De quoi ça parle ?
Ancienne réfugiée, Sira est traductrice pour l’OFRPA, l’organisme chargé de l’attribution du droit d’Asile en France. Sans aucun scrupule vis-à-vis des demandeurs, elle leur vend au prix fort des odyssées mensongères mais susceptibles de convaincre les autorités. Un enchaînement de rencontres vont avoir raison de son cynisme. Pendant ce temps-là, Abdul, réfugié irakien rescapé de Daech, débarque en France où il va devoir apprendre à survivre.
Un reflet de la société
Avec Le Temps des égarés, à découvrir à partir de 20h55 sur Arte, la réalisatrice Virginie Sauveur (Celle qui reste) touche au plus près de l’actualité. A l’heure où l’accueil des migrants est plus que jamais au cœur des débats en France, cette fable contemporaine nous apporte un autre regard et "se penche sur des parcours, qui donnent des visages à des destinées souvent perdues dans la masse." Pour camper l’héroïne principale, la metteure en scène a fait appel à Claudia Tagbo. Un rôle de composition pour cette humoriste que l’on a surtout l’habitude de voir dans des comédies. Les traits durs et le regard froid, Sira se veut un miroir de notre société : "C’est un personnage dur, mais un personnage juste dans ce qu’il reflète de notre société" explique l’actrice.
Loin de tomber dans le misérabilisme ou la dénonciation, Le Temps des égarés se présente avant tout comme un conte, où la parole est mise en valeur, à travers les histoires de ces migrants. Le film n’est en tout cas pas passé inaperçu puisqu’il a déjà remporté trois prix au Festival de Luchon dont celui de la meilleure fiction ainsi que le prix du public au FIPA. Ecrit par Gaëlle Bellan (Engrenages saison 6), la distribution comprend aussi Alice Belaïdi, Biyouna, Amer Alwan et Jean-Pierre Lorit.