène. Et là en saison 3 le plan-séquence c'est quelque chose dont j'avais vraiment envie en tant que réalisateur. Je connaissais bien les comédiens, je les trouvais extraordinaires, et je me suis dit qu'ils étaient maintenant capables de le faire. On n'aurait sûrement pas pu le faire en saison 1. Et avec les auteurs on a eu cette envie de proposer cet épisode en temps réel, durant lequel on est avec les personnages durant 20 minutes. C'était à la fois une prouesse technique mais aussi la volonté de donner un vrai ressenti. Cette tentative nous excitait tous et c'était assez génial à concevoir et à tourner. Et pour le final, qui clôt vraiment la série, ce sont en fait trois épisodes réunis en un. Mais en l'écrivant on savait qu'on pourrait les monter en un seul épisode d'1h10. On voulait finir le plus haut possible dans leur amitié. Quitter les personnages au moment où le sentiment d'amitié et l'amour se confondent. Je suis très fier de cet épisode, je trouve que c'est le plus beau truc qu'on ait fait sur Les Grands.
On sent votre amour pour ces personnages et pour ces acteurs. Est-ce qu'on pourrait les revoir un jour ou l'autre tous ensemble, sous une forme ou une autre, ou est-ce que vous fermez vraiment la porte à une suite ou à un film Les Grands ?
Je ne ferme absolument pas la porte dans la mesure où j'adore les comédiens. On s'aime tous et on a partagé une aventure incroyable tous ensemble. Pour l'instant il n'en est pas question, il faudrait trouver une bonne idée. Mais c'est sûr qu'on aurait un plaisir fou à se retrouver. Sous quelle forme ? Est-ce qu'on ferait un film ? Est-ce qu'on garderait ces personnages ? Retravailler ensemble un jour, ça c'est certain. Mais je ne sais pas encore de quelle manière. En tout cas je refuse de penser que l'aventure entre ces comédiens et moi se termine aujourd'hui.
La bande-annonce de la saison 3 des Grands, également disponible en intégralité à la demande sur OCS dès aujourd'hui :