DE QUOI ÇA PARLE ?
Love, Death + Robots est une collection de dix-huit courtes histoires animées allant de la science-fiction au fantastique, en passant par l'horreur et la comédie. Chaque épisode est à la fois facile à regarder et difficile à oublier grâce à une narration audacieuse.
Un yaourt susceptible, des soldats lycanthropes, des robots déchaînés, des monstres-poubelles, des chasseurs de primes cyborgs, des araignées extraterrestres et des démons de l'enfer assoiffés de sang : tout ce beau monde est réuni dans 18 courts d'animation déconseillés aux âmes sensibles.
ÇA VIENT DE QUI ?
Cette toute première anthologie d’histoires courtes animées disponible sur Netflix vient de l’association entre David Fincher, associé à la plateforme depuis quelques années avec House of Cards et Mindhunter, et Tim Miller, réalisateur de Deadpool et fondateur de Blur Studio, spécialisé dans l’animation et les effets spéciaux. Lors de la présentation de la série au festival South by Southwest au Texas, Tim Miller a révélé à IndieWire que l’idée de cette série unique en son genre est survenue il y a dix ans, lorsqu’il a rencontré David Fincher pour la première fois.
Alors que le projet mûrit, David Fincher et Tim Miller s’associent à Jennifer Miller et Joshua Donen pour produire la série. Les quatre se sont investis à fond dans Love, Death + Robots en recueillant des scripts de tout genre, en les adaptant et en travaillant avec des petites boites de production spécialisées dans l’animation aux quatre coins du globe. Cocorico, deux signatures françaises sont au menu : Studio La Cachette propose le délicieusement gothique "Un vieux démon" (épisode 5) et Unit Image offre le très impressionnant "Derrière la faille" (épisode 7).
Pour David Fincher, l’essentiel était d’offrir une plateforme aux scénaristes et créatifs de talent sans contrainte de temps afin d’offrir des histoires originales et bien construites. Il a d’ailleurs déclaré : "Nous devons nous débarrasser des formats 22 minutes et 48 minutes qui répondent à un schéma pavlovien qui se trouve être contraire à l’essence du storytelling. On veut que l’histoire soit aussi longue que nécessaire pour devenir la meilleure proposition de divertissement possible."
ÇA VAUT LE COUP D’ŒIL ?
Que l’on regarde les dix-huit courts-métrages séparément ou à la suite, on ressort satisfait de cette expérience NSFW captivante remplie d’histoires d’amour, de mort et de robots et chargée de sentiments, de métaux et d’hémoglobine. Sous le regard de David Fincher et Tim Miller, tous les épisodes de cette série anthologique ont été chapeautés par un trio de superviseurs : le réalisateur Gabriele Pennacchioli, la productrice Victoria Howard et le chef des effets spéciaux Jérôme Denjean. Cette synergie apporte une uniformité artistique et esthétique au projet sans altérer l’originalité ni l’essence des courts-métrages aux graphismes, univers, scénarios et personnages totalement différents.
Oscillant entre des souces d'inspiration manga, jeux vidéo, dessins animés et comics, les dix-huit épisodes de Love Death + Robots nous plongent dans un univers de science-fiction et de fantastique à l’esthétique pop et colorée mais à l’ambiance sombre et mortifère qui plaira aux amateurs. Les fans de pop culture retrouveront avec plaisir de nombreuses références phares dans ce melting-pot à la Ready Player One version animation : Blade Runner, Alien, 2001 : l’odyssée de l’espace, Star Wars, Dracula, Black Mirror, entre autres. Par ailleurs, les thèmes abordés sont présentés sous forme d’émojis au début de chaque épisode.
En termes de narration, qu’il s’agisse d’un court-métrage de 6 minutes ou de 17 minutes, les scénarios sont bien écrits avec des dialogues qui font mouche, des intrigues percutantes, des rebondissements et une pointe d’humour bienvenue. Les graphismes et les effets visuels sont saisissants et cohérents à travers l'anthologie. Le visionnage s’apparente heureusement plus à une découverte de dimensions parallèles à la manière de The OA qu’à un empilement indigeste de courts-métrages disparates. Même si l’on peut regretter au final l’omniprésence des environnements spatiaux, Love, Death + Robots est une formidable réussite, une expérience unique et intense qui devrait satisfaire les envies et les goûts de chacun. Et aussi les amoureux des chats, animal fétiche de la série.