Après avoir fait forte impression grâce à Attack the Block en 2011, Joe Cornish repasse enfin derrière la caméra et reste au présent, puisque le co-scénariste du Tintin de Steven Spielberg nous convie cette fois-ci à une relecture moderne de la légende du Roi Arthur dans laquelle on retrouve l'esprit des productions Amblin. Accompagné par ses acteurs Patrick Stewart et Angus Imrie (qui incarnent tous deux l'enchanteur Merlin), ainsi que Rebecca Ferguson, il nous explique en quoi cette histoire est toujours aussi pertinente de nos jours dans la vidéo ci-dessus. Puis la raison qui a donné envie de la re-raconter à sa sauce avec Alex, le destin d'un roi.
AlloCiné : Vous aimez manifestement mélanger les genres et, après avoir déplacé l'invasion extra-terrestre dans une cité, voici la légende du Roi Arthur pour les jeunes. D'où est partie cette envie de mêler ces deux univers ?
Joe Cornish : C'est quelque chose que je n'avais jamais vu auparavant. Je n'avais jamais vu la légende de l'épée dans la pierre racontée dans le monde moderne. Je pensais déjà à ce film quand j'étais enfant, et j'ai grandi pendant les années 80, où les films avaient toujours de super concepts, comme dans Les Aventuriers de l'Arche perdue ou Piège de cristal, qui reposaient sur des idées simples. Je me suis donc demandé pourquoi personne n'avait jamais utilisé le dispositif de l'épée dans la pierre pour le transposer dans le présent.
Et cela soulève toutes sortes de questions : qu'est-ce que cela signifie que d'être un roi si vous êtes un gamin normal ? Un enfant peut-il se lancer dans une quête ? Peut-il marcher pendant plus d'une demi-heure ? Monter à cheval ? J'ai aussi eu le sentiment qu'il y avait un sous-texte pop et politique intéressant, car le Roi Arthur arrive dans une Angleterre divisée, combat un Mal ancien qui sommeille dans le sol du pays... Et on peut dire que des choses similaires se produisent actuellement dans le monde. Donc j'ai senti qu'il y avait de quoi créer un contraste amusant, spectaculaire et stimulant dans cette histoire.
Vous parliez des films des années 80, et on sent en effet le même esprit que dans "Les Goonies" par exemple.
Beaucoup de films d'aujourd'hui jouent la carte de la nostalgie et se déroulent dans les années 80, car ils cherchent à être comme ces productions Amblin de l'époque. Mais Alex... est très moderne et ancré dans son époque. Il n'y a pas de musique des années 80, pas d'Olivia Newton-John ni de guêtres. Mais ce qu'il a en commun avec ces longs métrages, c'est qu'il s'agit d'un film en prises de vues réelles, avec des enfants et pour les enfants. C'est quelque chose qui a, étrangement, disparu au cinéma. La plupart des films pour les enfants sont des histoires de super-héros, des films de super-héros animés, ils sont basés sur des jouets... À tel point qu'il est devenu inhabituel pour des enfants d'aller au cinéma pour se voir eux-mêmes. Dans une histoire qui se déroule dans le vrai monde, qu'ils peuvent reconnaître.
Montage : Constance Mathews
"Alex, le destin d'un roi", en salles à partir du 10 avril :
