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    Demain nous appartient : la productrice explique le choix de Leïla
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Passionné de séries en tous genres, mais aussi d'horreur et de teen movies, Jérémie Dunand a été biberonné aux séries ados et aux slashers des années 90, de Buffy à Scream, en passant par Dawson. Chef de rubrique télé, il écrit aujourd'hui principalement sur les séries et unitaires français.

    Hier dans "Demain nous appartient", Leïla, enceinte de Samuel, finissait par avorter. Sarah Farahmand, la productrice de la série, est revenue pour nous sur ce choix qui s'inscrit selon elle dans la logique du "destin de femme moderne" du personnage.

    Capture d'écran/TF1

    Après des semaines de doute et d’hésitation, Leïla (Samira Lachhab), enceinte de Samuel (Axel Kiener), a fini par prendre la décision de ne pas garder le bébé et a avorté au cours de l’épisode de Demain nous appartient diffusé hier soir sur TF1. Avec à la clé des séquences pleines d’émotion et un Samuel plus que jamais présent au côté de la femme qu’il aime, malgré un récent désir insoupçonné de devenir père. Alors que le choix de Leïla aura sans aucun doute des répercussions sur leur relation dans les semaines ou mois à venir, la productrice de la série, Sarah Farahmand, nous a expliqué comment les scénaristes en étaient venus à la conclusion que l’avortement était l’issue la plus logique pour ce personnage très apprécié des fans.

    "Ce n’était pas évident mais pour nous Leïla c’est un destin de femme hyper moderne", avoue la productrice lorsqu’on lui demande si cette décision a fait débat entre les auteurs de Demain nous appartient. "Leïla s’émancipe d’une relation qui l’a rendue heureuse, qui a correspondu à des attentes qu’elle avait à un certain âge, par une éducation, par un modèle familial assez classique qu’elle a eu et qu’elle a reconstruit. Et à un moment où elle est moins maman, parce que ses enfants ont moins besoin d’elle, elle se pose des questions et pour la première fois elle est amenée à s’écouter. On a réussi à la sortir de ce carcan de maman et on ne voulait pas forcément la replonger là-dedans. Aujourd’hui, à 40 ans, on peut se dire qu’on a envie d’être une femme, que cette porte-là n’est pas fermée. Elle a le droit de profiter du présent et de son histoire d’amour avec Samuel, sans reproduire le même schéma qu’avec Bilel, où elle a eu des enfants très vite".

    Capture d'écran/TF1

    Et même si Sarah Farahmand concède que l’arrivée d’un bébé aurait été intéressante en terme d’évolution pour Samuel, c’est finalement le personnage incarné par Samira Lachhab depuis le lancement de la série en 2017 qui a été privilégié par les scénaristes. "Bien sûr, Leïla aurait pu garder le bébé parce que c’est vrai qu’on aurait adoré voir Samuel papa. Et elle-même, aujourd’hui, plus mature, plus apaisée, et dans une relation différente, ça aurait été intéressant de voir comment elle élève ses enfants. Mais on a privilégié Leïla et on avait envie de montrer qu’elle était capable de faire ce choix. On l’a amenée à être capable de faire ce choix depuis qu’elle a posé ses yeux sur Samuel et qu’elle s’est dit "Cet homme-là j’ai envie de l’aimer"".

    À travers cette intrigue, qui aura duré tout l’été pour Leïla et Samuel, l’un des couples phares de la série, TF1 et la production parviennent à parler de l’avortement à une heure de grande écoute sur une grande chaîne, ce qui n’est pas rien, même si le sujet reste moins tabou chez nous qu’aux Etats-Unis par exemple. Et si la productrice de la série est fière de cette liberté, elle applaudit surtout la manière dont l’avortement et d’autres sujets de société sont traités par les auteurs. "On est fiers de se dire qu’il n’y a pas de tabous dans Demain nous appartient. Et je suis fière de la façon dont les auteurs ou les réalisateurs abordent ces sujets-là. Je trouve ça assez moderne. Dans cette intrigue-là, il n’y a pas de débat de fond. La question ce n’est pas "Est-ce qu’une IVG c’est bien ou pas bien ?", "Est-ce que je vais tuer un enfant ?". On n’est pas sur des questionnements moraux. On est vraiment sur une décision dans un choix de vie à un moment donné. Ça nous permet d’aborder le sujet mais en contexte. Ce n’est pas un débat de société. On ne porte pas de jugement, comme on n’a pas porté de jugement sur le véganisme ou sur l’autisme. On essaye toujours de se servir d’une particularité dans la psychologie des personnages pour raconter une histoire forte".

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