Après les États-Unis et la Vallée de la Mort, c'est dans l'Indochine de 1945 que Guillaume Nicloux nous convie pour son retour à Cannes. Car c'est à la Quinzaine des Réalisateurs que le cinéaste est venu présenter ce long métrage dans lequel un soldat français veut se venger de celui qui a commis le massacre dont il est le seul rescapé. Un "film de guerre psychologique" selon l'actrice Lang-Khê Tran, qui fait ici ses premiers pas au cinéma, même si les choses ne sont pas aussi simple que cela, tant le récit navigue entre les genres. Et il ne faut visiblement pas compter sur le réalisateur pour en dire plus à ce sujet.
"Ah non, il ne définit rien lui. Il aime bien le secret", nous répond Guillaume Gouix, qui incarne Cavagna aux côtés de Gaspard Ulliel. "C'est un peu fantasmagorique et je trouve que c'est un peu sur les coulisses de la guerre en fait. Sur l'horreur, mais sans action, coup de feu ou posture de film de guerre dont on a l'habitude. Ça va des bordels à la drogue, à la jungle, à la moiteur, aux insectes, aux branlettes dans les dortoirs, aux corps démembrés. Je trouve qu'il arrive à montrer tout cela de manière très crue et très poétique en même temps. Il montre les coulisses et la peur de ces gens-là, le fait que ça n'est pas normal d'être là."
"Je n'ai jamais vécu la guerre, mais j'imagine que ça doit ressembler à ça la plupart du temps : une espèce d'attente horrible, sans vraiment savoir ce que l'on attend. A l'époque du film, il s'agissait d'appelés, car les militaires n'étaient pas tous de carrière. Ces mecs n'avaient rien à faire là, ils étaient complètement flippés et trop jeunes pour être là." Également emmené par Gérard Depardieu, Les Confins du Monde concourt pour les différents prix de la Quinzaine des Réalisateurs, qui fête cette année ses 50 ans, et sa date de sortie devrait bientôt être communiquée.