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    Premiers Baisers : 25 ans après, les retrouvailles d'Annette et Anthony [VIDEO]
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 13 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    Magalie Madison (Anthony) et Anthony Dupray (Anthony) se retrouvent 25 ans après la série AB, "Premiers Baisers". Pour AlloCiné, ils évoquent leurs souvenirs de tournage, et leur actualité, la pièce de théâtre "Derniers Baisers", à partir du 3 mai.

    AlloCiné : 25 ans après Premiers Baisers, vous vous retrouvez pour Derniers Baisers au théâtre. Pouvez-vous nous raconter le pitch de la pièce ?

    Anthony Dupray : C'est l'histoire d'un comédien de sitcom des années 90… Il se retrouve invité pour fêter les 25 ans de cette série par des fans un peu spéciaux. Ce n'est pas trop ce à quoi il s'attendait en fait. Lui, il avait toujours refusé de faire ce genre de choses. Il était un peu passé à autre chose dans sa vie, et puis il se retrouve plongé dans l'univers de la série. C'est un retour 25 ans avant. C'est une comédie. C'est drôle. Mais en même temps, on traite de beaucoup de sujets, de la tolérance, de la différence, du regard de l'autre. Plein de choses. 

    Magalie Madison : Chaque personnage est très marqué, très comédie. Mais vraiment, chacun a son registre. C'est très bien équilibré.

    Est ce que vous aviez déjà eu l'occasion de partager une pièce de théâtre ?

    Anthony Dupray : Non. Je suis super heureux de jouer avec elle. On est super contents de se retrouver. On n'avait pas fait de pièce ensemble.

    Votre dernière collaboration remonte à quand ?

    Anthony Dupray : 1997.

    Magalie Madison : On s'est recroisés dans la vie. Mais on n'a pas retravaillé ensemble. C'est super de se retrouver après tout ce temps. Il y a un côté : c'est comme si c'était hier. Et en même temps, il y a quand même 25 ans qui sont passés, et il y a tout notre vécu. Ce qui fait que la pièce est aussi nourrie de tout ça, de tout ce qu'on a vécu, tout ce qu'on a traversé. Et puis il y a cette complicité. Mais en même temps, c'est presque comme une 2ème rencontre.

    Facebook / Derniers Baisers

    Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur l'écriture de cette pièce ?

    Anthony Dupray : L'idée m'est venue il y a assez longtemps. Je faisais une pièce de théâtre en tournée et je me suis rendu compte de la nostalgie du public, et de la nostalgie des animateurs radio quand j'allais faire des interviews. Je me suis dit : il faut que je fasse quelque chose de ça. Mon ami d'enfance Benoit, avec qui j'étais à l'école, me dit : 'Fais un spectacle, fais un truc, sur Premiers Baisers, sur cette époque. Evidemment le titre Derniers Baisers nous est venu. Ensuite, j'ai rencontré Franck Le Hen, qui est auteur, comédien, metteur en scène, qui a fait Bonjour Ivresse. On a commencé à discuter et ça l'a tout de suite inspiré, lui a donné envie d'écrire. Le lendemain, il avait déjà écrit 10-15 pages. On a commencé à bosser ensemble. Il écrivait. Je lui racontais un peu des anecdotes de l'époque, de tout ce qu'il s'est passé. On corrigeait, il écrivait. En 2 mois, la pièce est née.   

    AB Productions

    Quelle relation entretenez-vous justement avec le public ? Cette série, Premiers Baisers, doit susciter beaucoup de nostalgie et de sympathie...

    Magalie Madison : Vraiment beaucoup de sympathie. Des gens qui sont là depuis tant d’années, c’est ça qui est génial. Les gens sont adorables, hyper contents. On sent qu’on fait vraiment partie de leur vie, et surtout d’un moment particulier. On fait partie soit de l’enfance, soit de l’adolescence. Il y a quand même quelque chose de très sincère, très simple, généreux. C’est un moment de sa vie où en général on a de bons souvenirs.

    Anthony Dupray : Oui, on allait à l’école. On n’avait pas de responsabilités. 

    Magalide Madison : C’était léger. La série était rose bonbon. Il y avait ce côté là. Les gens sont toujours très sympa. C’est toujours sympathique, plaisant. Et je me dis : ils sont toujours là. Je pense que cette pièce arrive au bon moment pour leur faire plaisir en fait.

    Anthony Dupray : Il y a un côté comme le parfum. Vous allez sentir un parfum, et poum, tout de suite, vous allez avoir une image dans votre tête qui vous rappelle un souvenir. Là j’ai l’impression que c’est ça quand les gens en parlent. Ca fait partie de toute une génération. C’est énorme. 

    Magalie Madison : Les fans ont vieilli !

    Anthony Dupray : Non, grandi, mûri ! On ne vieillit pas !

    Magalie Madison : Ils sont moins « aaaaah ! » Quoi que... ça dépend !

