AlloCiné : Plan Cœur est en fait inspirée d’une idée originale de Chris Lang (Unforgotten). Comment votre série est née par la suite ?
Noémie Saglio : Ils sont venus nous voir avec cette idée originale. C’était au départ un scénario de long-métrage. Ce qui nous a fait marrer, c’était de pouvoir mélanger comédie romantique, sympathique et classique, à une comédie de potes générationnelle. On s’est lancés en ne reprenant que cette idée-là. On a changé tous les personnages parce qu’ils avaient été écrits par un Anglais il y a un quinze ans.
Julien Teisseire : On voulait en faire quelque chose de français, de moderne.
Noémie Saglio : En parlant de potes, Me Too et compagnie.
On a vu dans le teaser que vous vous moquiez gentiment de Love Actually. Vous vous êtes inspirés des comédies romantiques à l’anglaise ?
N. S. : Non, on ne s’en moque pas ! C’est un hommage ! Oui je pense, sans s’en rendre compte. On n’est pas allés chercher le truc. Mais c’est vrai que quand j’ai commencé à écrire la série, j’ai regardé 162 fois Coup de foudre à Notting Hill pour prendre toutes les étapes. Et puis je pense que je me suis beaucoup inspirée de ces films anglais dans mes autres scénarios comme dans Toute première fois.
J. T. : Comme on est très client de ça, on s’en inspire sans vraiment s’en rendre compte. Love Actually est une référence pour tout le monde.
N. S : Crazy Stupid Love aussi. Il est trop bien.
Vous n’aviez pas ressenti une pression supplémentaire à l'idée de passer après Marseille, qui n'a pas vraiment été un succès critique ?
N. S. : Je ne l’ai pas vue. Et je n’ai pas du tout senti la pression parce que ces deux séries n’ont rien à voir. Oui, on a Depardieu aussi mais il est quand même assez discret (rires).
J. T. : Oui, il fait un caméo, il faut ouvrir l’œil. Non mais blague à part, Netflix ne nous a pas mis la pression.
La série devait s’appeler à l’origine Génération Q. Pourquoi avoir changé pour Plan Coeur ?
N. S. : Non, ce n’est pas vrai. Elle devait s’appeler "Can’t buy me love" puis Plan Cul. Génération Q était un titre de travail seulement.
Ce qu’on peut louer sur cette série, c’est sa diversité. C’était quelque chose d’important à vos yeux ?
N. S. : Je trouve que c’est un sujet qui n’est plus d’actualité. On a écrit trois personnages, sans faire comme ces scripts dans lesquels on lit toujours des choses comme "elle est belle mais elle ne fait pas attention à elle". Malheureusement, même des femmes écrivent comme ça parce que c'est rentré dans les mœurs. Nous n’avions mis aucune caractéristique physique. Je suis allée voir le directeur de casting en lui disant de prendre la meilleure pour chaque rôle. Voilà à quoi on est arrivé et c’est génial. On n’a jamais parlé de ça, d’ailleurs pourquoi en parler ? C’est un non-sujet, c’est passé.
Vous êtes parti sur un format 8 x 20 min que l’on voit très peu en France. C’était ce que vous vouliez dès le début ?
N. S. : C’est Netflix qui nous l’a imposé. C’est un très bon format pour de la comédie.
J. T. : On a trouvé ça super. Cela permet de voir une saison dans un temps assez court. Même pour l’écriture c’est excitant parce que ça va vite et qu’il y a un vrai rythme.
Vous pensez déjà à une saison 2 j’imagine. Vous avez des plans sur le long terme si Netflix dit oui ?
N. S. : On a plein d’idées, on ne sait pas ce qu’il va se passer !