Dans la délirante comédie Christ(off), aujourd'hui en salles, Michaël Youn incarne un chanteur raté mais guitariste de talent se faisant passer pour un membre du clergé afin d'intégrer un groupe de musique chrétienne. Rencontre avec l'acteur.
AlloCiné : Qu'est-ce qui vous a plu dans cette comédie au pitch pas comme les autres ?
Michaël Youn : On vit une époque très compliquée où la religion est beaucoup instrumentalisée, soit par les religieux, soit par ceux qui ne le sont pas. Elle sert beaucoup à nous diviser, à ce qu'on se fasse la guerre. Et ce film, moi qui ne suis ni religieux, ni même croyant, j'ai trouvé que c'était formidable, parce que de façon très didactique, presque enfantine, très simple, il véhicule vraiment les valeurs de la religion. Ce n'est pas du tout un film cynique, qui se moque de la religion, au contraire. Ce Christophe, qui n'est pas du tout croyant non plus, va se faire passer pour un prêtre afin de pouvoir faire une tournée et ainsi récupérer des fonds pour un hôpital en Haïti. En l'occurrence, lui, c'est pour mettre ça dans sa poche. Mais au fur et à mesure que l'histoire avance, il va comprendre les valeurs de la religion. Là, pour le coup, il va comprendre les valeurs du catholicisme, le partage, le pardon, se soucier d'autrui, etc...
On sent que vous avez de l'affection pour ce film...
C'est un film, je le dis avec beaucoup de lucidité, qui peut être parfais maladroit, c'est un premier film, mais il est tellement drôle... Je l'ai vu avec du public, j'ai vu à quel point les gens étaient contents de le voir, ça m'a rempli de bonheur de voir qu'ils viennent pour se marrer. Et puis le film est bienveillant, ils en ressortent légers. C'est rare d'être dans des projets comme ça, je suis content. Et tout ça, c'est fait au premier degré, c'est très rare aujourd'hui, les films au premier degré. Surtout en comédie, où on est vachement au second degré, où on met à peu près 50 kilomètres de distance entre le sujet et le personnage. Là, pour le coup, le film y va premier degré, avec des valeurs simples.
Michaël Youn fonde un Divorce Club avec Arnaud Ducret et part au bout du monde avec Christian Clavier !Ce qui a du également vous plaire, c'est que "Christ(off)" est un vrai film de bande !
Ah, c'est sûr que se retrouver avec Lucien Jean-Baptiste, Jarry, Simon Astier, Bernard Le Coq, pas le dernier pour la déconne, et Victoria Bedos... On est partis en colonie pendant deux mois, en fait ! De temps en temps, on devait travailler, on devait tourner des scènes, mais le reste du temps, on pleurait de rire ! J'ai l'impression qu'on dit ça à chaque promo, parce que c'est très vendeur de dire "Oui, j'espère que vous verrez à quel point on s'est bien entendus", mais là, c'est le cas, on est vraiment devenus amis. Je les connaissais un petit peu, mais on est vraiment devenus potes, on s'écrit, on se voit, on se fait des bouffes, on se fait des canulars, on parle beaucoup, beaucoup de cul... Je sais pas pourquoi, mais beaucoup, beaucoup de cul. Voire exclusivement de cul. Que du cul. Du cul, du cul, du cul, du cul ! (rires)
Le film vous permet aussi de retrouver votre grand complice Vincent Desagnat, qui ne vous quitte pas depuis l'époque du Morning Live...
Oui, Vincent Desagnat joue mon beau-père ! Qui se tape ma mère, donc ! Avant c'était mon pote, puis c'est devenu mon beau-père. Il est très, très dur avec moi. J'ai ressorti des vraies photos. Celles qu'on voit au début du film, qui sont là pour expliquer que c'est mon pote, ce sont de vraies photos de vacances que j'ai données à la production.
La bande-annonce de "Christ(off)" :