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    Le Péril jeune a 25 ans : pourquoi le film de Cédric Klapisch a-t-il si bien traversé le temps ?
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 13 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    Alors que son nouveau long métrage "Deux Moi" vient de sortir en salles, le réalisateur Cédric Klapisch se souvient du "Péril jeune" qui fête (déjà ) ses 25 ans cette année !

    Dans l'actualité avec son nouveau long métrage Deux Moi, dans lequel il poursuit son observation fine, juste et sensible d'une certaine jeunesse, Cédric Klapisch est aussi le réalisateur -faut-il le rappeler ?- d'un film devenu culte, Le Péril Jeune, qui a justement fêté ses 25 ans cette année. Comme la majorité des oeuvres du cinéaste, ce long métrage a la particularité de capturer une époque, tout en réussissant à rester dans l'air du temps. Nous avons justement demandé à Cédric Klapisch comment, selon luin ses films résistaient aussi bien au passage du temps ? 

    "Je pense qu’un des moteurs du cinéma, c’est la sincérité. On a découvert ça avec mes deux scénaristes dans Le Péril jeune. On s’était dit, quand on a fini le scénario, qu'on ne savait pas si ça serait un film intéressant pour les gens, mais en tout cas, on avait été sincère. Avec cette sincérité qu’on a mis dans le film, on s'est rendu compte les gens se sont retrouvés, et peut être que ce qui tient la durée, c’est ça, c’est le fait de ne pas « pipeauter » les gens, de ne pas juste fabriquer des trucs qui vont être malins, intelligents, ou des ficelles de scénario. Le but est qu’il y ait des moments de sincérité."

    Et de poursuivre : "C’est un film que j’aime beaucoup, qui est peut être celui qui compte le plus pour moi, parce que Le Péril jeune est un point de départ. C’est le film où je découvre Romain Duris, où je découvre Bruno Lévy qui a fait le casting du film et qui est devenu mon producteur… Il y a beaucoup de choses importantes qui se sont passées dans ce film, y compris avec mes deux scénaristes Alexis Galmot et Santiago Amigorena, avec qui j’ai retravaillé par la suite. Donc c’est un point de départ fort.

    Mais je pense aussi qu’en faisant ce film, où je parlais de mon adolescence -les années 70-, le fait d’effectivement capturer une époque, en se disant ‘c’était quoi la musique marquante’, ‘c’était quoi les choses qui m’ont marqué’ comme le début du féminisme, la façon d’être politisé à l’époque, qui n’est plus du tout actuelle... En fait, le film n’est pas daté parce qu’il est un portrait réel et sincère de ce moment. On peut faire référence à ça et de la même façon aux Demoiselles de Rochefort qui est super daté, mais c’est bien plus éternel que plein de films de la Nouvelle Vague qui ont eu une heure de gloire et qui finalement vieillissent assez mal. C’est assez bizarre les films qui vieillissent bien et ceux qui ne vieillissent pas bien, parce qu’on ne peut pas complètement le juger sur le moment, mais je pense qu’il y a une notion de sincérité qui joue."  

    Pour mémoire, le film diffusé initialement à la télévision en mai 1994, puis sorti au cinéma le 11 janvier 1995, s'attachait à un groupe d'amis, formé notamment de Romain Duris, Vincent Elbaz, Nicolas Koretzki et Julien Lambroschini. Le pitch : Quelques jeunes hommes se retrouvent plusieurs années après avoir quitté le lycée. Ils assistent pendant son accouchement la compagne de leur meilleur ami, mort une semaine auparavant d'une overdose. C'est pour eux l'occasion de confronter leurs souvenirs.

    Le plus mieux, le plus pire - Cédric Klapisch 

     

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