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    Instinct (M6) : "C'était important pour moi d'être la star de la première série policière avec un héros gay" confie Alan Cumming

    M6 poursuit ce soir la diffusion d'"Instinct", sa nouvelle série policière. À cette occasion, Alan Cumming, l'interprète de Dylan, est revenu pour nous sur son personnage, sur l'aspect progressiste de la série, et sur ce qui nous attend en saison 2.

    CBS Television Distribution

    AlloCiné : La télévision foisonne de séries policières. Qu’est-ce qui, selon vous, permet à Instinct de se démarquer de tout ce qu’on a déjà vu avant ?

    Alan Cumming : Je pense que ce qui rend Instinct différente c’est tout simplement que le héros, Dylan, que j’incarne, n’est pas un flic dans une énième série policière. C’est un professeur d’université, qui est un ancien espion et qui a écrit un livre. Et tout à coup un tueur en série utilise son livre afin de laisser des indices qui mèneront vers ses prochains meurtres. Et Dylan vient en aide à la police et finit par devenir un consultant. Et puis, évidemment, l’autre grosse différence c’est que Dylan est gay. C’est le premier héros gay d’une série dramatique de network aux Etats-Unis. Ce n'est pas tous les jours, dans les séries policières américaines, qu'on voit un homme gay être badass ou avoir pour projet d’adopter un enfant avec son mari. Et je trouve qu’Instinct fait un bien fou à ce niveau-là.

    Vous avez la sensation que la télévision américaine grand public évolue enfin dans les représentations qu’elle propose et dans les sujets qu’elle ose aborder ?

    Oui, bien sûr, d’une certaine manière il y a une évolution qui est palpable. Vous savez, nous sommes dans une ère politique un peu étrange aux Etats-Unis à cause de Trump. Il prend des décisions horribles au sujet des droits des gays, des droits des transgenres, ou des droits des femmes. Et, en parallèle, la télévision envoie des messages vraiment progressistes à la population à travers les séries notamment. Mais il reste beaucoup de chemin à parcourir. Le fait qu’Instinct soit, en 2019, la première série dramatique de network à mettre en scène un héros gay le prouve bien. Il était temps ! Ça me choque que cela ait pris autant de temps. Évidemment, on trouve des héros gays sur le câble ou dans des comédies. Dans Will & Grace par exemple, mais je trouve que les personnages sont davantage des stéréotypes.

    Donc oui, bien sûr, je trouve ça génial que les choses aillent enfin dans le bon sens, mais ça me gêne toujours de dire que je suis reconnaissant envers cet effort en terme de représentations ou d’égalité. On ne devrait pas à avoir à applaudir le fait d’être "presque" traité de manière égale aujourd'hui.

    Instinct est diffusée sur CBS aux Etats-Unis, qui est une chaîne qu’on pointe souvent du doigt pour être conservatrice. C’est donc en tout cas assez marrant et positif qu’elle soit la première à mettre en scène un héros de série policière gay…

    Oui, c’est vrai. Ça fait plusieurs années que je travaille avec eux et, franchement, si on m’avait dit il y a dix ans que CBS était finalement la plus progressiste des grandes chaînes américaines, je n’y aurais pas cru (rires).

    CBS

    Comment décririez-vous la relation entre Dylan et Lizzie, sa partenaire au sein de la police de New York ?

    Je trouve qu’il y a beaucoup de comédie entre eux, ils sont un peu comme frère et sœur, ils se cherchent et se taquinent beaucoup. Ça me rappelle pas mal de vieux films. Je me souviens que leur relation m’avait beaucoup plu lorsque j’avais lu le script du pilote. Et puis j’aime bien le fait qu’il n’y ait, pour une fois, aucune tension sexuelle entre eux puisque Dylan est gay. Même si, vous allez voir, ils vont s’embrasser dans la saison 2 pour les besoins d’une enquête !

    Est-ce qu’Instinct est une série purement procédurale, avec des épisodes bouclés chaque semaine, ou y a-t-il des éléments plus feuilletonnants au fil du temps ?

    La première saison est purement procédurale. Ils ont même diffusé certains épisodes dans le désordre je crois, donc oui, au départ, ce sont vraiment des enquêtes distinctes à chaque fois. Mais dans la saison 2 nous avons une intrigue fil rouge qui court sur toute la saison. Une affaire qu’on appelle "The Sleeping Beauty Murders" (les meurtres de la Belle au bois dormant, ndlr). Et il y a un nouveau personnage qui arrive dans la série et qui apporte son aide à la police en lien avec cette affaire, car plusieurs meurtres pourraient finalement être reliés les uns aux autres.

    La saison 2 est donc un peu différente. Et globalement je la trouve plus "détendue". Car au début nous étions tous assez stressés. Après tout, ce n’était pas rien de proposer une série comme celle-ci sur une chaîne comme CBS. Et mes cheveux sont une bonne métaphore de cela (rires). Car dans la première saison on me forçait à me les teindre. Ils étaient donc châtains. Alors que dans la saison 2 ils sont gris et plus courts. Je suis davantage moi-même.

    Les deux saisons d'Instinct sont assez courtes. C’était une volonté de votre part de ne pas vous lancer dans des saisons de 22 épisodes ?

    Oui, car honnêtement, si je devais tourner 22 épisodes par saison, je ne serais pas là en train de vous parler (rires). Je serais probablement dans un caisson à oxygène quelque part en Suisse pour recharger mes batteries. Je suis content que l’on fasse seulement 11 ou 12 épisodes par saison. C’est un rythme qui me va très bien.

    CBS

    Après The Good Wife, est-ce que vous aviez particulièrement envie de revenir si rapidement à la télévision ? Vous cherchiez une nouvelle série ou est-ce que c’est vraiment le fruit du hasard ?

    En fait, après The Good Wife, j’étais décidé à redevenir un acteur "itinérant", qui se laisse porter par les projets et voyage à travers le monde pour les besoins de tel film ou de telle pièce de théâtre. C’est ce que j’ai fait durant quelques temps d’ailleurs, et je ne sais plus trop où j’étais lorsque j’ai reçu le livre dont est adaptée Instinct. Donc, non, je n’avais pas prévu de jouer dans une nouvelle série si rapidement mais le projet m’a tout de suite intéressé et il y avait plusieurs personnes avec qui j’avais vraiment envie de travailler qui étaient impliquées sur la série. Donc je me suis lancé, surtout que je n’aurais jamais pensé qu’on allait me proposer un jour de jouer dans une série policière. C’était une bonne surprise. Et je trouvais important d’être la star de la première série policière avec un héros gay. Et, pour être honnête, j’avais envie d’en être pour m’assurer que les choses allaient être bien faites et qu’ils n’allaient pas tout foirer au niveau du personnage (rires).

    Est-ce qu’on peut espérer vous voir un jour dans The Good Fight, le spin-off de The Good Wife ?

    Ça devait se faire, mais ils voulaient me payer moins que rien, donc je leur ai répondu "Vous êtes gentils, mais tout ça a un prix" (il se montre le visage et rigole). Mais j’aimais beaucoup mon personnage, Eli, et j’ai toujours trouvé que The Good Wife était bien plus qu’une série procédurale. Bien sûr, c’était une série judiciaire avec des cas de la semaine, mais c’était extrêmement bien écrit et je trouve qu’elle mettait en scène des personnages qu’on n’avait pas l’habitude de voir sur un grand network. Donc, qui sait, la vie est encore longue. Peut-être un jour.

    La bande-annonce d'Instinct, qui continue ce soir dès 21h sur M6 :

     

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