De quoi ça parle ?
Alice vit le bonheur ordinaire d’une mère de famille quand tout bascule : l’homme de sa vie, Thomas, le père de son enfant, est soupçonné d’être Antoine Durieux-Jelosse, l’homme qui a défrayé la chronique pour avoir disparu après avoir tué toute sa famille quinze ans auparavant. Depuis tout ce temps, la commandante Sophie Lancelle n’a jamais arrêté de chercher cet homme ayant commis l’impensable et elle est prête à tout pour le retrouver. Entre ces deux femmes que tout oppose, un homme crie son innocence.
Lundi 23 septembre à 21h sur TF1
À quoi ça ressemble ?
C'est avec qui ?
Kad Merad, qui se fait rare sur le petit écran en dehors de la série Baron Noir sur Canal+, incarne Thomas Kertez, le héros trouble de La Part du soupçon, diffusé demain soir sur TF1. Un père de famille bien sous tous rapports qui, du jour au lendemain, est accusé par la police d'être en réalité Antoine Durieux-Jelosse, un homme qui a tué sa première famille quinze ans plus tôt avant de disparaître dans la nature.
Le comédien, vu récemment dans Just a gigolo, retrouve pour l'occasion le réalisateur Christophe Lamotte qui l'avait dirigé en 2015 dans le long métrage Disparue en hiver. Côté casting, il donne la réplique à Laurence Arné, parfaite en épouse et mère qui voit sa vie et ses certitudes voler en éclats à cause du doute, et à Géraldine Pailhas (également au casting de Disparue en hiver), qui prête ses traits à la commandante de police Sophie Lancelle, qui traque Durieux-Jelosse sans relâche depuis des années et est persuadée que Kertez est l'homme qu'elle recherche.
Ça vaut le coup d'oeil ?
L'affaire Dupont de Ligonnès est décidément à la mode cette année côté fictions. Alors que M6 présentait il y a quelques jours en ouverture du Festival de La Rochelle Un homme ordinaire, une série en 4 épisodes de 52 minutes avec Arnaud Ducret qu'elle diffusera prochainement et qui s'inspire de l'assassinat par Dupont de Ligonnès de sa femme et de ses enfants, TF1 dégaine la première avec La Part du soupçon, son nouvel unitaire événement qui fait le choix d'un angle plutôt original sur l'affaire. Au lieu de raconter à sa sauce les événements relatés tant de fois dans les émissions de faits divers, Christophe Lamotte et le scénariste Julien Messemackers s'intéressent plutôt à l'après fictif de l'affaire et imaginent ce que pourrait être la vie de Dupont de Ligonnès aujourd'hui. Tout est évidemment très librement réinventé, et la production et la chaîne assurent d'ailleurs que La Part du soupçon s'inspire "de plusieurs affaires".
L'ombre de Dupont de Ligonnès plane néanmoins sur chacune des séquences de ce téléfilm plutôt haletant et bien ficelé, qui fait souvent froid dans le dos. La vraie réussite de La Part du soupçon est d'adopter le point de vue d'Alice Kertez, la femme de l'homme qu'on accuse d'être un terrible meurtrier, qui quasiment tout au long des 90 minutes du scénario se demande si celui qu'elle a épousé et qui lui a fait un enfant lui ment depuis des années et cache finalement sous son visage d'homme sans histoires un monstre qui ne demande qu'à se réveiller à la tuer elle aussi. Et si l'on apprécie de voir Kad Merad sous un jour plus sombre et plus ambigu, c'est réellement Laurence Arné qui sort son épingle du jeu et offre une partition en tous points excellente dans la peau de cette femme qui refuse d'y croire, et qui en même temps ne peut empêcher le doute de l'envahir. Géraldine Pailhas, quant à elle, ne démérite pas dans le rôle de la policière en charge de l'enquête, mais son personnage aurait mérité d'être davantage développé.
Au final, c'est réellement quand il joue sur cette "part du soupçon" qui s'immisce au sein de ce couple et de cette famille que ce téléfilm événement est le plus réussi. On regrette ensuite que la deuxième moitié soit plus attendue et plus facile, et que la fin passe à ça d'être ratée, mais on ne boude pour autant pas notre plaisir face à une intrigue prenante et à un jeu des comédiens qui est au-dessus de la quasi totalité de ce qui est proposé aujourd'hui encore en télévision.