    Anthony Dupray : Oui, ça s’est calmé, mais c’est vrai qu’à l’époque, c’était une folie. On ne peut pas s’attendre à une chose pareille. On a vécu des choses inimaginables. On a bloqué des magasins… Des trains qui ne pouvaient pas partir car les gares étaient bloquées par des fans. J'ai vraiment vécu des trucs de fou. C'était magique. Oui, extraordinaire.

    Magalie Madison : Je me suis retrouvée une fois, à Rouen je crois, coincée dans une cabine téléphonique. Il y avait au moins 200 personnes autour et je ne pouvais pas sortir. C’était très embêtant. J’ai dû retéléphoner pour dire : 'S’il vous plait, est ce que quelqu’un peut venir me chercher, je ne peux pas sortir de la cabine téléphonique'.

    Anthony Dupray : C’était fou ! On a vraiment vécu des choses hallucinantes. C’était génial, c’était une période extraordinaire. 

    Le tout premier épisode de Premiers Baisers, diffusé le 23 décembre 1991 :

    Votre tout premier souvenir de tournage ?

    Magalie Madison : Je faisais de la pub avant la série. J’ai tourné des pubs par exemple pour des céréales. Je devais avoir 11 ou 12 ans. J’ai le souvenir de répéter le geste de manger et de les recracher ! J’en ai mangé pendant 8 heures. C’était super !

    Le premier jour de tournage de la série, je ne me rendais absolument pas compte de ce que ça allait être. Le seul truc que je sais, c'est la bienveillance de tous les gens qui étaient autour de nous, les techniciens… Tout le monde était hyper content de faire ce projet. Il y avait une espèce d’effervescence.

    On était un peu paumés, on savait pas trop comment se placer pour les lumières, etc. Mais on a très vite appris, compris le fonctionnement. Je ne me souviens pas avoir eu de problèmes de texte, ou de choses comme ça. Je me rappelle juste de cette espèce d’ambiance, d’effervescence. Et puis il y avait le Club Do à côté. C’était déjà une grande maison, AB, à cette époque là. On arrivait là dedans, c’était fou quoi. C’était une ruche. Il y avait du monde partout.  

    Anthony Dupray : Mon premier souvenir de tournage, la première publicité, c’était pour des caleçons. C'est une pub qui était réalisée par Etienne Chatiliez. A l’époque, j’avais 17 ans, je vivais au Havre.

    Pour Premiers Baisers, je crois que c’était en1994, je suis arrivé dans la série en parachute ! Voilà mon arrivée dans Premiers Baisers ! Evidemment très stressé, mais je suis tombé sur une équipe super qui m'a tout de suis mis à l'aise, et qui m'a permis de rentrer dans une équipe qui était déjà formée, car je suis arrivé après. Mais je m'y suis mis et ça s'est super bien passé. Au début, beaucoup de trac évidemment. J'ai rencontré une équipe formidable. 

    Le premier épisode dans lequel apparait Anthony : épisode 193 "Jalouse, moi jamais"

    Et votre dernier souvenir de tournage  ?

    Je me rappelle de cette journée, parce que c’était dur de partir. Même si c’était un choix, quitter 5 ans et demi de tournage, toute cette équipe qui est devenue comme une famille, ce n’était pas un choix facile à faire. Je me rappelle très bien : on pleurait pour toutes les séquences. Et pour de vrai ! On était tous en pleurs, même derrière les caméras. Dans cet épisode, je partais à Katmandou, avec mon amoureux. Je me souviens de la scène avec Monsieur Girard, c’était trop triste. Je suis partie fin 96, et la série s’est terminée fin 97.

    Anthony Dupray : Et ensuite on a enclenché Les années bleues en 98, et ça s’est arrêté. On devait faire 40 épisodes et on en a fait 20.  

    Votre premier baiser dans la série ?

    Anthony Dupray : J'espère que vous avez du temps ! On peut peut être y passer la nuit ! C'était très hippy, tout le monde embrassait tout le monde !

    Magalie Madison : Je ne me rappelle pas du tout qui c'était ! Je pense que je suis une de celle qui embrasse le plus de monde. A chaque fois, je cherchais plus ou moins un amoureux. C'était un peu mon leitmotiv ! Je ne sais pas combien de guests, de gens qui sont venus tourner juste un épisode que j'ai embrassé... Je ne les compte plus ! J'ai dû en embrasser beaucoup, beaucoup ! Qui était le premier, je ne sais pas !

    Anthony Dupray : Moi, ça devait être Justine, la première.

    Magalie Madison : Mais nous, non. Nous, jamais ! Non, non !

    Justement quels étaient quelques uns des guests passés par la série ?

    Magalie Madison : Laurent Lafitte, Alexandra Lamy… Il y en a eu plein !

    Anthony Dupray : Julie Gayet… C’était cool de pouvoir jouer autant de comédiens. On apprenait à chaque fois. 

