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    Access : que vaut la comédie de C8 avec Ahmed Sylla en vedette ?

    C8 lance la comédie "Access", une création originale mettant en scène le comédien Ahmed Sylla dans le rôle, pas si éloigné de lui, d'un jeune comédien en pleine ascension. Vaut-elle le coup d’œil ?

    De quoi ça parle ?

    La vie et le travail de Yanis, jeune star d’Internet, dont le duo qu’il formait avec Tristan vient de prendre fin. Fraîchement recruté dans l’émission TV en perte de vitesse "Sketchs & Associés" et suivant avec intérêt l’ascension de son ex-partenaire au cinéma, Yanis n’a d’autres choix que de s’imposer au sein d’une nouvelle équipe qui lui cache difficilement son scepticisme et de conforter le choix d’embauche d’une productrice qui semble beaucoup (trop) miser sur lui…

    Créée par Thomas Pone & Moussa Sylla. Avec Ahmed Sylla, Mathilda May, Amir El Kacem, Princess Erika...

    Diffusée tous les mercredis soirs sur C8 à 21h15.

    La bande-annonce de la série :

    ça vaut le coup d'oeil ?

    Access aurait pu être une série au format court, dite "shortcom", genre très français qui continue de cartonner, d'autant qu'elle est produite par Calt, qui a déjà oeuvré sur deux des plus emblématiques programmes sous ce format : Caméra Café et Kaamelott. Mais les créateurs Thomas Pone, Moussa Sylla et Varante Soudjian ont fait le choix d'un pari plus audacieux, où il n'est pas question d'enchaîner les sketchs, mais plus plutôt d'en montrer les coulisses de la création à travers une série dans la série. Et au format 26 minutes, peu populaire chez nous après quelques tentatives ratées au fil des années.

    Access est donc "méta", feuilletonnante et nous rappelle une série partie trop tôt, Off Prime, qui mettait en scène il y a déjà 10 ans Virginie Effira dans sa vraie/fausse vie en dehors des plateaux de télévision. On souhaite à Access un destin plus radieux et C8 semble avoir confiance en elle puisque 20 épisodes sont déjà tournées. Il s'agit d'ailleurs de la deuxième création originale après Safe et c'est prometteur pour la suite.

    Des sketchs il y en a dans Access, et ils sont d'excellente facture, avec des moyens, des idées et des répliques percutantes, mais c'est surtout tout ce qui se passe avant et après qui retient l'attention, après 2-3 premiers épisodes réussis mais encore trop hésitants. D'une situation cocasse à l'autre, que ce soit en "writers' room" ou dans sa vie personnelle, Ahmed Sylla, la révélation de On n'demande qu'à en rire et L'Ascension, crève l'écran dans un rôle qui lui ressemble, aussi hilarant que touchant, et indéniablement attachant. Mathilda May, trop rare, qui incarne sa patronne intraitable, brille également dans chacune de ses scènes.

    Access lorgne ainsi plutôt du côté de la "dramédie à l'américaine" même si elle n'en atteint pas (encore ?) le niveau. La célébrité montante de l'artiste permet d'explorer en parallèle l'impact de sa popularité sur ses proches, notamment avec ses parents incarnés Princess Erika et Mc Jean Gab1. Elle s'empare ainsi de l'air du temps, et sous ses airs légers, elle parvient à traiter intelligemment de quelques sujets de société, à commencer par le racisme banalisé. A vrai dire, le simple fait qu'un homme noir tienne le premier rôle de cette série est un événement en soi dans un paysage télévisuel qui met toujours aussi peu en avant les minorités, au contraire du cinéma, et quand elle le fait, rarement de manière aussi positive. On ne peut que souhaiter à Access de trouver son public, même si son ton risque de diviser.

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