13 juillet 1985. Londres. Philadelphie.70 artistes. 1,5 milliards de spectateurs dans plus de 100 pays. Le Live Aid est incontestablement le concert le plus mythique de l'Histoire, immortalisé par la performance retentissante de Queen. Scène d'ouverture et point culminant de Bohemian Rhapsody, la reconstitution de cet événement fut assurément le plus gros challenge de l'équipe du film, car très attendue par le public. Les bonus du DVD et Blu-ray, disponibles depuis le 6 mars, proposent de visiter les coulisses du tournage de cette séquence.
Le décor
Pour reproduire ce moment, un seul mot d'ordre : l'authenticité. Construite sur un grand terrain d'aviation au large de Londres, la réplique du stade de Wembley a été reproduite au plus proche de l'identique. Les équipes ont fouillé les archives et ont mis la main sur les plans originaux des années 30. Bien qu'elles n'aient pas retrouvé ceux de la version de 1985, elles furent à même d'en saisir les détails sur des photos et vidéos d'époque. Un plateau de 5,5 mètres de hauteur, une plaque tournante sous la batterie, des instruments accordés, des posters en coulisses ou encore de la peinture qui s'écaille... tout a été minutieusement travaillé pour coller un maximum à l'esthétique du Live Aid. L'entreprise de bâtiment qui avait construit la scène à l'époque a même été dépêchée pour superviser cette reconstitution. Et il faut croire que cet acharnement a payé puisque Bob Geldof, producteur de l'événement, Brian May et Roger Taylor, guitariste et batteur de Queen, furent les premiers bluffés par l'exactitude des décors.
Le public
En 1985, ce sont près de 100 000 chanceux qui se sont pressés dans le stade de Wembley pour assister au concert du siècle. Bien entendu, la production n'a pas fait appel à autant de figurants : le public fut constitué de 300 personnes relookées façon années 80 avec coupes mulet, moustaches et autres pattes d'eph'. Le reste des spectateurs fut quant à lui reproduit numériquement grâce à la technique du "spriting". Il s'agissait de "filmer des gens en costumes sur fond vert pour composer la foule individuellement" tel que l'explique le superviseur des effets spéciaux. Chacun fut invité à exécuter des mouvements - danser, taper dans les mains et même interagir avec un voisin invisible - puis ce fut au tour de l'équipe technique d'extraire tous ces spectateurs pour les disséminer dans l'espace du stade et former une foule vraisemblable. Pour pousser le détail au maximum, ce sont même les gestes du public du Live Aid qui furent reproduits. Grâce au travail rigoureux de l'équipe des effets spéciaux, le rendu est épatant, la foule est homogène et remarquablement réaliste.
Les comédiens
Le Live Aid fut l'une des premières séquences tournées, pour des raisons de planning et surtout à cause du climat anglais. Un défi de taille pour Rami Malek, Gwilym Lee, Ben Hardy et Joseph Mazzello qui se connaissaient depuis seulement deux semaines. Car en plus de devoir apprendre les morceaux et la gestuelle de leurs personnages, ils durent façonner la relation qui était la leur à ce stade de leur carrière, après avoir été au sommet et s'être confrontés à de nombreuses anicroches. Ils ont donc mis à profit le temps des répétitions pour créer cette connexion, épaulés par Brian May et Roger Taylor. Afin de mieux s'imprégner de l'atmosphère de l'époque, les quatre comédiens ont pu compter sur une équipe d'accessoiristes exigeante. Ainsi par exemple, la véritable Fender de Brian May fut utilisée par Gwilym Lee. Côté costumes, le modèle de jean de Freddie Mercury a été rapatrié des Etats-Unis, les chemises et baskets ont été recréées par les marques. Une mise en conditions galvanisante qui a facilité l'interprétation du quatuor, lequel s'est notamment lancé dans l'exécution de l'intégralité du set en une prise 20 minutes, sans interruption, de façon a conserver une énergie intacte.
Outre les coulisses du Live Aid, les bonus du DVD et Blu-ray comprennent également le concert complet, dont deux titres absents du montage cinéma (We Will Rock You et Crazy Little Thing Called Love), la transformation de Rami Malek et une plongée dans le look et le son de Queen.