Le réalisateur turc, Nuri Bilge Ceylan, s'est donc prêté au jeu de la traditionnelle conférence de presse autour de son nouveau long-métrage, Le Poirier sauvage. Pour l'occasion, le cinéaste, Palme d'or en 2014 pour Winter Sleep, était entouré de ses comédiens principaux, Dogu Demirkol et Murat Cemcir, de sa femme et co-scénariste Ebru Ceylan et du directeur de la photographie Gokhan Tiryaki.
Le cinéaste a d'abord confié avoir abandonné un projet en cours pour se consacrer à la réalisation du Poirier sauvage. C'est pour cette raison qu'il a mis plus de 4 ans avant de sortir un nouveau film après Winter Sleep.
Interrogé au sujet des paysages de son film, Nuri Bilge Ceylan a expliqué que le lieu de tournage influence le scénario, même pendant les prises de vue. "On pense en permance à ce qu’on peut faire pour améliorer le film, jusqu’au moment du montage. Tant qu’on n’a pas réussi à réaliser l’idée qu’on veut, on n’est pas tranquilles."
Le metteur en scène s'est ensuite exprimé au sujet de la philosophie et de la littérature, thèmes centraux du Poirier sauvage. "Inclure de la philosophie dans un film, c’est très dur. Les gens peuvent déconnecter facilement ou y être allergiques. Surtout que les personnages parlent à coups de citations. Les intellectuels forment une famille et nous parlons en citations et je suis parti de là pour construire ces personnages qui veulent dominer l'autre à coups de citations", relaté Ceylan.
Le personnage principal du film, Sinan, campé par Dogu Demirkol, est à la base un comédien de stand-up : "La productrice de Ceylan m’a appelé, Nuri voulait me voir et j’ai dit ok. Quand j'y suis allé, je m’attendais à ce qu'il y ait un protocole mais c’est Nuri en personne qui est venu m’accueillir, de façon simple. On a commencé à parler normalement, de la vie etc... Il m’a parlé du projet, savoir si j’étais intéressé.... Si Nuri m’avait demandé de jouer le rôle d’un arbre, je l’aurais fait", confie l'acteur, qui a également révélé n'avoir eu aucun problème à apprendre les textes malgré les très longues scènes de dialogues..
Murat Cemcir, grande star en Turquie, a aussi pris la parole : "C’était un monde que je connaissais déjà. À la télé, on part déjà de choses qui partent de la vraie, des rôles qui se passent dans des familles etc... La famille a aussi une importance spéciale pour moi. Bilge a vu ça en moi je pense et c’est pour ça que j’ai pu assumer ce rôle avec aisance."
Pour terminer, le chef-opérateur attitré de Nuri Bilge Ceylan, Gokhan Tiryaki, est revenu sur les méthodes de tournage : "Avec Nuri, avant chaque scène, c’est comme si je retournais à l’école. J’apprends à chaque fois des choses nouvelles. Il ne travaille pas avec les méthodes classiques, il ne fait pas de story board mais parvient à mettre en place de nouvelles pratiques, il va à contre courant."
Le Poirier sauvage sort en salles le 15 août.