Dans The Rookie : le flic de Los Angeles, Nathan Fillion incarne John Nolan, la quarantaine, un homme au tournant de sa vie qui décide de réaliser un vieux rêve : devenir flic ! Il part vivre à Los Angeles et se retrouve, malgré son âge, un bleu parmi les bleus... Une reconversion amusante, touchante et résolument tournée vers l'action, à découvrir tous les vendredis soirs de l'été sur M6. Nous avons rencontré l'ancienne star de Castle qui nous parle de ce nouveau rôle et qui a joué pour nous à "John Nolan vs Richard Castle" dans la vidéo à découvrir ci-dessus.
AlloCiné : Vous avez accepté de jouer dans la série The Rookie avant même d'avoir un scénario entre les mains. Qu'est-ce qui vous a convaincu ?
Nathan Fillion : Je suis assez expérimenté je crois pour repérer les projets qui valent le coup. Entre la réputation du producteur Mark Gordon, à qui l'on doit notamment Grey's Anatomy, Esprits Criminels et Designated Survivor, et mes liens avec le créateur Alexi Hawley qui a été showrunner sur Castle, il m'a semblé assez évident tout de suite que j'allais m'amuser. Pour moi, savoir à quoi m'attendre en terme de tournage, sans mauvaises surprises à la clé, c'était très important. Pour les téléspectateurs, c'est 42 minutes de visionnage. Mais pour les acteurs, c'est 7 jours de tournage. Alors c'est mieux quand ça se passe bien et qu'on est entouré de gens avec qui on apprécie travailler. J'ai donc accepté, on a vendu le projet à ABC et là on a commencé à l'écrire. Ca se passe rarement dans cet ordre.
Il y a un retour depuis quelques années aux héros positifs et aux séries feel good comme Good Doctor ou This Is Us. Est-ce que selon vous The Rookie correspond à cette tendance ?
Ce que j'aime avec cette série, c'est que même si on est peu nombreux à pouvoir nous identifier à un officier de police, on peut se sentir proche de lui quant aux dilemmes auxquels il est confronté chaque jour. On doit tous faire des choix, parfois difficiles, dans nos vies quotidiennes. La différence, c'est que dans le cas de John Nolan, les enjeux sont beaucoup plus élevés. Une erreur, une mauvaise décision, peut conduire à des conséquences catastrophiques. Cela peut tuer des gens, cela peut le tuer lui. C'est sans doute une caractéristique qu'il partage avec d'autres héros du moment. Ce qui est intéressant pour le téléspectateur, c'est d'essayer de se mettre à sa place, de se demander ce qu'il ferait s'il était dans cette situation.
La série peut être très sombre, mais elle a aussi beaucoup de moments de comédie, un mélange que l'on retrouvait déjà dans Castle...
C'est essentiel selon moi parce que l'humour fait partie intégrante de la vraie vie, et je dirais qu'en plus ça ressemble à ce que sont vraiment les officiers de police. J'en connais quelques uns et ce ne sont pas des personnes très sombres, renfermées, abîmées... Ce sont des gens normaux, qui ont des histoires hilarantes à raconter sur leur travail... Leur métier démarre lorsque les gens prennent leur téléphone et les appellent. Et s'ils les appellent, c'est parce que les choses vont déjà mal. C'est un drôle de métier. Ils ont besoin, je crois, de se détendre aussi.
Je ne suis pas Tom Cruise et je n'ai pas l'ambition de le devenir
Quelle est la principale différence entre Richard Castle, que vous avez incarné toutes ces années, et John Nolan ?
Ils sont très différents. Richard Castle a longtemps vécu sans se poser de questions, en faisant exactement ce qu'il voulait, sans se soucier des conséquences. Jonn Nolan n'a pas ce luxe. Comme je le disais, il n'a pas le droit à l'erreur. Ce que j'aimais chez Castle, c'est qu'il vivait chaque jour comme une nouvelle aventure, il avait un rapport très enfantin à la vie. John Nolan est plus proche de ce que je suis, et de ce que nous sommes tous en vérité. C'est un homme simple, normal.
Avez-vous suivi une préparation physique particulière pour incarner John Nolan, sachant qu'il y a beaucoup d'action ?
Oui, c'était inévitable en acceptant un rôle comme celui-ci. Mais je ne suis pas Tom Cruise et je n'ai pas l'ambition de le devenir. Je n'ai aucune honte à préférer qu'une doublure se charge des cascades. Je vieillis et je peux me blesser plus facilement et je suis la star de la série, je ne peux pas me blesser, je dois être là tous les jours !
Avez-vous participé aux auditions de tous les acteurs qui vous entourent dans la série ?
J'étais là pour toutes les auditions. Nous avons choisi nos acteurs beaucoup plus en amont du tournage que ce qui se fait habituellement, de manière à avoir le plus de choix possibles. Nous n'avions pas à nous battre avec d'autres productions qui voulaient les mêmes acteurs car à ce moment-là, ils étaient tous disponibles. De ce fait, nous avons eu tous ceux que nous voulions, sans exception. En général, dans cette phase d'audition, les producteurs font un choix, puis ce choix est soumis à la chaîne et il faut faire des compromis pour que tout le monde y trouve son compte. Nous avons pu éviter ça. Nous n'avons choisi qu'une seule personne pour chaque rôle, sans solution de secours, et tous ont été validés. Tout a été très simple.
Castle s'est arrêtée relativement brutalement. Beaucoup de fans restent assez déçus de la manière dont ça s'est passé et de la fin qui a été choisie. Quel est votre opinion là-dessus, après quelques années de recul ?
Game of Thrones s'est arrêtée il n'y a pas si longtemps et ça m'a fait repenser à tout ça. Jamais aucune fin d'une série très populaire n'a mis tout le monde d'accord. C'est impossible, ça n'arrive jamais. Parfois, quand une série s'arrête, ça n'a rien à voir avec les intrigues, mais ce sont des éléments extérieurs qui amènent à ça et on ne peut rien y faire. C'est la vie, et la vie est souvent bordélique. J'ai adoré travailler sur Castle et je suis fier de ce que nous avons accompli et je n'ai vraiment aucun regret.