Il aura fallu patienter près de deux ans pour connaître la suite de l'histoire sur petit écran. Mais la saison 2 d'American Gods est enfin là, après avoir fait parlé d'elle au cours d'un tournage que l'on a dit chaotique et qui a notamment vu les showrunners se succéder ou l'auteur Neil Gaiman prendre du recul. De passage au Comic-Con de Paris 2018, dont ils étaient les invités, Ricky Whittle et Orlando Jones ne semblaient pourtant pas inquiets, bien au contraire, et toujours aussi enthousiaste quant à ce show, aussi ambitieux qu'impressionnant sur le plan visuel.
AlloCiné : À quoi peut-on s'attendre dans la saison 2 ? Par rapport au livre notamment ?
Orlando Jones : Les différences avec le livre sont toujours amusantes je trouve. Mais la saison 1 se déroulait sur une semaine, et la seconde sera sur deux semaines. L'histoire reprend alors que les héros quittent la maison d'Ostara [où a la saison 1 s'est terminée, ndlr]. Ce que j'aime, avec la saison 2, c'est que vous verrez plus des personnages avec lesquels vous n'aviez pas passé beaucoup de temps dans la 1. Vous en apprendrez plus sur Shadow Moon. La guerre, qui avance, se déroule de façon étrange et intéressante. Et pas de manière simple, car il y a les anciens dieux et les nouveaux, et des gens qui changent de camp vu que les divinités ne se soucient que de ceux qui les vénèrent. Elles prennent des décisions égoïstes. C'est en cela que je trouve la saison 2 amusante.
Il y a eu des rapports indiquant que le tournage de la saison 2 avait été particulièrement compliqué, avec les changements de showrunner. Était-ce vrai ou y a-t-il eu de l'éxagération ?
Ricky Whittle : American Gods est une série monstre, très compliquée à faire. Et comme pour toute grosse série, il y a des allées et venues, qu'il s'agisse de de producteurs, de réalisateurs, du casting ou de l'équipe technique. Mais c'est normal pour de la télévision.
Orlando Jones : Normal lorsque l'on a de tels moyens. Pas si l'on parle d'une série de networks, qui se déroule dans un hôpital ou est une série policière. Nous, nous sommes constamment sur la route, souvent en extérieurs, dans des décors exceptionnels, avec un gros casting et beaucoup d'effets spéciaux pour donner vie à ce livre incroyable. Donc l'histoire est plus difficile à raconter, surtout qu'elle s'étend sur une plus longue période. Cela prend le temps qu'il faut pour tourner trois séries. En fait tourner American Gods, c'est comme tourner huit films. C'était dingue sur la saison 1. C'était dingue sur la saison 2.
Ricky Whittle : Ce sera dingue sur la saison 3.
Orlando Jones : C'est dingue aussi pour Westworld, qui est à ce niveau. Game of Thrones aussi. Dès lors que vous faites une série dont chaque épisode coûte dix millions de dollars, vous êtes sur une autre planète. On ne devrait même pas parler de télévision, car c'est encore autre chose.
Ricky Whittle : Il n'y a rien d'équivalent à la télévision. Et comme toute chose unique, cela demande du temps et de l'argent.
Orlando Jones : Beaucoup de blessés aussi (rires)
Vous ne devriez pas regarder American Gods sur votre portable ou un iPad mais sur un grand écran tant elle est joliment faite
À quoi ressemble le scénario d'une série aussi visuelle ? Avez-vous des indications, ou des storyboards pour vous aider à mieux visualiser l'ensemble ?
Ricky Whittle : Nous avons un incroyable visionnaire sur la série, Christopher Byrne, qui est réalisateur et producteur. Son esprit est dingue. Il vit à un autre niveau que nous. C'est un véritable artiste visuel dont l'esprit a trois temps d'avance celui des autres, capable de nous expliquer comment il va filmer une bouteille d'eau, la vider et me faire entrer dedans, alors que je n'y comprends rien. Mais il le fait, et c'est magnifique. Vous ne devriez d'ailleurs pas regarder American Gods sur votre portable ou un iPad. Vous devriez regarder la série sur un grand écran tant elle est joliment faite. Comme Orlando le disait, chaque épisode est un film. Et un grand écran rend justice à l'ampleur visuelle et au travail sonore de chaque scène.
Orlando Jones : Et vous ne pouvez pas voir les abdos de Ricky sur un écran de portable. Vu le temps qu'il passe à la salle et le nombre de fois qu'il doit se laisser mourir de faim, le moins que vous puissiez faire c'est d'avoir un télé dotée d'un grand écran pour mieux voir ces abdos. Les effets spéciaux, ok oui. Mais il a payé cher et sué sang et eau pour ça (rires)
Des essais suggèrent que les super-héros seraient les divinités de notre époque, l'équivalent des dieux grecs et romains de l'Antiquité. Êtes-vous d'accord avec cela ?
Ricky Whittle : Je ne pense pas car les super-héros sont des mythes, là où les dieux sont réels aux yeux de certains, de ceux qui croient en eux. Pour moi, les dieux d'aujourd'hui seraient des gens tels que Nelson Mandela. Des gens qui inspirent et font de gros sacrifices personnels pour aider les autres. Ce sont des personnes qui ne portent pas de capes. Des infirmières, des gens qui ont une grande influence pour rendre l'espèce humaine meilleure. Il y a beaucoup de négativité, des personnes qui cherchent à tirer le monde vers le bas ou vers l'arrière, mais d'autres s'élèvent contre le racisme, la misogynie, l'homophobie. Elles se battent pour l'égalité.
Les épisodes de la saison 2 de "American Gods" sont disponibles en US+24 sur Amazon Prime Vidéo en France