Parvana (2018)
L'histoire
En Afghanistan, sous le régime taliban, Parvana, onze ans, grandit à Kaboul ravagée par la guerre. Elle aime écouter les histoires que lui raconte son père, lecteur et écrivain public. Mais un jour, il est arrêté et la vie de Parvana bascule à jamais. Car sans être accompagnée d’un homme, on ne peut plus travailler, ramener de l'argent ni même acheter de la nourriture. Parvana décide alors de se couper les cheveux et de se travestir en garçon afin de venir en aide à sa famille. Risquant à tout moment d'être démasquée, elle reste déterminée à trouver un moyen de sauver son père...
Pour aller plus loin...
Parvana est tiré du roman écrit par Deborah Ellis : "La fable qui entrecoupe le récit a été ajoutée par la coscénariste de Deborah, Anita Doron. Dans le roman, le père passe beaucoup de temps à raconter à Parvana l’histoire et la culture afghanes, quand les Talibans font tout pour effacer ce passé. Mais il existe beaucoup d’Afghans qui protègent l’héritage de ce qui fut longtemps une plaque tournante culturelle. Anita a étudié le folklore du pays pour y trouver un conte à la portée universelle. L’aventure de Souleymane, ce jeune héros qui doit relever trois défis, est une manière pour Parvana de se connecter avec un être disparu, d’interpréter et de transmettre avec douceur une tragédie vécue. Quand on développait le film, on a beaucoup échangé avec des Afghans qui avaient du mal à exprimer leur douleur, à mettre des mots sur des événements qui les avaient marqués. Cette difficulté, voire cette impossibilité de communiquer les empêche d’avancer et de vivre normalement. Parvana, elle, articule son émotion autour de ce drame dont elle fait une métaphore. C’est cela aussi, notre film : il met en avant le pouvoir de la parole", souligne la réalisatrice Nora Twomey.
À travers l’histoire de Parvana, Nora Twomey aborde frontalement la tragédie du joug taliban, ce qui est très audacieux pour un film qui s’adresse, entre autres, au jeune public. "À travers les journaux télévisés, les flashs infos à la radio ou même les discussions autour d’eux, les enfants sont exposés en permanence aux tragédies mondiales. Et les adultes ne doivent pas occulter ou masquer cette réalité, ni ériger une barrière pour les protéger et qui, au bout du compte, ne fera que les effrayer encore plus. Famille, enseignants, proches doivent encourager le débat avec eux sur ces sujets auxquels ils finiront forcément par être confrontés. Ainsi, le jour venu, ils sauront mieux gérer et appréhender toute cette horreur. Petite, la radio m’informait des attentats en Irlande du Nord. J’en parlais aussitôt avec mes parents qui n’avaient de cesse de m’expliquer les tenants et aboutissants de ce conflit à travers leur histoire, leur vécu, et ceux de mes grands-parents. Comprendre un conflit et ce qu’il engendre évite d’avoir des opinions hâtives et toutes faites" analyse la réalisatrice.
Ci-dessous, la bande-annonce du film...