Sélectionné pour être présenté dans le cadre de la section Un Certain regard au prochain Festival de Cannes, Rafiki, mis en scène par la cinéaste Wanuri Kahiu, était le premier film kényan à avoir les honneurs d'une telle sélection. Mais son sujet, une histoire d'amour entre deux femmes, n'a visiblement pas les faveurs de la commission de classification des films du pays, qui vient tout simplement d'interdire le film dans le pays.
La réalisatrice a annoncé la nouvelle vendredi, lors d'une émission matinale populaire baptisée Morning Express, diffusée sur la chaîne locale KTN. Se déclarant logiquement "incroyablement déçue", Wanuri Kahiu a ajouté : "malheureusement, notre film a été censuré au Kenya, parce qu'il traite de choses qui mettent mal à l'aise la commission de classification des films. Mais je crois vraiment qu'une audience adulte est suffisamment mature et capable de discerner les choses, capable de voir ce film et se faire son propre avis. Rafiki est un reflet de notre société, et nous avons besoin de discuter de ce qui se passe dans celle-ci. Malheureusement, parce que le film vient d'être interdit, nous ne serons pas en mesure d'avoir ces discussions".
Contacté par Variety sur les raisons de cette censure / interdiction, le président de cette commission, Ezekiel Mutua, a motivé sa décision en expliquant que le film "décrit des pratiques homosexuelles qui vont à l'encontre de la loi et de la culture de la population kenyane", ajoutant : "il est de notre considération que la morale véhiculée par l'histoire dans ce film vise à légitimer le lesbianisme au Kénya, contrairement à la loi et à la Guideline de la commission de classification".
On ne plaisante pas avec l'homosexualité au Kénya, qui est illégale. L'an dernier, la série inoffensive Andi diffusée sur Disney Channel fut interdite, lorsqu'il fut révélé qu'un personnage clé gay serait présent dans la seconde saison du Show...