    Des années après Premiers Baisers, le perosnnage d'Annette est revenu dans Les Mystères de l'amour, avec une scène qui a énormément fait réagir sur les réseaux sociaux, où vous avez une relation avec le père de Justine, Monsieur Girard...

    Magalie Madison : C’était tellement énorme ! C’était tellement drôle ! Jean-Luc Azoulay, l’auteur des Mystères de l’amour, d’Hélène… de toute cette grande saga, m’appelle et me dit j’aimerais bien te faire venir dans Les Mystères de l’amour, mais avec Bruno Le Milin (Monsieur Girard). Je t’envoie le texte… Je reçois le texte, et là je lis : 'non, il a pas fait ça !' J’étais tellement morte de rire ! Je me suis dit : 'il est fou, il est fou, mais c’est génial !' Evidemment dans la demi-heure qui a suivi, il y a Bruno qui m’appelle. Il éclate de rire et me dit : 'qu’est-ce qu’on fait ?' Je lui dis : 'Mais on va le faire ! On va trop rigoler, on va se marrer !'

    Et en même temps, c’était tellement logique quelque part... dans la logique de mon personnage. Elle était amoureuse de lui depuis le début. Elle a pas lâché l’affaire ! Et puis on est content de le faire, on retourne à la maison quoi ! On retrouve la famille, les copains. Je me suis beaucoup amusée, et puis, on y retourne comme ça de temps en temps.

    Avec Bruno, j’ai beaucoup appris, ça a été un super partenaire de jeu. C’est un mec génial, le sourire, il connaît son texte, il t’aide, te soutient. J’ai beaucoup appris avec lui. C’était top de se retrouver. Je pensais que ça allait réagir dans la sphère des fans, des gens qui suivaient ; Mais je ne pensais p s que ça allait faire un buzz aussi énorme ! Etre invitée sur LCI pour en parler, je me suis dit : ‘il ne se passe pas grand chose dans le monde, parce que là !’ mais en même temps je comprends, car on pouvait penser que Annette était un peu comme la seconde fille de la famille. Mais je trouvais ça marrant.   

    AB Productions

    Pour en revenir enfin à votre actualité, votre pièce Derniers Baisers, quel est votre premier souvenir de théâtre ?

    Anthony Dupray : La première pièce, c’était il n’y a pas si longtemps que ça. J’ai toujours une énorme appréhension du théâtre. J’avais cette peur du texte. Quand on est comédien de séries ou de téléfilms, on a deux-trois pages. On peut couper, reprendre. Je me disais : 'Comment c’est possible de retenir 1h15-1h30 de texte ?' J’avais cette angoisse. J’ai fait une pièce il y a maintenant 2 ou 3 ans. C’était génial. Justement, cette rencontre avec le public... Ces rires, ces émotions, ces applaudissements. Je me suis dit, j’ai loupé quelque chose. C’est pour ça qu’aujourd’hui je me rattrape, je veux en faire. Le théâtre, c’est génial !

    Magalie Madison : J’en ai fait un peu plus qu’Anthony. En fait, après la série, j’ai fait pas mal de ciné, de téléfilms… Plein de choses un peu différentes. J’ai travaillé aussi à la technique. Je me suis intéressée un peu à l’ensemble du métier. Et puis, le théâtre m’a un peu attrapée. Au début, je n’avais pas peur du texte, mais j’étais tellement habituée à travailler vite parce qu’on avait 26 pages de texte à apprendre comme ça.

    Le fait de répéter plusieurs fois me faisait me dire : 'Mais, on joue quand en fait ? Combien de fois on va le refaire ?' J’ai mis un certain temps à trouver du plaisir à répéter, et à prendre le temps justement d’aller chercher le personnage, d’aller nourrir le personnage, au fur et à mesure... De se tromper, de recommencer... C’est ça aussi qui est chouette dans le théâtre, dans toutes les répétitions, de pouvoir construire ça. De prendre le temps et d’avoir le droit de se tromper. Pas à la première, mais avant, on a le droit !

    Anthony Dupray : Il y a un vrai travail de recherche. C’est super intéressant.

    Magalie Madison : Ca prend quand même un certain temps à infuser, à se mettre en place. Au fur et à mesure, quand on prend l’habitude et qu’on est sur des projets de spectacles, ça vient. La première fois, j’avais une trouille monumentale. A partir du moment où j’ai posé le pied sur la scène, je me suis dit : 'Non, c’est là que je veux être. Là je suis bien'. C’est génial. On s’éclate.

    Anthony Dupray : On s’amuse vraiment. 

    Facebook / Derniers Baisers

    >>> Derniers Baisers, Eune comédie de Franck Le Hen mise en scène par Christine Hadida et Franck Le Hen, sur une idée d'Anthony Dupray et Franck Le Hen. Avec Anthony Dupray, Magalie Madison, Caroline Gaget et Matthieu Nina. A partir du 3 mai 2019, à La Grande Comédie, 40 rue de Clichy, à Paris.

    Réservations : https://www.billetreduc.com/231564/evt.htm 

     

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