The Pier : on a vu le pilote de la nouvelle série des créateurs de La Casa de Papel

De quoi ça parle ?

Alexandra (Verónica Sánchez), une architecte accomplie, apprend la mort de son mari Oscar (Álvaro Morte) pendant la nuit. Selon la police, il se serait suicidé, ce qui est incompréhensible pour Alexandra car tous deux filaient le parfait amour. Mais elle n'est pas au bout de ses peines lorsqu'elle découvre que son époux menait une double vie avec une autre femme, Verónica (Irene Arcos)... Résolue à comprendre les véritables raisons de sa mort, elle décide contre l'avis de ses proches d'entrer en contact avec Verónica pour tenter de découvrir comment Oscar, bien que sincèrement amoureux d’elle, a pu vivre dans le mensonge pendant toutes ces années. Que s'est-il vraiment passé au cours de la nuit pendant laquelle il a mis fin à ses jours ?

Ca ressemble à quoi ?

Notre avis

The Pier marque la troisième collaboration entre les showrunners et producteurs Álex Pina et Esther Martínez Lobato, après le thriller carcéral Derrière les barreaux et le carton de Netflix La Casa de Papel. A mille lieux de l'action survitaminée de leur création précédente - et bien qu'on y retrouve le Professeur, Álvaro Morte, sous les traits d'Oscar - les créateurs espagnols livrent cette fois-ci un drame intimiste doublé d'une enquête, avec la thématique du polyamour en toile de fond. Connaît-on jamais vraiment la personne qu'on aime ? Peut-on sincèrement aimer deux personnes à la fois ? Jusqu'où est-il possible d'aller dans le mensonge ? Autant de questions auxquelles Alexandra se retrouve brutalement confrontée alors que toutes ses certitudes s'écroulent à la mort d'Oscar. 

Dans ce pilote à la réalisation sobre et léchée, nous suivons le point de vue d'Alexandra alors qu'elle tente de rassembler les pièces du puzzle. Mais dans ce récit qui repose majoritairement sur des flashbacks, rien ne nous dit que les prochains épisodes ne seront pas focalisés sur les autres protagonistes. Le contraste entre la grande métropole et la campagne espagnole sauvage (la série se déroule en partie à Valence, dans le parc naturel de l'Albufera) sert de métaphore aux personnalités diamétralement opposées d'Alexandra, carriériste et urbaine, et Verónica, sans attaches et anticonformiste. Bien que peu avare en effets de sensationnel, ce premier épisode nous retient par une intrigue traitée avec sensibilité et un trio d'acteurs convainquants. À voir si cette commande originale pour la chaîne Movistar+ saura convaincre le public de TF1, décidément servi en matière d'histoires extra-conjugales après la diffusion d'Infidèle en janvier. La chaîne a annoncé avoir acquis les droits de la série à l'occasion du MIPCOM en octobre dernier, et devrait diffuser la série en prime time d'ici cet été.